Ishiuchi Miyako, Mother’s #54, 2002, épreuve chromogène, 28,6 × 19,1 cm, collection d’Ishiuchi Miyako, Courtesy of The Third Gallery Aya, ©︎ Ishiuchi Miyako
Cet événement organisé par AWARE dans le cadre du festival de photo T3 à Tokyo, permettra de mettre en lumière le rôle actif des femmes dans la photographie en Corée et au Japon depuis les années 1960, en mettant à l’honneur les pratiques des artistes pionnières Ishiuchi Miyako -présente lors de l’évènement- et Park Young-sook, dont le travail sera présenté par l’historienne de l’art Kim Hong-hee.
Les deux artistes abordent la vie des femmes de différentes façons : Park Youngsook (née en 1941), à travers des portraits photographiques qui remettent en question les rôles traditionnellement liés au genre ainsi que les structures de pouvoir entourant le corps et l’identité des femmes, et Ishiuchi Miyako (née en 1947), en mettant en lumière des scènes, des parties du corps, des vêtements et des objets personnels porteurs de mémoire, qui explorent les traces de l’existence humaine. L’évènement proposera une discussion sur leur engagement dans des initiatives collectives, telles que la revue auto-éditée Main photo magazine (1996–2000) et le Sookmihoe Club (1961–), qui ont permis aux femmes d’articuler leurs propres récits, de remettre en question les normes de genre et d’ouvrir de nouveaux espaces au sein de la communauté photographique et du monde de l’art en général. S’appuyant sur un dialogue transnational, la table ronde mettra en lumière l’évolution du paysage et les conditions spécifiques liées au genre dans la pratique photographique en Corée et au Japon, des années 1960 à nos jours, en les situant dans le contexte plus large de l’Asie de l’Est.
La table ronde sera précédée d’une présentation des missions d’AWARE, de ses programmes de recherche — notamment Artistes femmes au Japon : XIXe–XXIe siècle et Traces du futur : femmes photographes du Japon — ainsi que de ses outils numériques, conçus pour fournir des informations fiables et de qualité à toute personne intéressée par les arts, y compris les professionnel·les tel·les que les commissaires d’exposition, les chercheur·euses et les enseignant·es, dans le cadre du développement de leurs propres projets.
Le titre de la table ronde fait référence à Mother’s 2000–2005 : Traces of the Future, une série d’Ishiuchi Miyako consacrée à la mémoire de sa mère.
Informations pratiques
Dimanche 12 octobre 2025, de 17h à 18h30
T3 Photo Fair and Festival
Kyobashi 3-6-6, Chuo-ku, Tokyo, Japon
Ishiuchi Miyako est née en 1947 dans la ville de Kiryu, dans la préfecture de Gunma au Japon, et a grandit à Yokosuka, dans la préfecture de Kanagawa. En 2005, elle a représenté le Japon à la Biennale de Venise avec sa série Mother’s, dans laquelle elle photographie des objets hérités de sa mère. En 2007, elle a commencé sa série ひろしま / Hiroshima, consacrée aux objets ayant appartenu aux victimes de la bombe atomique. Elle a reçu le Prix international de la Fondation Hasselblad en 2014. Une exposition personnelle est prévue à la Maison Européenne de la Photographie (MEP) à Paris en 2027.
KIM Hong-hee est historienne de l’art, critique et conservatrice spécialisée dans l’art vidéo et l’art féministe. Elle est actuellement présidente de la Fondation culturelle Nam June Paik et a précédemment dirigé le Musée d’art de Séoul et le Musée d’art moderne de Gyeonggi. À l’échelle internationale, elle a occupé des postes tels que directrice artistique de la Biennale de Gwangju (2006) et commissaire du pavillon coréen à la Biennale de Venise (2003). Parmi ses publications récentes, citons Korean Feminist Artists: Confront and Deconstruct (Phaidon, 2024) et Reading Feminist Art (Yulhwadang, 2024).
PARK Youngsook est une photographe féministe pionnière de la première génération en Corée. Entrée sur la scène artistique à la fin des années 1980, elle s’est imposée comme une artiste féministe dès 1988, abordant sans relâche les thèmes des femmes, de « l’autre » et des sujets marginalisés à travers une perspective féministe critique sur le genre et la représentation. Au début des années 1990, elle a joué un rôle central dans le féminisme Minjoong à travers l’Association de recherche artistique féminine et l’exposition annuelle Women and Reality, en collaboration avec Yun Suknam. Son œuvre phare, The Mad Women (1999), présentée dans le cadre de Patjis on Parade au Seoul Arts Center, a eu un impact considérable et a donné naissance au « Mad Women Project », composé de neuf parties. Park a commencé comme photographe amateur, fondant le club de photographie Sookmihoe (1962) de l’université de femmes Sookmyung dont elle est devenue la première présidente. Elle a également contribué au lancement d’IF (1997-2006), la première revue féministe trimestrielle de Corée.