Portrait de Fallon Mayanja, © Diogo da Cruz
Station de métro Montparnasse – Bienvenüe, Sortie 2, Lignes 4, 6, 12 et 13
La Villa Vassilieff est accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à des aménagements spécifiques (rampe d’accès, toilettes et ascenseurs adaptés).
De plus, plusieurs places de stationnement réservé sont disponibles à proximité de la Villa Vassilieff :
• devant le 4 rue d’Alençon, 75015 Paris
• devant le 7 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
• devant le 23 rue de l’Arrivée, 75015 Paris
Consulter la carte des places de stationnement adaptées à Paris ici.
Lors de ces journées du P·Matrimoine, du 20 au 22 septembre 2024 et de son 10ème anniversaire, AWARE invite cinq artistes – Fallon Mayanja, Boryana Petkova et Iskra Blagoeva, Morgane Baffier et Cheryl Ann Bolden – engagé·es dans des pratiques performatives à dialoguer avec les missions d’AWARE et son centre de recherche à la Villa Vassilieff.
La journée du 20 septembre sera dédiée à l’accueil de classes de lycée à l’occasion d’ateliers conçus et animés par les artistes Morgane Baffier et Cheryl Ann Bolden.
Morgane Baffier présentera la conférence performée « Les M&M’s l’ont fait » créée dans le cadre d’une résidence auprès d’AWARE. Partant du constat que les femmes sont sous-représentées dans les collections et les expositions, elle nous entraîne dans un flot de conclusions et de déductions logiques pour réinterpréter le passé et prédire les mentalités futures en matière de genre. En activant des registres du discours scientifique et de la présentation savante, M. Baffier convoque des causalités trompeuses qui nous invitent à réfléchir sur nos certitudes et à la constructivité des récits historiques.
Cheryl Ann Bolden, nommée au Prix AWARE 2023, présentera une sélection d’objets de sa collection dans le cadre de l’atelier « Encounters with uncomfortable archives », afin d’engager une réflexion sur la notion des archives, la traite négrière, la mémoire collective et le matrimoine. C. A. Bolden est fondatrice de Precious Cargo, un musée itinérant dont le projet artistique et pédagogique met en avant la culture et l’histoire des diasporas africaines.
Ces deux ateliers seront également l’occasion pour les lycéen·nes de découvrir le centre de documentation d’AWARE à la Villa Vassilieff, dédié aux artistes femmes et aux études de genre.
Pour tout renseignement ou pour une réservation, veuillez nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]
Le samedi 21 septembre, AWARE ouvre ses portes à la visite avec une programmation de performances et d’interventions des artistes Boryana Petkova, Iskra Blagoeva et Fallon Mayanja.
Boryana Petkova et Iskra Blagoeva seront présentes avec S.I.S., un projet en constante évolution co-fondé en 2021, en collaboration avec un nombre croissant de participant·es. Leur idée est de créer une sororité, manifestée par les lignes tatouées traversant les corps de différentes femmes et personnes non binaires, invité.es par la personne qui précède. Des moments de connexion des corps à l’endroit où les lignes se rencontrent, réactivés par des sculptures en métal créées à partir de ces tatouages, induisent ainsi une réflexion sur le partage, la transmission, les affinités choisies.
Susciter de nouvelles formes de relations et d’interaction, est également un des axes centraux de la pratique de Fallon Mayanja qui proposera une session d’écoute et un DJ set lors de ces journées du P·Matrimoine. Mêlant fiction, spéculation, expérience et archives, iel crée et active de nouveaux récits sonores pour convoquer des « alternatives de compréhension et d’écoute de soi, de l’autre et de l’environnement »1. Il s’agit d’explorer les potentialités des modes de communication non verbaux et sensibles, et d’ouvrir nos schémas de perception à une nouvelle façon d’écrire nos mondes.
L’équipe AWARE sera présente le samedi 21 septembre de 11h à 18h et le dimanche 22 septembre de 14h à 18h pour vous présenter les missions de l’association et l’histoire de la Villa Vassilieff. Ce lieu emblématique du quartier de Montparnasse a été choisi par l’artiste Marie Vassilieff pour installer son atelier et fonder son académie au tournant des années 1910. Cet espace à la symbolique importante a été repensé par la designer matali crasset pour AWARE, et accueille notre centre de recherche, de documentation et de médiation entièrement dédié aux artistes femmes et aux études de genre.
Le titre du programme est une référence au manifeste du S.I.S. project.
Fallon Mayanja est un·e compositeur·ice électronique, artiste sonore et performeur·euse. Diplômé·e du post-diplôme en arts sonores des Beaux-Arts de Lisbonne et du Master de l’INA GRM (Groupe de Recherches Musicales), iel explore des modes de perception alternatives. Sa pratique de recherche se caractérise par la construction d’environnements d’écoute poreux qui font appel à tous nos sens, le toucher, le son et la vue. Fallon Mayanja mobilise ainsi différentes manières d’être en relation avec notre environnement ainsi que des expériences sociales, interrelationnelles et autoréflexives. L’artiste évoque des récits qui naviguent à travers le chaos et construit des paysages poétiques à partir d’expériences diasporiques noires et queer. Ses œuvres bouleversent les approches conventionnelles au sein d’explorations sonores immersives et manifestent la relation entre les existences fictives et les expériences culturelles. Ses œuvres puisent dans les cosmologies sonores, les voix, les rythmes et les vibrations de multiples mondes. Iel crée une zone d’écoute qui s’écarte temporairement du sens commun en découpant un espace sonore comme un « acte engagé de relation, d’interaction, au sein de son écosystème ». En reconfigurant les hiérarchies du sens et du sentiment, l’œuvre ouvre et annonce un espace collectif d’affection, de f(r)iction et de perception.
Morgane Baffier est une artiste conférencière dont le nom de famille dérive de l’ancien occitan “bafa” qui signifie “escroquerie” et il se peut que cette information soit importante pour comprendre son travail. À l’aide de graphiques, images fabriquées ou encore vidéos tirées d’Internet, elle élabore toutes sortes de théories et réflexions métaphysiques, les développant jusqu’à l’absurde. Dans une volonté de déconstruction des savoirs, elle s’approprie les codes utilisés dans les entreprises, médias et sphères intellectuelles et tourne en dérision, avec finesse et humour, les systèmes de pouvoir et les statuts d’autorités qui conditionnent l’accès à la parole.
Cheryl Ann Bolden est artiste, collectionneuse et archiviste. Elle est la descendante de six générations d’africain·es-américain·es. En 1998, elle s’installe à Paris et y fonde Precious Cargo, un musée itinérant qui regroupe des objets historiques qui relient les histoires de la diaspora africaine. Sa démarche artistique s’appuie principalement sur des objets porteurs de mémoire. Elle travaille avec des pièces et des originaux qui témoignent de la traite négrière comme des périodes ségrégationnistes et coloniales, aux États-Unis et en Europe. Elle intervient régulièrement auprès de différentes communautés et dans des collèges et lycées pour y organiser des ateliers, invitant les participant·es à activer les archives, à s’en saisir, à les toucher et à se les approprier pour éprouver l’histoire qu’elles contiennent et initier, à partir de ces objets, des dialogues et des réflexions. En réactivant des objets destinés a priori au domaine muséal, C. A. Bolden donne au public la possibilité de se réapproprier ces éléments et leur mémoire, de manière intime et, paradoxalement, dédramatisée. Rompant avec l’idée d’archives inaccessibles placées sous vitrine, elle n’hésite pas à les faire vivre à l’occasion de performances, d’installations ou d’assemblages.
Boryana Petkova est née à Sofia, Bulgarie en 1985, diplômée de l’Académie Nationale des Beaux-Arts de Sofia en 2011, et de l’ESAD Valenciennes en 2015. La performance est son medium principal : « Initialement, j’utilisais mon corps comme un symbole de protestation, souvent à travers des actes auto-destructives. Plus tard, à travers la performance, j’ai commencé à transformer l’auto-destruction en auto-reconstruction. Les marques de mon histoire personnelle se sont transformées en lignes, connectant mon corps à l’expérience humaine collective. Rejetant la catégorisation, mon objectif est d’utiliser mon travail non pas pour créer des frontières, mais pour les dissoudre ». Ses expositions et performances récentes comprennent No Blood relations, Sofia Arsenal Musée de l’Art Contemporain, Sofia, 2024 ; SIS avec Iskra Blagoeva, Galerie S, Paris, 2024 ; Mother tongue, performance, Residency Unlimited Governors Island, New York, 2023 ; Needles in a Haystack, National Gallery, Sofia, 2023 ; Fait Machine, Musée International des Arts Modestes, Sète, 2023 ; Gulliver’s sketchbook, KAI10 Arthena Foundation, Dusseldorf, 2022 ; et Hyperdrawing en duo avec Katrin Strobel, Frac Picardie, Amiens, 2022.
Iskra Blagoeva est née en 1978 à Sofia, où elle vit et travaille. Elle est titulaire d’un master en peinture de l’Université des arts appliqués de Vienne. Sa pratique artistique comprend la peinture, les installations et la performance, et s’appuie sur ses intérêts pour les mythes et leur détournement dans une perspective féministe. Son travail s’élabore ainsi autour de cette image de la femme et du concept de féminité, pour développer d’autres chemin de développement et de définition, hors des représentations culturelles stéréotypées.
Blagoeva a participé à des expositions collectives en Autriche, en Allemagne, en France, en Italie, en Slovénie, en Serbie et en Bulgarie. En 2012, elle a été résidente de la Villa internationale Waldberta, à Munich. Elle a également reçu des prix de la Fondation internationale St. Cyril et St. Methodius et du Centre européen pour la culture et le débat GRAD. Elle a participé à Viennacontemporary et à Manifesta 14.