Kai Stahl, Ainulaadne sõsarkond. Õed Kristine, Lydia ja Natalie Mei [Une fraternité unique. Les sœurs Kristine, Lydia et Natalie Mei], Tallinn, Art Museum of Estonia, 2020
The Mei Sisters: Avant-Garde and the Everyday Life, Kumu Art Museum, Tallinn, Estonia,13 mars – 31 août 2025
→Akvarellist Lydia Mei teoste näitus [Exposition d’aquarelles de Lydia Mei], Tallinna Riiklik Kunstimuuseum, Tallinn, Estonia, 1961
→Kunstiühing Pallase III näitus, Raekoja plats 8, Tartu, Estonia, 11 mai– 1 juin 1919
Aquarelliste et peintre estonienne.
Lydia Mei est une artiste célèbre pour ses aquarelles d’une grande originalité et pour sa contribution à l’art moderne d’Estonie. Sa sœur aînée, Kristine (1895-1969), et sa benjamine, Natalie (1900-1975), sont, elles aussi, reconnues sur la scène artistique estonienne. Comme elles, L. Mei naît et grandit à Liepāja, car leur père, capitaine de navire originaire de l’île de Hiiumaa, est stationné à la base navale locale.
La famille emménage à Tallinn en 1912 et y établit sa résidence principale. En 1915, L. Mei entreprend des études d’architecture à l’Institut polytechnique pour femmes de Saint-Pétersbourg, alors que, à cette époque, le milieu estonien de l’architecture n’est pas ouvert aux femmes. Elle interrompt ses études au bout de trois ans, en raison de la Première Guerre mondiale et de la tuberculose dont elle est atteinte. Sa formation lui permet toutefois de travailler comme architecte-technicienne au conseil municipal de Tallinn. En 1920, L. Mei épouse le sculpteur Anton Starkopf (1889-1966). Elle collabore avec lui à plusieurs projets, y compris à la conception de monuments commémorant la guerre d’indépendance de l’Estonie, mais nombre de ces derniers sont par la suite attribués, de manière erronée, au seul A. Starkopf. L’un des rares projets dont la maternité lui est reconnue, intitulé Sõda ja rahu [Guerre et paix, 1928], est récompensé dans la catégorie architecture d’un concours de la Fondation culturelle d’Estonie.
En plus de concevoir des monuments, L. Mei peint tout au long de sa carrière, à l’aquarelle et parfois à l’huile. Elle représente la banlieue, les paysages qui l’environnent, ainsi que des natures mortes et des scènes d’intimité domestique. Elle est célébrée pour son talent hors pair à saisir la lumière, l’ombre et la couleur. Ses œuvres rendent les nuances de la vie quotidienne avec une clarté et un souci du détail qui reflètent l’influence de la Nouvelle Objectivité, comme en témoignent les œuvres Vaikelu nukuga [Nature morte à la poupée, 1925] et Natüürmort kõvakübaraga [Nature morte au chapeau melon, 1932]. L. Mei produit également des représentations de la Nouvelle Femme, moderne et émancipée, parmi les plus marquantes de l’histoire de l’art estonien : certaines ont pour modèles ses sœurs, d’autres sont des autoportraits.
Après son divorce en 1928, L. Mei emménage avec sa sœur Natalie et leur mère dans une maison de Nõmme, quartier résidentiel de Tallinn, où elle peut peindre au calme. Par la suite, elle étend son répertoire et crée des peintures sur porcelaine ainsi que des poupées aux costumes historiques élaborés. Bien qu’elle se tienne un peu en retrait de la vie publique, elle reste impliquée sur la scène artistique jusqu’à sa mort en 1965. Elle laisse en héritage son sens de l’élégance et sa sensibilité moderniste. L’œuvre de L. Mei est une partie intégrante du patrimoine artistique de l’Estonie.
Les aquarelles et peintures à l’huile de L. Mei sont, pour nombre d’entre elles, conservées au musée d’Art d’Estonie et au musée d’Art de Tartu, ainsi que dans quelques plus petits musées d’Estonie et dans des collections particulières. Une importante sélection de ces œuvres a été présentée lors de l’exposition collective The Mei Sisters: Avant-Garde and the Everyday Life au Kumu, à Tallinn, en 2025. Certaines pièces sont également présentées dans le parcours permanent du musée.
Un biographie produite dans le cadre d’AMIS : AWARE Museum Initiative and Support
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025