Wanjala, Alex, « Orality in Rebecca Njau’s The Sacred Seed », The Global South, vol. 5, no 2, 2011, p. 93-106
→Busby, Margaret, « Rebeka Njau », dans Busby, Margaret (dir.), Daughters of Africa, New York, Pantheon, 1992, p. 415-421
→James, Adeola, « Rebeka Njau », dans James, Adeola (dir.), dans Their Own Voices: African Women Writers Talk, Londres et Portsmouth, James Currey et Heinemann, 1990, p. 103-110
Rebeka Njau Exhibition, Nairobi, Paa Ya Paa Gallery, 1970
Enseignante, autrice et artiste textile kényane.
Rebeka Njau, aussi connue sous le pseudonyme « Marina Gashe », est la première dramaturge reconnue du Kenya et une pionnière de la représentation des femmes africaines dans la littérature. Élevée par des parents chrétiens rejetant les croyances et les pratiques traditionnelles kikuyus, elle maintient une grande proximité avec son grand-père maternel, qui lui transmet l’amour de la nature et le respect des spiritualités autochtones. R. Njau fait partie des quatorze premières élèves admises au lycée pour filles Alliance en 1949, pour un cursus de deux ans, et elle est l’une des trois seules à continuer ses études au lycée pour garçons Alliance pour deux années supplémentaires. Après une tentative infructueuse d’étudier la dramaturgie au Royaume-Uni, elle s’inscrit au Makerere University College de Kampala (Ouganda) en 1954 et obtient un Diploma of Education en 1958. Elle retourne ensuite au Kenya et enseigne au lycée pour filles Alliance, avant de cofonder l’école pour filles de Nairobi en 1964. Elle épouse Elimo Njau (né en 1932), un artiste originaire de Tanzanie, et de leur union naît deux galeries : la Kibo Art Gallery à Marangu, en Tanzanie, puis la Paa Ya Paa Gallery à Nairobi, au Kenya. Ils ont ensemble deux enfants et se séparent en 1983.
Au Makerere University College, en 1962, elle assiste à l’African Writers Conference, où Grace Ogot et elle sont les seules autrices d’Afrique de l’Est présentes. Son poème « The Village » est inclus dans Poems from Black Africa (1963), une anthologie dirigée par Langston Hughes, dans laquelle elle est désignée par le nom « Mrs Elimo Njau ». Sa tragédie The Scar (1963), qui met en scène une ancienne travailleuse du sexe et aborde la question de la mutilation génitale, est publiée dans Transition Journal et jouée au Théâtre national d’Ouganda. Une deuxième pièce, In the Round Chain (1957), est représentée au même théâtre en 1964, avant d’être censurée par le gouvernement ougandais en raison de sa représentation critique de l’oppression politique et de son examen audacieux des questions socio-politiques en Ouganda. R. Njau se voit commanditer les costumes de la troupe nationale de danse de Tanzanie pour sa participation au premier Festival panafricain qui se tient à Alger en 1969. Elle expose des œuvres textiles créées grâce aux techniques du batik et du tie and dye au Musée national de la Tanzanie à Dar-es-Salam en 1969, ainsi qu’en Zambie, aux côtés de la céramiste Bente Lorenz (1922-2011). R. Njau expose également à la Paa Ya Paa Gallery de Nairobi en 1970 et au Malcolm X College de Chicago en 1977.
Dans les années 1970, elle s’essaye à la peinture, mais ses œuvres picturales, ainsi qu’un manuscrit contenant des textes sur des artistes de la galerie de Nairobi, sont égarées. Dans ses mémoires, elle affirme que l’exclusion de ses productions des archives de la Paa Ya Paa Gallery est un acte délibéré de sabotage de la part de son ex-mari et ancien associé, E. Njau. Parmi les autres œuvres littéraires de R. Njau figurent les romans Ripples in the Pool (1978), qui présente une relation lesbienne, et The Sacred Seed (2003). Elle édite Target, le magazine du Conseil national des Églises du Kenya, dans le cadre de ses fonctions de directrice de l’information et des programmes d’éducation auprès du Community Relations Project de ce dernier, de 1975 au début des années 1990. Elle auto-édite ses mémoires, Mirrors of My Life (2019), et une version poche de The Scar (2019). En 2022, ses enfants Hana et Morille re-publient sous format numérique The Sacred Seed (2003). Ripples in the Pool (1978) est réédité par Bloomsbury à Nairobi en juin 2024, signe d’un intérêt renouvelé pour l’œuvre littéraire de R. Njau.
Une notice réalisée dans le cadre du projet Tracer une décennie : artistes femmes des années 1960 en Afrique, en collaboration avec la Njabala Foundation
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2024