Takesh, Suheyla, Gumpert, Lynn, Taking Shape: Abstraction from the Arab World, 1950s-1980s, cat. exp., Grey Art Gallery, New York (14 janvier – 13 mars 2020) ; McMullen Museum of Art, Boston (1er février – 13 juin 2021) ; Tampa Museum of Art, Tampa (30 septembre 2021 – 16 janvier 2022) ; Herbert F. Johnson Museum, Cornell (12 février – 12 juin 2022) ; Block Museum of Art, Evanston (22 septembre – 4 décembre 2022), New York / Munich, New York University / Hirmer, 2020
→Umar, Madiha, « Arabic Calligraphy: Inspiring Element in Abstract Art » (abrégé), in Lensen, Anneka, Rogers, Sarah, Shabout, Nada (dir.), Modern Art in The Arab World. Primary Documents, New York, The Museum of Modern Art, 2018
→Dagher, Charbel, Arabic Hurufiyya: Art and Identity, Milan, Skira, 2016
Taking Shape: Abstraction from the Arab World, 1950s-1980s, Grey Art Gallery, New York, 14 janvier – 13 mars 2020 ; McMullen Museum of Art, Boston, 1er février – 13 juin 2021 ; Tampa Museum of Art, Tampa, 30 septembre 2021 – 16 janvier 2022 ; Herbert F. Johnson Museum, Cornell, 12 février – 12 juin 2022 ; Block Museum of Art, Evanston ; 22 septembre – 4 décembre 2022
→Watercolours and Drawings by Madiha Umar, San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco, 22 novembre – 12 décembre 1950
→Madiha Umar, Georgetown University Library, Washington, 1949
Peintre irakienne.
Madiha Umar est la première femme à recevoir une bourse du gouvernement irakien afin d’étudier l’art à Londres, où elle obtient en 1933 un diplôme en art et artisanat au Maria Grey Training College. En 1937, elle devient cheffe du département de peinture à l’école de formation des enseignantes de Bagdad. Elle déménage à Washington en 1942, où elle poursuit des études en art à l’université George Washington. En 1959, elle obtient une maîtrise de beaux-arts à la Corcoran School of the Arts and Design.
La découverte des travaux de Nadia Abbott sur l’écriture arabe pousse M. Umar à entamer des recherches, entre 1942 et 1944, sur les relations entre la calligraphie arabe et l’art occidental. Elle est encouragée par l’historien de l’art Richard Ettinghausen, qui lui organise une exposition personnelle à la Georgetown Public Library à Washington. Comme dans Music in Line (1949), les vingt-deux œuvres exposées sont peintes dans un style abstrait dans lequel les lettres arabes servent de composants principaux rendus dans des formes naturalistes. L’exposition est accompagnée d’un essai intitulé Arabic Calligraphy. An Inspiration Element in Abstract Art, dans lequel l’artiste affirme que chaque lettre arabe possède un caractère suffisamment dynamique pour être capable de former un dessin abstrait. Ce texte constitue, à l’échelle du monde arabe, l’une des premières tentatives de théoriser l’utilisation de l’écriture arabe dans des œuvres abstraites et témoigne d’un intérêt pour la lettre en tant qu’élément formel de la composition.
Le style de M. Umar est caractérisé par ses tentatives d’émanciper les lettres des restrictions méthodologiques de l’art calligraphique. En cela, elle se démarque du métier de calligraphe, exposant dans ses écrits les possibilités plastiques et les fonctions artistiques que procure l’esthétique abstraite des lettres. Comme dans sa peinture Untitled (1978), celles-ci ne sont jamais associées au mot et apparaissent souvent détachées et flottantes dans l’espace de ses tableaux, ce qui renforce le mouvement et la rythmique de ses compositions.
À son retour en Irak en 1966, M. Umar devient enseignante à l’Académie des beaux-arts de Bagdad. Son travail est reconnu lors de l’exposition du One Dimension Group, fondé en 1971 par le peintre Shakir Hassan Al Said (1925-2004). Accompagné d’un manifeste artistique, cet événement marque la naissance officielle du mouvement Hurufiyya (« lettrisme »). Dérivé du mot harf, qui signifie « lettre », ce mouvement fait référence à l’utilisation des formes des lettres en tant qu’éléments graphiques dans les œuvres d’art moderne.
En 1980, M. Umar quitte l’Irak pour Amman, où elle décède en 2005. Son travail suscite un engouement des collectionneurs privés, notamment grâce aux expositions consacrées à l’abstraction du Moyen-Orient, dont Taking Shape. Abstraction from the Arab World, 1950s-1980s à la Grey Art Gallery de New York (2022). Ses œuvres sont conservées au musée d’Art moderne à Bagdad, à la galerie nationale des Beaux-Arts en Jordanie, au Mathaf (Qatar), à la Ibrahimi Collection (Amman), à la Barjeel Foundation (Charjah) et à la Hussein Ali Harba Family Collection (Turin).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring