Loyson, Robert, Chomereau-Lamotte, Michèle (illustratrice), Kan sirèn-la sonné, Pointe-à-Pitre, Jasor jeunesse, 2018
→Sylvestre, Anique, Chomereau-Lamotte, Michèle (illustratrice), Lowitt : la grenouille qui danse, Pointe-à-Pitre, Jasor, 2009
→Bébel-Gisler, Dany, Chomereau-Lamotte, Michèle (illustratrice), Grand-mère, pourquoi Sundari est venue en Guadeloupe ? L’arrivée des premiers Indiens en Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, Jasor, 2005
Plasticienne, illustratrice et muraliste française.
Née à Pointe-à-Pitre, Michèle Chomereau-Lamotte passe son enfance à Paris. Elle découvre la peinture en s’intéressant à la Renaissance italienne comme à l’œuvre surréaliste de Salvador Dalí (1904-1989). C’est en Guadeloupe qu’elle commence à peindre, en suivant les cours de l’artiste Michel Rovélas (1939-), qui a ouvert en 1972 une école à Pointe-à-Pitre, rue du Commandant-Mortenol. Dès 1977, M. Chomereau-Lamotte expose à la galerie Rémy Nainsouta, qui deviendra plus tard l’un des seuls centres culturels de la ville. En 1979, elle expose dans l’un des premiers festivals autour des arts caribéens, Carifesta (Caribbean Festival of Arts) ; lancé en 1972 au Guyana, ce projet culturel a pour but principal de renforcer l’unité dans la Caraïbe en s’installant chaque année dans une ville différente de la région.
Le travail de plasticienne de M. Chomereau-Lamotte se concentre quasi exclusivement sur l’histoire des Antilles et, plus largement, de la Caraïbe. Si elle confie, dans un entretien pour le journal Jougwa en 1986, « qu’aujourd’hui tout peintre est obligé d’être engagé » et que « tout ce qui est politique est du domaine des arts », elle précise dans le même article que son engagement est dirigé vers ce que l’on nomme alors encore le « monde noir » : « Quand je parle des Noirs, je parle du monde noir dans son ensemble, aussi bien en Guadeloupe qu’aux États-Unis ou en Afrique. » Proche du courant réaliste en littérature et en peinture, qui domine aux Antilles dans les années 1960 et 1970 avec des figures comme l’écrivain Joseph Zobel, M. Chomereau-Lamotte entretient un rapport politique au lieu, à la localité, qui est déterminant dans son œuvre. Parmi ces œuvres on peut citer sa peinture sur parchemin Omaj a Vélo (2014) est un hommage au percussionniste guadeloupéen Marcel Lollia dit Vélo ; ou encore la peinture murale Le Rêve de Titiv, qu’elle réalise en 1986 à Pointe-à-Pitre et qui s’inscrit très concrètement dans la vie collective de la ville. Très loin des réalités de l’art occidental, les fresques comme la peinture sont pour elle une manière de contribuer à l’émergence d’une mémoire personnelle et d’une mémoire collective, qui furent empêchées par la politique coloniale de la France et son récit national.
M. Chomereau-Lamotte est dans les années 1980 à l’initiative de la création de l’association GREPAC (Groupe de recherches en esthétiques et arts plastiques contemporains) avec plusieurs autres artistes tels que M. Rovélas, Christian Bracy ou encore Jack Ferly. Après quelques expositions dans la Caraïbe, elle se voit dédiée en 1997 une rétrospective au Centre des arts et de la culture de Pointe-à-Pitre.