Theresa Musoke, Sans titre, 1996, technique mixte sur toile, 147 x 98 cm, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Circle Art Gallery
Tracer une décennie : Les artistes femmes des années 1960 en Afrique se concentre sur les contributions souvent négligées des artistes femmes au cours de cette décennie charnière à travers le continent africain. Ce colloque a pour objectif de mettre en avant les parcours et les œuvres des artistes femmes dont la pratique a été flouée pendant des décennies et dont les contributions aux premières narrations postcoloniales restent à reconnaître. Guidées par un ensemble de questions clés, les chercheuses étudient les identités et les récits des artistes femmes des années 1960, dévoilent les subtilités de leurs processus créatifs et examinent la manière dont elles naviguent dans le paysage artistique d’une Afrique en mutation. De plus, ce colloque aborde les préoccupations spécifiques et la réception du travail de ces artistes pendant cette période de transformation socio-politique.
Les années 1960 en Afrique, sont marquées par les triomphes des indépendances, les complexités de la construction des nations et les aspirations à un avenir meilleur. Alors que le continent connait des changements radicaux, ces années jettent les bases des décennies suivantes, façonnant l’Afrique diverse et dynamique que nous connaissons aujourd’hui. Les années 1960 ont notamment servi de creuset pour la formation des narrations postcoloniales à travers la création et le développement de plusieurs initiatives culturelles révolutionnaires, dont Transition Magazine, fondé en Ouganda en 1961 ; la « Conférence des écrivains africains d’expression anglaise » de 1962, organisée au Makerere University College à Kampala ; le journal Black Orpheus basé au Nigeria ; et le « Festival mondial des arts nègres » organisé à Dakar en 1966. Ensemble, ces plateformes ont contribué de manière significative à la renaissance intellectuelle et culturelle de l’Afrique, façonnant les récits et favorisant un sentiment de solidarité parmi les artistes et penseur.se.s noir.e.s.
S’inspirant des réflexions de Chika Okeke-Agulu sur l’évolution de l’histoire de l’art moderne africain dans « The Challenge of the Modern », ce colloque analyse le contexte plus large des années 1960, mettant l’accent sur la nécessité de combler le manque de reconnaissance des artistes femmes au cours de cette décennie transformative. En retraçant leurs parcours, leurs méthodologies et la réception de leur travail, ce colloque aspire à contribuer à un récit de l’histoire de l’art africain plus complet et inclusif. Il s’aligne sur l’appel d’Okeke-Agulu à approfondir l’étude des précurseur.ses négligé.es, en se concentrant spécifiquement sur les femmes qui ont joué un rôle crucial dans le façonnement des paysages artistiques de l’Afrique dans les années 1960.
La langue du colloque sera l’anglais.
Vendredi 8 de 14h20 à 16h et samedi 9 mars 2024 de 14h10 à 17h50
Université Makerere (bâtiment CTF)
Kampala, Ouganda
Intervenantes : Dorothy Akpene Amenuke, N’Goné Fall, Merve Fejzula, Gladys Kalichini, Liz Kobusinge, Nadira Laggoune, Portia Malatjie, Lerato Shadi.
Le programme complet du colloque est disponible sur le site web de la Njabala Foundation.
14h20 | N’Goné Fall, Keynote – Women and Independence
14h50 | Nadira Laggoune –Independence and women artists in the construction of a local art in Algeria
15h40 | Portia Malatjie – Black Women Artists in Politics: Practicing Inside Subjection
14h10 | Karen Milbourne, Keynote
14h40 | Gladys Kalichini – A Critical Analysis of the Visibility of Women Artist’s Practices in Post-Independence Zambia
15h10 | Merve Fejzula – In, But Not of : Younousse Seye’s Art of Ambivalence
16h10 | Dorothy Akpene Amenuke – Women, Arise! Building a Compendium of Ghanaian women creative practitioners from the post-independence era onwards.
16h40 | Liz Kobusinge – Rebeka Njau
17h10 | Lerato Shadi – Erasure of women and their contributions from historical narratives
Le colloque Tracing a Decade: Women Artists of the 1960s in Africa est organisé par la Njabala Foundation et AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions dans le cadre d’un programme de recherche portant le même nom.
La Njabala Foundation est une organisation à but non lucratif basée en Ouganda et fondée en 2021 par la curatrice ougandaise Martha Kazungu pour promouvoir la visibilité des artistes femmes en Afrique et dans sa diaspora à travers des expositions, des recherches, du mentorat et de l’engagement communautaire.
Ce projet s’inscrit dans la suite de la Saison Africa2020 de l’Institut français. A ce titre, il bénéficie du soutien du Comité des mécènes. Il est également soutenu par la Fondation Gandur pour l’art.