Lionel Bovier, Karen Kilimnik, Dijon, Les Presses du réel, 2014
→Karen Kilimnik, Photographs, Zurich, Patrick Frey, 2015
→Melissa E. Feldman, Dance rehearsal: Karen Kilimnik’s world of Ballet and Theatre, Oakland, Mills College Art Museum, 2013
Peintre et plasticienne états-unienne.
Karen Kilimnik fait des études d’art et d’architecture à la Temple University à Philadelphie. Au début des années 1990, elle crée des installations appartenant au genre du scatter art américain (« art de l’éparpillement ») : des objets trouvés, assemblés et disséminés au sol de façon apparemment aléatoire par l’artiste, et sans intention formelle particulière. Elle participe ainsi, en 1990 à New York, aux expositions collectives Work in Progress? Work? et Stuttering à la Stux Gallery. L’année suivante, sa grande installation I Don’t Like Mondays, the Boomtown Rats, Shooting Spree, or Schoolyard Massacre [Je n’aime pas les lundis, les Boomtown Rats, la fusillade ou le massacre dans la cour d’école, 1991] fait référence à une fusillade survenue dans une école américaine, ainsi qu’au titre d’une chanson des Boomtown Rats : dans cette œuvre, l’artiste a dispersé par terre des pistolets, des fusils, une chaîne stéréo, et collé au mur des cibles avec une silhouette humaine ; des traces de peinture rouge font allusion à la tuerie. Mais c’est surtout pour ses dessins et ses peintures que K. Kilimnik se fait connaître. Elle réalise des tableaux à l’huile de petit ou moyen format, où elle explore les genres et les thématiques de l’histoire de l’art du XVIIIe siècle, avec un révisionnisme influencé par la culture pop des mass media : le « prince charmant » est représenté par Leonardo DiCaprio (Prince Charming, 1998) et Marie-Antoinette par Paris Hilton (Marie-Antoinette Out for a Walk at Her Petite Hermitage, France, 1750, 2005).
Ses expositions personnelles en 2005 à la fondation Bevilacqua La Masa à Venise et à la Haus Zum Kirschgarten de Bâle sont de vraies mises en abyme : elle camoufle ses tableaux « historiques » dans le décor originel dix-huitiémiste des deux bâtiments, en créant un jeu de renvois. Fascinée par le monde des médias, la vie des stars, les histoires des têtes couronnées, K. Kilimnik se plonge dans un univers de rêves et de magie. Les contes de fées et l’univers de la danse font aussi partie de son vocabulaire iconographique : Gingerbread House in the Forest [Maison en pain d’épice dans la forêt, 2002] rappelle la maison des frères Grimm. En 2007, une exposition sur son travail a lieu dans plusieurs musées des États- Unis ainsi qu’au musée d’Art moderne de la Ville de Paris et à la Serpentine Gallery de Londres. En 2008, elle participe également à la Biennale du Whitney à New York.