Sancet Bueno, María Pilar, Juana Francés, una voluntad investigadora, Zaragoza, Saragosse, Gobierno de Aragón, Departamento de Educación, Cultura y Deporte, 2019
→Molinos Navarro, Natalia, Sancet Bueno, María Pilar, Juana Francés. La colección, Saragosse, Gobierno de Aragón, Departamento de Educación, Universidad, Cultura y Deporte, 2012
→Molinos Navarro, Natalia, La artista alicantina Juana Francés: estudio crítico de su obra, Alicante, Universidad de Alicante, 2010
Juana Francés: El informalismo también era mujer, Galería Mayoral, Barcelone, janvier-juin 2020
→Juana Francés. Una voluntad investigadora, IAACC Pablo Serrano, Saragosse, janvier-mai 2019
→Juana Francés. La colección, IAACC Pablo Serrano, Saragosse, juin 2012 – mai 2014
Peintre espagnole.
Juana Francés étudie à l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando, à Madrid (1944-1949), avant de compléter sa formation à Paris grâce à une bourse du gouvernement français (1951). Sa première exposition personnelle a lieu l’année suivante à la Sala Xagra, à Madrid ; en 1956, elle en réalise une seconde, cette fois au salon du Prado de l’Athénée de Madrid. Au niveau international, elle participe également à la Ire Biennale hispano-américaine d’art (1951-1952) et à la Biennale de Venise (1954, 1960, 1964), à l’exposition Before Picasso: After Miró (1960) au musée Guggenheim de New York et à Modern Spanish Painting (1962) à la Tate Gallery de Londres.
Après une première période caractérisée par une figuration géométrique, hiératique et pleine de symboles, elle entreprend au milieu des années 1950 des recherches autour de l’art informel abstrait qui la conduisent à rejoindre le groupe El Paso, dont elle est l’une des fondatrices en 1957. Ce collectif, influencé par le milieu artistique américain et parisien, constitue le sommet de l’expressionnisme abstrait en Espagne, dont le développement est presque parallèle au déclin de l’art informel international ; il contribue ainsi à configurer le paysage de l’avant-garde espagnol après-guerre. J. Francés, seule femme du collectif, s’intéresse d’abord aux taches colorées et à la gestuelle, avant d’adopter une palette monochrome, associée à l’usage de la brosse, du grattage, du dripping, de compositions dynamiques, de traits énergiques, introduisant parfois des matériaux comme le sable ou la terre auxquels elle ajoute des morceaux d’objets trouvés comme des bouts de céramique, de brique ou de verre.
Au début des années 1960, on observe dans son œuvre un retour progressif à la figuration, qui aboutit à la série Hombre y ciudad [Homme et ville, 1963-1979], où elle interroge la réification et le processus déshumanisant où la société se trouve plongée. Elle poursuit ses recherches sur ces questions existentielles, intégrant à la toile une troisième dimension, comme dans ses œuvres Torre-Participación [Tour-Participation] ou Estructura [Structure] (1970-1974). Dans les années 1980, sa trajectoire connaît un nouveau tournant vers l’abstraction, où elle cherche l’harmonie, l’équilibre ou la vitalité, principalement à travers la couleur. On y trouve ainsi des paysages naturels, des ciels ou de l’eau, comme dans sa série Fondo submarino y cometa [Fonds sous-marin avec comète, 1980-1990]. Après la disparition de son compagnon le sculpteur Pablo Serrano (1908-1985) et la crise personnelle qui s’ensuit, J. Francés revient enfin à des tableaux et à des fonds sombres, au geste, à la matière. On voit ainsi comment son travail se situe entre l’abstraction et la figuration entendues de manière réciproque et complémentaire et comment les recherches de l’artiste l’ont conduite, au-delà de l’emploi de langages variés, à travailler avec des matériaux, des genres et des thèmes divers, sans jamais lâcher son fil conducteur et en revendiquant le statut d’artiste dans le contexte de l’avant-garde, dominé par les hommes.
L’œuvre de J. Francés a été exposée dans de nombreuses villes et des musées importants de plusieurs continents. Après sa mort, son legs est divisé, selon son vœu, entre quatre villes avec lesquelles elle a entretenu une relation privilégiée pendant sa vie : Saragosse, Madrid, Valence et Alicante. Son œuvre figure dans les collections de l’institut aragonais d’art et de cultures contemporains (IAACC), connu sous le nom de musée Pablo Serrano, du musée national centre d’art Reina Sofía, de l’institut valencien d’art moderne (IVAM) et du musée d’art contemporain d’Alicante (MACA). Ce dernier expose en permanence plus d’une centaine de pièces (dessins, peintures, tours, sérigraphies ou lithographies), représentatives de toutes les étapes de sa carrière.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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