Cet ouvrage fait suite à la tenue d’un colloque international pluridisciplinaire organisé les 19 et 20 septembre 2019 au Centre Pompidou et au musée d’Orsay, à Paris, en partenariat avec l’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions). Intitulé Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes aux XIXe et XXe siècles, le colloque entendait dresser un état actuel de la recherche sur l’accession des artistes femmes aux structures d’enseignement, en France et à l’étranger, qu’il s’agisse des ateliers, des académies privées ou des écoles publiques.
À partir de la fin du XIXe siècle, les académies des beaux-arts de Belgique commencent à ouvrir leurs portes aux étudiantes. L’accès à ces bastions traditionnellement masculins est une étape importante pour les femmes qui souhaitent poursuivre une carrière artistique, puisqu’il leur permet d’obtenir une éducation et des opportunités professionnelles plus égalitaires. Cette avancée est désormais considérée comme une grande victoire, due non seulement à la persévérance des femmes, mais aussi au soutien de leurs alliés masculins.
Dans cet article, l’autrice aborde le cas de l’un de ces alliés, Joseph Stallaert (1825-1903), qui milite pour la mise en place d’un cours de peinture de nu pour les femmes à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles alors qu’il dirige l’établissement entre 1895 et 1898. Pour arriver à ses fins, Stallaert a besoin de l’accord du conseil municipal, et son échange de correspondance avec les membres du conseil illustre son approche pragmatique et le soutien sans faille qu’il apporte à ses étudiantes. Ces lettres documentent également son point de vue sur l’éducation des femmes et sur leur place dans la société au tournant du siècle.