Entretien papier prix AWARE
→Pierre Arnauld & Claustres Annie (dir.), Laura Lamiel, cat. expo., musée de Grenoble, Grenoble (19 novembre 2000 – 19 février 2001), Grenoble, Réunion des musées nationaux, 2000
→Tronche Anne, Laura Lamiel : La pensée du chat, Arles, Actes Sud, 2001
→Cimorelli Dario & Tronche Anne (dir.), Laura Lamiel, cat. expo., musée d’Art moderne, Saint-Étienne (13 septembre – 2 novembre 2013), Saint-Étienne ; Milan, Musée d’Art moderne ; Silvana, 2013
Laura Lamiel, musée de Grenoble, 19 novembre 2000 – 19 février 2001
→Laura Lamiel, musée d’Art moderne, Saint-Étienne, 13 septembre – 2 novembre 2013
→Laura Lamiel, Chambres de captures, La Verrière, Bruxelles, 2015
Plasticienne française.
Laura Lamiel commence à travailler des modules en acier émaillé en 1985. Elle s’intéresse aux possibilités offertes par des briques blanches de petit volume (15 x 33 x 4 centimètres) qu’elle empile ou adosse contre un mur. Avec ces éléments, elle explore la composition monochrome et recherche des alternatives aux structures minimalistes. Dans les années 1990, elle assemble les briques avec des matériaux et des formes d’aspect différent, tels des rouleaux de moquette, des fourrures synthétiques, des gants usés, des rubans. Bien qu’industriels, ces objets du quotidien, dont émane un vécu, se détachent de la sérialité inhérente à leur origine. Défraîchis, ils ramènent la neutralité du module pur à la vie. Ces œuvres fonctionnent comme des interférences qui introduisent un doute et agissent sur la pensée. Des objets mous, modifiables (caoutchouc, silicone, ruban), l’artiste passe ensuite à des éléments plus rigides et fixes (chariots, Caddie, chaises) et réalise des scénographies où elle associe des ustensiles de l’espace urbain avec des objets artistiques à forme géométrique. L. Lamiel fixe ses mises en scène éphémères par des photographies en noir et blanc ou en couleur avec de faibles variations du gris au jaune, mais présentant toujours une vaste portion de blanc. Il ne s’agit cependant pas d’un simple acte documentaire.
Par leur cadrage, leur point de vue frontal et leur esthétique dépouillée, ces clichés épousent parfaitement son projet plastique et réalisent une mise à distance qui exalte la dimension statique et silencieuse de ces éléments posés au sol dans l’atelier. En 1999, lors d’une exposition personnelle au Crestet, près de Vaison-la-Romaine, elle dispose ses grands panneaux de tôle émaillée comme des parois et construit des espaces à trois côtés où elle place les objets qui font désormais partie de son vocabulaire. Avec ces architectures, elle propose des réflexions sur la contradiction entre intérieur et extérieur, ouvert et fermé. D’un côté, l’artiste conçoit la relation d’une fusion de l’œuvre avec son lieu, de l’autre son isolement, son espace protégé confiné au milieu d’un monde.