Schmilchuk Graciela, Escobedo Helen, Helen Escobedo, pasos en la arena, Mexico, Consejo Nacional para la Cultura y las Artes, 2001
→Pasajes : Helen Escobedo, Mexico, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, 2011
→Helen Escobedo, expandir los espacios del arte, Mexico, Museuo Universitario Arte Contemporaneo, 2017
Helen Escobedo, A Escala Humana, Museum of Modern Art, Mexico, 2010
→Helen Escobedo: Expandir Los Espacios Del Arte: Unam 1961-1979, UNAM, Mexico, 29 juin – 29 octobre 2017
→Helen Escobedo, The Potential of Sculpture, Proyectos Monclova, Mexico, 5 février – 9 mars 2019
Sculptrice mexicaine.
Née d’une mère anglaise et d’un père mexicain, Helen Escobedo fait ses études au Royal College of Art à Londres de 1951 à 1954. De 1961 à 1979, elle est directrice du Museo Universitario de Ciencias y Artes (MUCA) et de la Galería Universitaria Aristos à l’Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). À l’occasion des Jeux olympiques de Mexico en 1968, elle crée une œuvre en béton de 16 mètres, Puertas al Viento [Portes ouvertes au vent], qui fera partie d’une série de sculptures dressées le long de la « Route de l’amitié » menant au village olympique. Elle participe aux Salones Indépendientes (Salons indépendants) du MUCA, pour lesquels elle réalise Pasaje Blanco [Passage blanc, 1969] à la faveur de la seconde édition et, de la troisième, Ambiente Gráfico [Environnement graphique, 1970]. Deux de ses expositions des années 1970, Dynamic Walls et Total Environments, apparaissent dans le court-métrage Helen Escobedo (1976), que lui consacre Alfredo Gurrola. Elle prend part au projet de sculpture monumentale pour la réserve écologique du Pedregal à la Ciudad Universitaria, à l’occasion duquel elle collabore avec d’autres artistes pour créer en 1979 l’Espacio Escultórico, un lieu dédié à la sculpture à l’UNAM, et travaille également individuellement à une œuvre monumentale pénétrable, Cóatl [Serpent, 1980].
Le Museo Universitario Arte Contemporáneo de Mexico possède actuellement une chaire de professorat nommée « H. Escobedo » en hommage à l’artiste, dédiée à l’analyse critique de l’art contemporain selon une perspective latino-américaine. Dénomination fort à propos, puisque la sculptrice a organisé à l’UNAM des expositions telles que International Concrete Poetry Exhibition en 1966, avec Mathias Goeritz (1915-1990), et Arte Conceptual Frente al Problema Latinoamericano [L’art conceptuel face à la question latino-américaine] en 1974. À l’occasion de la Biennale des jeunes artistes de Paris en 1977, elle est chargée de choisir un groupe d’artistes pour représenter le Mexique. Elle sélectionne alors de jeunes créateurs dont l’œuvre propose une approche critique de la répression en Amérique latine et du phénomène des médias de masse. En tant que directrice du Museo de Arte Moderno de l’Instituto Nacional de Bellas Artes (INBA), de 1981 à 1984, elle monte en 1983 l’exposition La Calle ¿Adónde Llega? [La rue, jusqu’où va-t-elle ?] en collaboration avec Hervé Fischer (né en 1941).
Parmi ses sculptures d’extérieur éphémères, citons notamment Alternatives in Space/Variations on the 2nd Floor (1981) pour le Contemporary Arts Center de La Nouvelle-Orléans et Gentle Interferences (1983) pour le Scripps College à Claremont en Californie. H. Escobedo parcourt le Mexique en compagnie de Paolo Gori pour mener un travail de recherche photographique sur la sculpture mexicaine, qui sera publié en 1989 en version anglaise, sous le titre Mexican Monuments: Strange Encounters, et trois ans plus tard en version espagnole, sous le titre Monumentos Mexicanos. De las Estatuas de Sal y de Piedra. Dans les années 1990, les œuvres qu’elle réalise pour des commandes publiques abordent de plus en plus les problèmes sociaux, notamment la pollution dans son installation Negro Basura, Negro Mañana [Déchets noirs, lendemains noirs] pour le parc Chapultepec (1991). Elle explore aussi le thème de la mémoire avec La Tradición del Presente [La tradition du présent] à la Biennale de La Havane de 1989 et El Pan Nuestro de Cada Día [Notre pain quotidien] lors du X’Teresa Arte Alternativo à Mexico (1993), celui du manque de communication avec Imposibilia/Imposibilita, en collaboration avec Lourdes Grobet (née en 1940) à la Biennale de La Havane de 1994, ainsi que celui de la migration avec Los Refugiados [Les réfugiés, 1997].
À la suite de leur exploration du fonds Helen Escobedo au Centro de Documentación Arkheia, au sein de l’UNAM, Elva Peniche et Clara Bolívar conçoivent ensemble l’exposition Expandir los espacios del arte. Helen Escobedo en la UNAM, 1961-1979 [Développer les espaces d’art. Helen Escobedo à l’UNAM, 1961-1979, 2017], consacrée aux stratégies culturelles qu’a déployées la sculptrice en tant que directrice du département des arts plastiques de l’institution. La critique d’art Rita Eder la qualifie de « nomade », en référence à ses multiples remises en question de la pratique sculpturale et de la direction culturelle comme vecteurs d’échanges entre nous-mêmes et les environnements et contextes spécifiques qui nous entourent. En effet, H. Escobedo considérait que l’art avait sa place à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des musées et croyait au pouvoir de la création collective.