Gesino, Antonio, Maria Luigia Raggi. Aggraziata pittrice settecentesca. Un inedito e alcune considerazioni, Orbassano, Camandona, 2006
→Guarino, Sergio, « Maria Luigia Raggi (Maestro dei Capricci di Prato) », dans Sergio Guarino et Patrizia Masini (dir.), Pinacoteca Capitolina. Catalogo generale, Milan, Electa, 2006, p. 488-491
→Lollobrigida, Consuelo, Maria Luigia Raggi. Il Capriccio Paesaggistico tra Arcadia e Grand Tour, Rome, Budai, 2012
Roma pittrice, Museo di Roma, Palazzo Braschi, Rome, 24 octobre 2024 – 4 mars 2025
Peintre de paysage italienne.
Maria Luigia Raggi, née Battina Maria Ignazia, est aujourd’hui considérée comme la première peintre de paysage femme connue de l’histoire de l’art italien. Elle naît à Gênes, dans l’éminente famille Raggi, et est baptisée le 15 février 1742 dans la paroisse de San Marcellino. Son père est le marquis Giovan Antonio et sa mère, Maria Brignole Sale, est la sœur de Gian Francesco Maria, doge de Gênes de 1746 à 1748.
À l’âge de neuf ans, M. L. Raggi est envoyée au couvent de l’Incarnation, à Gênes, où elle prononce par la suite ses vœux, probablement sous la pression familiale. Malgré les restrictions de la vie monastique, elle se consacre entièrement à la peinture, une compétence qu’elle acquiert auprès de Maria Castello, gouvernante particulière de sa sœur Isabellina. Sous l’enseignement de M. Castello, M. L. Raggi développe de solides bases de peinture de paysage – un genre encore considéré comme non conventionnel pour les artistes femmes au XVIIIe siècle.
La redécouverte de quatre paysages de ruines signés du nom « Maria Luisa Raggi » ou des initiales « mlr » et « l. raggi » a été un moment crucial dans l’attribution d’un corpus significatif d’œuvres de sa main. Ces peintures ont conduit des chercheur·ses à l’identifier comme le « Maître de Prato Capricci », jusqu’alors anonyme – cette figure était également connue dans des études plus anciennes sous le nom de « peintre paysagiste du XVIIIe siècle de ruines romaines » ou « pseudo-Anesi ». À la suite de cela, plusieurs tableaux conservés aux Musées capitolins, une importante collection des Musei Civici de Prato et différentes œuvres en collections particulières ou circulant sur le marché de l’art lui sont désormais attribués.
Entre 1781 et 1783, M. L. Raggi est active à Rome et réside au Palazzo Raggi al Corso – propriété de son oncle Ferdinando Raggi, un intellectuel, artiste et architecte respecté, qui devient président de l’académie de Saint-Luc en 1781. Lors de cette période romaine, elle produit plusieurs caprices et paysages imaginaires, dont deux œuvres, conservées à l’académie de Saint-Luc, probablement conçues comme des pièces de réception lors de la présidence de son oncle. Quatre tableaux supplémentaires, qui se trouvent aux Musées capitolins, faisaient auparavant partie de la collection de la famille Castellani – de célèbres orfèvres et collectionneur·ses romain·es, dont la boutique était voisine de la résidence de M. L. Raggi, dans le Vicolo Cacciabove, aujourd’hui détruit, au sein du complexe du Palazzo Raggi. À cette période, M. L. Raggi peint aussi une rare Vue du Colisée sur un support en forme d’éventail, qui fait partie de la collection du Parco Archeologico del Colosseo depuis son acquisition en 2021.
En 1783, la peintre est de retour à Gênes, où les archives confirment qu’elle continue d’être soutenue financièrement par Ferdinando, probablement en plus des recettes d’œuvres vendues à Rome à des collectionneur·ses du Grand Tour. Elle meurt le 25 mars 1823 et est enterrée au cimetière du couvent de l’Incarnation. Sa tombe est détruite durant les bombardements de Gênes lors de la Seconde Guerre mondiale, mais son héritage, longtemps resté dans l’ombre, regagne désormais la place qu’il mérite dans l’histoire de la peinture de paysage.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »