Gil Durán, Nùria, Història de vida de Mari Chordà. Artista multidisciplinaria, poeta i activista feminista – The Life Story of Mari Chordà. Multidisciplinary artista, poet and feminist activist, Barcelone / Tarragone, Edicions de la Universitat de Barcelona / Publicacions de la Universitat Rovira i Virgili, 2022
→Minioudaki, Kalliopi, Devillez, Virginie, Pop Impact: women artists, cat. expo., Maison de la culture de Namur, Namur, (17 octobre 2015 – 14 février 2016), Liège, Luc Pire, 2015
→Llinàs, Conxa, Feminismes de la transició a Catalunya, Barcelona, Horsori, 2008
Mari Chordà. Paysages féministes, Galeria Mayoral, Paris, 5 avril – 14 mai 2022
→Llots i torbes. Mari Chordà, Lo Pati, Centre d’Art Terres de l’Ebre, Amposta, 28 octobre 2017 – 10 janvier 2018
→Genealogías feministas en el arte español: 1960-2010, Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León, León, 24 juin 2012 – 24 février 2013
Artiste multidisciplinaire espagnole.
Rattachée au mouvement féministe catalan depuis les années 1970, Mari Chordà cultive une créativité libérée, orientée vers l’émancipation individuelle et collective.
Née au sein d’une famille de commerçants, elle commence ses études dans plusieurs institutions religieuses à Amposta. De 1959 à 1965, elle déménage à Barcelone pour étudier les beaux-arts à la Reial Acadèmia Catalana de Belles Arts de Sant Jordi. En 1962, elle fait son premier voyage à Paris, où elle découvre l’œuvre de Lucio Fontana (1899-1968) et le pop art américain, deux influences fondamentales dans son travail. Elle commence à cette époque à participer aux révoltes estudiantines contre Franco, ce qui marque le début d’un engagement politique qu’elle n’abandonnera jamais.
En 1965, elle déménage à Paris et entreprend d’étudier la lithographie à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Elle continue à approfondir le dialogue entre art et politique en participant à des expositions collectives et en militant dans le Parti communiste espagnol (PCE). En 1966, elle tombe enceinte et est progressivement exclue du PCE. Elle prend alors conscience du machisme qui règne dans les organisations antifranquistes et développe la série Autorretrats embarassada [Autoportraits enceinte, 1966-1967], qui représente les modulations de son corps au cours de la gestation.
En 1967, elle retourne à Amposta. La même année, elle prend contact avec le groupe de théâtre indépendant La Lira, avec qui elle fonde Llar, un espace culturel revendicatif. Elle réalise également la peinture Coitus Pop, où elle continue d’explorer le corps féminin à travers la sexualité.
En 1971, elle obtient une bourse pour étudier la lithographie à Barcelone et entame une itinérance entre Amposta et Barcelone qu’elle va poursuivre toute sa vie. Elle se rapproche à cette époque des premières assemblées féministes clandestines qui se tiennent dans la capitale catalane et entreprend un processus de politisation de son intimité. Elle en vient à remettre en question l’œuvre plastique qu’elle avait réalisée jusque-là et commence à écrire de la poésie à tendance féministe.
Lors des I Jornadas Catalanes de la Dona [Premières journées catalanes de la femme] qui se tiennent à l’université de Barcelone en 1976, M. Chordà publie et distribue une pochette de poèmes et de lithographies sous le titre …i moltes altres cosas [… et bien d’autres choses]. Elle présente la pièce sans signer, car elle sent qu’elle y recueille la voix et l’expérience de beaucoup de femmes. Un an plus tard, elle fonde à Barcelone, aux côtés d’autres camarades, le bar-bibliothèque féministe laSal. Avec cet espace et la maison d’édition associée au lieu, M. Chordà développe une intense activité politique et culturelle féministe. Pendant les années 1970 et 1980, elle se consacre entièrement à la poésie et ne reprend ses autres recherches artistiques qu’en 1991, lorsqu’elle éclaire des pièces multidisciplinaires telle l’installation vidéo Úter/ou [Utérus/œuf, 2017], autour de l’idée de fertilité.
Ses œuvres font partie des collections du Museo Nacional Reina Sofía (Madrid), du Museo de Arte Contemporáneo de Barcelone et du Museo Nacional de Arte de Cataluña (Barcelone). M. Chordà a été incluse dans les études sur le pop art international de l’historienne Kalliopi Minioudaki ainsi que dans l’exposition The World Goes Pop organisée à la Tate Modern de Londres (2015). Elle est représentée depuis 2021 par la galerie Mayoral.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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