Gieve Patel, Laxma Goud, Bhupen Khakhar, Vivan Sundaram, Mrinalini Mukherjee, Gulam Mohammed Sheikh, New Delhi, Kumer Gallery, 1978
Night Bloom, Mrinalini Mukherjee, Lokyata, New Delhi, 10 janvier – 4 février 2001
→Phenomenal Nature : Mrinalini Mukherjee, The Metropolitan Museum of Art, New York, 4 juin – 29 septembre 2019
Sculptrice indienne.
Fille du peintre et écrivain Benode Behari Mukherjee (1904-1980), considéré comme un des pionniers de l’art moderne indien, et de la sculptrice Leela Mukherjee, Mrinalini Mukherjee étudie la peinture à la Faculty of Fine Arts de la M. S. University à Baroda (1965-1970), puis complète son cursus en 1972 par un diplôme de design mural, sous la direction de l’artiste K. G. Subramanyan (1924). Marquée par l’enseignement de ce dernier, elle s’intéresse au potentiel plastique de diverses matières organiques locales, jugées comme pauvres et non conventionnelles, pour créer une nouvelle imagerie. Depuis ses premiers petits tapis et tapisseries, elle élabore, à partir des mêmes matériaux, des compositions de plus en plus complexes et lourdes. Elle choisit d’utiliser essentiellement des fibres de chanvre (sulti) ou de jute, et conçoit des sculptures biomorphiques de plus en plus monumentales. Suspendues au plafond ou entassées sur le sol, ses effigies, souvent regroupées en installations, comme dans Vriksha-Nata [représentation d’arbres, 1991-1992], remplissent l’espace. Dans un souci de création presque « artisanale », elle tresse et multiplie les nœuds pour donner vie à un jeu de plis, de courbes et de draperies, de pleins et de vides.
Ses textures rappellent la terre, et ses coloris sont influencés par l’environnement et la flore. Mélanges d’humain et de végétal, ses sculptures ornementales, où l’on décèle souvent des formes semblables au sexe féminin (Pushp [fleur], 1993), ont été considérées comme des métaphores de la fécondité (Kapur 2000). Déesses-mères à la fois nourricières et dévorantes, elles s’emploient à ravir le pouvoir masculin. Si les titres de ses œuvres font souvent référence à des figures mythologiques indiennes, M. Mukherjee se défend d’y voir un quelconque rapport avec des divinités existantes. Sans dessin préliminaire ni influence particulière, les formes évoluent au fur et à mesure, de manière inconsciente, selon elle, vers des œuvres qui tendent à l’abstraction. Au fil du temps, elle expérimente le métal, la céramique, puis le bronze dans tous types de formats, avec les séries Matrix (2006) et Lava (2010), mais toujours demeure la référence à la nature, à la terre.