Dans le sens des aiguilles : Sarah Waiswa, Nicole Remus, Nafkot Gebeyehu, Wairimu Nduba, Maria Olivia Nakato, Turakella Editha Gyindo (Tura)
Rejoignez AWARE, la Fondation Njabala et ICI pour un symposium public virtuel comprenant des présentations par les participantes au Programme de mentorat pour les commissaires d’exposition d’Afrique de l’Est le 27 juin.
Les participantes présenteront leurs projets curatoriaux et de recherche, développés au cours des six derniers mois avec l’aide de leurs mentors et l’apport de leurs paires. Cet événement marque la fin de ce programme de mentorat, qui a soutenu six travailleur·euses de l’art émergent·es en créant une plateforme pour développer leur pratique, obtenir des ressources, développer leur recherche, et dialoguer avec des commissaires d’exposition établi·es d’Afrique de l’Est et d’ailleurs.
Ce symposium est l’occasion d’entendre directement les participantes partager les idées et les questions qui façonnent leurs projets et leurs pratiques plus larges. Les présentations reflètent un éventail d’approches et de perspectives, enracinées dans les contextes spécifiques dans lesquels les commissaires travaillent en Afrique de l’Est.
Informations pratiques
Vendredi 27 juin 2025
15h00-16:30 CET / 16h00-17h30 EAT
L’événement se déroulera en anglais
Événement virtuel public : inscription obligatoire ici
Le projet a commencé par une enquête personnelle sur les mythes et les tabous entourant les femmes dans l’espace public. Grâce à la recherche, à la réflexion et à l’engagement avec les communautés, il est devenu une série d’interventions participatives dans les bâtiments et les espaces publics inutilisés, incomplets et abandonnés de Dar es Salaam, appelés localement « Jumba Bovu ».
Turakella (Tura) Editha Gyindo est une curatrice et une artiste multidisciplinaire basée à Dar es Salaam, en Tanzanie. Elle est la fondatrice du collectif artistique The Creative Tribe, qui se consacre à la promotion de l’art contemporain en Tanzanie. Tura a organisé plus de 20 expositions à Dar es Salaam et à Kampala, notamment les expositions Portals (2023) et Just Disruptions (2024), acclamées par la critique. Elle est également une artiste praticienne, travaillant dans une variété de médias, y compris la peinture, la sculpture et l’installation. Le travail de Tura est inspiré par le monde naturel et elle utilise souvent des matériaux organiques dans son art. Elle est passionnée par la création d’espaces permettant aux artistes d’expérimenter et de collaborer, et s’est engagée à soutenir une scène artistique dynamique et inclusive en Afrique de l’Est.
« Katandika Butandisi » s’inspire des pratiques d’interprétation et de narration des films d’Hollywood, de Nollywood et du cinéma asiatique, en utilisant souvent des voix off ou des commentaires hors écran pour apporter un contexte et un éclairage supplémentaires, ainsi qu’une interprétation personnelle, communément appelée « VJing » (Video Jockeying). Le projet met en lumière la grande influence des Video Jockeys (VJ) sur la langue et la culture de Kampala, en cherchant à documenter les parcours des VJ, leurs modes uniques de traduction et de narration, et à reconnaître officiellement les termes argotiques qu’iels ont inventé et qui sont depuis devenus partie intégrante du lexique local. En juxtaposant des films traduits comme leçons initiales, les VJs servent de premier·es instructeur·ices en politique sociale, interrogeant le rôle des médias télévisés dans la représentation de l’amour, du pouvoir et de l’identité au sein du nationalisme post-colonial de l’Ouganda du début des années 2000, tirant des enseignements des films d’action américains (Ekicomando), des films de kung-fu chinois (Ekichayina) et des films d’action et d’amour indiens (Ekiyindi).
« Katandika Butandisi », expression d’argot de rue se traduisant approximativement par « ça ne fait que commencer », a été inventée par VJ Jinjo.
Maria Olivia Nakato est une curatrice émergente au sein du Muumba Collective, un espace d’expérimentation, de collaboration et d’expression pour les artistes émergent·es. Elle travaille actuellement sur la rétrospective Imparted Impressions de Lydia Mugambi dans le cadre du programme des conservateurs émergents au Xenson Art Space. Maria effectue également des recherches sur les plantes médicinales, notamment dans le cadre de sa résidence au Kampala Art Festival en 2024. Auparavant, elle a été commissaire adjointe pour In the Midst à la Capsule Gallery à Nakasero et In Transit Under Another Sky, une exposition d’images en mouvement à Afropocene Studio Lab à Kabalagala en août 2024. Maria a été commissaire de l’exposition By’abakaza à la galerie d’art Umoja pour célébrer le mois de la femme en 2024, ainsi que de Dream Catcher à Kardamon et au Koffee Café en 2024. En outre, elle a participé à l’élaboration du projet Resilient Spirit et au partenariat du Muumba Collective avec The Wall Mural Competition 2023.
« Where Are Those Songs ? » est un projet en cours qui s’intéresse à la manière dont les pratiques sonores des femmes africaines fournissent des pistes pour l’élaboration d’une méthodologie curatoriale.
Wairimũ Nduba est une créatrice multidisciplinaire kényane dont la pratique est enracinée et guidée par les principes sonores africains qui considèrent la musique comme un lieu de rassemblement communautaire, de guérison, de joie et de beauté. Son travail se situe à l’intersection de l’archivage sonore et visuel et de la curation. Elle est la fondatrice de Wer Jokenya, une plateforme d’archivage numérique qui célèbre l’histoire musicale nuancée et stratifiée du Kenya et cherche à rendre accessibles les interactions sociales et politiques dynamiques qui sont contenues dans les histoires musicales à travers le temps et les frontières impériales. Les 18 ans d’expérience de Nduba dans le domaine du ballet, d’abord en tant que danseuse puis en tant que tutrice, explorent également les façons dont le corps existe en tant qu’archive, spécifiquement exprimées dans le domaine des pratiques africaines qui conservent et transmettent le savoir à travers le mouvement et l’expression corporels.
Ink & Kin est une exploration curatoriale des tatouages en tant que dialecte de corpolittérature – une manière incarnée de parler, de se souvenir et de recadrer la manière dont nous voyons et sommes vus. Fondé sur la relation entre deux sœurs artistes jumelles, Erinah et Mariah, le projet réfléchit à la manière dont les tatouages incarnent la mémoire et la signification à travers le temps et le contexte, et à la manière dont les corps deviennent à la fois archives et récits.
Nicole Remus est praticienne créative interdisciplinaire (artiste visuelle autodidacte, conservatrice/scénographe, architecte diplômée et poète) originaire de Jinja, en Ouganda. Nicole a été co-commissaire plus de 20 expositions en ligne et physiques dans le cadre de 4/01, The Creative Tribe, Jinja. Elle a également travaillé sur la scénographie de trois expositions importantes à Kampala : Just Disruptions, la première exposition solo de Sungi Mlengeya, Portals, la première exposition d’art génératif immersif en Ouganda de Scarlettmotif, et Send Me, de Borderlands Art. Son approche curatoriale se concentre sur les artistes ; elle travaille en étroite collaboration avec elles et eux pour s’assurer que leurs intentions soient communiquées efficacement au public. Avec une formation en architecture, Nicole s’intéresse au design conceptuel et spatial, créant des expériences d’exposition cohérentes et sensorielles. Elle est passionnée par la collaboration avec les artistes émergents et expérimentaux, ainsi qu’avec les créateurs innovants qui donnent vie aux expositions.
« Missing from the Frame : Les femmes kenyanes et les archives photographiques » est un projet de recherche curatoriale qui vise à découvrir et à célébrer les contributions négligées des photographes kenyanes depuis l’ère post-indépendance jusqu’à aujourd’hui. Cette présentation reflète l’évolution du projet au cours du programme de mentorat, en explorant sa vision, ses défis et son potentiel pour remodeler les récits de l’histoire visuelle du Kenya.
Sarah Waiswa est photographe documentaire et portraitiste primée, née en Ouganda et basée au Kenya, qui s’intéresse à l’exploration de la nouvelle identité africaine sur le continent. Diplômée en sociologie et en psychologie, Sarah a travaillé dans une entreprise pendant plusieurs années avant de décider de se consacrer à la photographie à plein temps. Le travail de Sarah explore les questions sociales en Afrique d’une manière contemporaine et non traditionnelle. Son travail a été exposé dans le monde entier, et plus récemment dans le cadre de l’exposition Africa Fashion au Brooklyn Museum. Ses photographies ont été publiées dans le Washington Post, Bloomberg et le New York Times, entre autres, et elle a travaillé avec des marques telles que Christian Dior et Chloé. En 2021, elle fonde African Women in Photography, une organisation à but non lucratif qui se consacre à l’élévation et à la célébration du travail des femmes et des photographes non binaires d’Afrique. En 2023, sa passion pour le travail de commissaire d’exposition l’a amenée à organiser sa première exposition, Sisi Ni Hao, à l’Institut Goethe de Nairobi, financée par la Fondation Ford. L’exposition célébrait les perspectives uniques de 12 femmes photographes d’Afrique de l’Est sur la féminité.
Le projet intitulé « Construire des résidences d’artistes durables en Afrique » explore les moyens de naviguer dans les structures de financement afin de lancer un programme de résidence à la galerie Studio 11. Son objectif est d’offrir aux artistes des compétences transversales essentielles — de la rédaction de propositions au marketing, en passant par la création de réseaux de collectionneur·euses — en obtenant un soutien à la fois pour la formation et la programmation.
Nafkot Gebeyehu est photographe documentaire et journaliste passionnée par le storytelling. À travers son objectif, elle cherche à découvrir des histoires inédites et à les partager avec le monde. L’un de ses projets les plus remarquables est Vintage Addis Ababa, un livre de photos explorant la vie quotidienne des habitant·es d’Addis Ababa entre les années 40 et 80. Le travail de Nafkot est visible sur son compte Instagram @Fuabilich. Au-delà de la photographie, elle est la cofondatrice de Studio 11, une galerie d’art dédiée à l’épanouissement des artistes émergent·es à Addis-Abeba. En mettant l’accent sur une curation interactive et créative, Studio 11 offre un espace unique aux artistes pour présenter leur travail et entrer en contact avec la communauté locale. La galerie propose également des programmes éducatifs et des ateliers pour soutenir la croissance des jeunes talents.
Avec le soutien du programme Accès Culture (AFD/Institut français)