© Persona Curada
Persona Curada, en collaboration avec AWARE, présente sa première session Manglares – un dialogue dynamique avec une table ronde autour des féminismes et afro-féminismes en Amérique latine et dans les Caraïbes, en relation avec la pratique et la recherche personnelle des artistes invité.e.s. Quatre films seront projetés exclusivement pour la session Manglares à la Villa Vassilieff : Anne-Sophie Nanki’s Ici s’achève tout / Here Ends the World We’ve Known, Las Nietas de Nono’s FOODTOPIA: Después de todo territorio, Joiri Minaya’s Siboney, and Melissa Llamo’s Vaiven.
Manglares (anciennement Mangrovité) est la section éditoriale de Persona Curada cofondée par Chris Cyrille et Noelia Portela. Il s’agit d’une plateforme fluide destinée à encourager et à nourrir les dialogues entre l’Amérique latine et les territoires francophones, hispanophones et anglophones des Caraïbes.
En tant que région marquée par l’histoire de l’esclavage, du colonialisme, de l’extraction des ressources et de l’industrialisation, les Caraïbes (les Caraïbes continentales et l’archipel) nous permettent d’étudier des modèles de modernités et les différentes formes qu’elles prennent à l’échelle mondiale. Une liste d’auteurs et de ressources a été sélectionnée par les artistes et sera accessible au public au centre de recherche d’AWARE afin de faciliter les échanges et les discussions.
Cet événement s’inscrit dans une série de manifestations qui donne naissance à la toute nouvelle section éditoriale Manglares de Persona Curada.
À PROPOS DES ARTISTES :
Madeline Jiménez Santil
Madeline Jiménez Santil est née à Saint-Domingue et vit et travaille en République dominicaine et à Mexico. En 2016, elle a développé le projet pédagogique et artistique, Semillero Caribe, avec Minia Biabiany et Ulrik López, un séminaire expérimental basé sur des exercices impliquant le corps et engageant des concepts de penseurs caribéens. Sa recherche se concentre sur les relations possibles entre le corps, la matière et la géométrie, en repensant les conditions de l’exotisme, de l’inquiétude et de la migration. Elle aborde ces concepts à partir d’une compréhension de son propre corps et en dialogue permanent avec l’espace environnant. Madeline Jiménez Santil a fait partie du programme académique SOMA et est l’une des artistes invitées à la XIVe édition de la Biennale FEMSA. Elle a étudié les beaux-arts à l’école Altos de Chavón, affiliée à la Parsons’ The New School of Design à New York. Elle s’est installée à Mexico pour terminer ses études à l’École nationale des beaux-arts.
Valérie John
Valérie John (Vigon) est née à Fort-de-France, en Martinique. De 1981 à 1983, elle a étudié la scénographie, les arts visuels et la sémiologie à Paris (où elle a réalisé des recherches sur le pagne). Elle a participé au Laboratoire Agit’art (Dakar, 1974) et a voyagé au Sénégal, au Mali et en Mauritanie entre 1983 et 1987. En 1987, elle retourne en Martinique où elle travaille comme directrice du département des arts visuels du Campus Caraïbéen des Arts (Fort-de-France) de 2011 à 2015. Elle a été nommée chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2015. Ses œuvres ont été exposées en Afrique, aux États-Unis, au Canada et dans les Caraïbes.
Sofía Salazar Rosales
Sofía Salazar Rosales vit et travaille entre Paris et Quito. Elle poursuit actuellement un master à l’École des Beaux-Arts de Paris (ENSBA Paris) dans les ateliers de Tatiana Trouvé, Petrit Halilaj et Álvaro Urbano.
Elle a obtenu son diplôme national d’art avec félicitations à l’ENSBA Lyon. Salazar développe son travail à partir de l’idée que : « Hay cuerpos cansados por el viaje que buscan enraizarse » [Il y a des corps fatigués par le voyage qui cherchent à s’enraciner]. Son travail se concentre sur le potentiel des objets à révéler des contextes sociaux, politiques et économiques, spécifiquement liés aux déplacements des humains et des objets. Elle conçoit ses pièces comme des espaces de réconciliation de différents contextes, une négociation entre le matériau, l’objet et leur histoire. Pour elle, réconcilier est aussi un geste constructif et affectif, un vecteur de la transformation de l’objet et de l’hybridité qui en résulte. Comme le dit l’artiste : « Nous sommes contextuel.le.s, mais aussi sentimentaux.ales. »
Louisa Marajo
Née en Martinique en 1987, Louisa Marajo est une artiste pluridisciplinaire diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne et de l’Université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne. Elle vit et travaille entre la Martinique et la région parisienne. A travers une accumulation de dessins, de photographies, de sculptures et de poèmes, Marajo invente des installations à première vue chaotiques qui racontent son histoire diasporique. Visuellement et physiquement fragmenté, son travail fonctionne un peu comme la reconstruction qui vient après un ouragan ; il est composé de multiples couches qui reflètent l’état d’un monde au sein des mutations constantes de notre mémoire collective. Depuis 2018, elle s’intéresse au désastre écologique représenté par la prolifération des algues brunes dans la mer des Caraïbes, qu’elle relie à des phénomènes tels que les vagues migratoires. Ces réflexions amènent de nombreuses questions : Comment créer avec les détritus de l’activité entropique humaine ? Comment vivre avec cet état de chaos ? Le travail de Marajo fait partie de plusieurs expositions collectives, notamment au Perez Art Museum de Miami (2019) et à la Biennale de Dakar (2022). Elle a également été sélectionnée pour les Rencontres de Bamako 2022.
Informations pratiques
Rejoignez-nous à la Villa Vassilieff pour une table ronde, des films et un verre avec les artistes.
21 avenue du Maine, 75015, Paris
18 novembre, 16h – 20h