Katharina Fritsch, cat. expo., New York, Dia Center for the Arts, (avril 1993 – avril 1994), New York, Dia Center for the Arts, 1994
→Vischer Theodora (dir.), Katharina Fritsch, cat. expo., San Francisco Museum of Modern Art ; Museum für Gegenwartskunst, Bâle (1995-1996), San Francisco Museum of Modern Art, 1996
→Blazwick Iwona (dir.), Katharia Fritsch, cat. expo., Tate Modern, Londres; Kunstsammlung im Ständehaus, Düsseldorf, (2001 – 2002), Ostfildern-Ruit, Hatje Cantz, 2002
Katharina Fritsch, New York, Dia Center for the Arts, avril 1993 – avril 1994
→Katharina Fritsch, San Francisco Museum of Modern Art; Museum für Gegenwartskunst, Bâle, San Francisco, 1995-1996
→Katharia Fritsch, Tate Modern, Londres; Kunstsammlung im Ständehaus, Düsseldorf, 2001 – 2002
Sculptrice et plasticienne allemande.
Formée à la Kunstakademie (académie des beaux-arts) de Düsseldorf entre 1977 et 1984, Katharina Fritsch, tout en présentant des œuvres variées – objets, images, œuvres sonores –, s’est surtout fait connaître pour ses sculptures. Tous ses objets utilitaires – parapluies, bouteilles – ou symboliques – crânes, croix, tour de Pise – sont exécutés avec une extrême perfection artisanale. L’artiste réalise des moules à partir desquels les œuvres sont fondues en polyester, en plâtre ou en aluminium. Bien que ces formes exactes et précises ne laissent aucun doute sur la nature de l’objet, il en ressort cependant un effet troublant, car l’échelle n’est pas nécessairement respectée, et les pièces sont couvertes d’une couleur unie qui les déréalise. Il peut s’agir, avec humour, d’une statuette de madone similaire à celles que l’on trouve à Lourdes, mais de couleur jaune fluorescent, ou de la silhouette d’un moine entièrement couverte de noir. L’artiste refond ainsi des objets et des personnages qui perdent alors leur individualité et leur familiarité pour devenir des abstractions. Il s’ensuit une sensation de malaise, ces formes agissant sur l’esprit comme des réminiscences. Puisées dans différentes sources (monde quotidien, culture populaire, histoire de l’art, contes), elles appartiennent à la mémoire collective, plus ou moins consciente, qu’elles viennent raviver chez le spectateur.
L’une de ses créations les plus connues, Rattenkönig (Le roi des rats, 1993), offre la vision cauchemardesque d’un cercle de rats géants attachés par la queue, dont l’origine se situe dans des contes d’Europe du Nord. Tischgesellschaft (Dîner, 1998) présente une longue table rectangulaire autour de laquelle sont assis des hommes, tous semblables, qui éveille autant le souvenir d’une Cène de l’histoire de l’art que d’un repas de famille perçu par un enfant ou d’un rassemblement lors d’un congrès international. L’artiste utilise souvent la répétition de motifs qui, disposés géométriquement au sein d’un cercle ou d’une grille, donnent une impression de prolifération psychotique. En 1995, elle a représenté l’Allemagne, avec Martin Honert et Thomas Ruff, lors de la XLVIe Biennale de Venise. En 1996, elle a bénéficié d’une exposition monographique au Museum of Modern Art de San Francisco, puis, en 2001, au Museum of Contemporary Art de Chicago et à la Tate Modern à Londres. En 2009, elle a été exposée par le Kunsthaus de Zurich.