© Yeongseo Jee, Union Quoi? International·e
AWARE et Union Quoi? International·e, collectif d’artistes associé au centre de documentation à la Villa Vassilieff, ont le plaisir de vous convier à quatre ateliers de lecture originaux pendant l’année universitaire 2023-2024.
Union Quoi? International·e a envisagé cette résidence de la manière suivante :
« Nous voudrions reprendre autrement les lignes des autrices que nous aimons, les tisser ensemble avant qu’elles ne se perdent dans l’oubli. Ces maillages seraient des manières de faire circuler leurs mots et leurs pensées par-delà les marges qui encadrent le tissu de leur langue ; de les disséminer à travers nos pores, d’en décentrer le point de gravité, par-delà la trame de leur impression.
En nous demandant comment nous nous saisissons de notre présence, ici et maintenant, et comment, au fil du temps, nous naviguons dans les textes de ces autrices, quelle mémoire nous en forgeons, nous commençons à tracer d’autres constellations, à voir les mots dessinés par notre sensibilité sur le relief tremblant des pages que nous tenons. L’incertitude du futur vers lequel nous évoluons nous pousse à la réinvention : nous qui sommes enfants des livres, comment lisons-nous ? Comment sommes-nous sensibles aux phrases laissées par nos aînées ? À leurs pensées ? Comment pouvons-nous avancer avec elles ? Comment sentir autrement ? Comment écrire ? Comment « saisir ensemble » ? »
• 12 décembre 2023 – Quand les livres deviendront poussière, nous tisserons des routes et détisserons des frontières (d’après des textes de Sofia Karampali Farhat & Aja Monet), séance pensée et animée par Kenza Belkadi
• 14 février 2024 – Quand les livres deviendront poussière, nous continuerons à chuchoter des mots d’amour (d’après des textes de Qiu Miaojin & d’autres autrices), séance pensée et animée par Yeongseo Jee
• 17 avril 2024 – Quand les livres deviendront poussière, nous serons encore cueilleuses et raconteuses (d’après des textes d’Ursula K. Le Guin, Theresa Hak Kyung Cha, bell hooks, Trinh T. Minh-ha, Leslie Marmon Silko), séance pensée et animée par Camille Simon Baudry
• 19 juin 2024 – Quand les livres deviendront poussière, nous en ferons des récipients (d’après des textes d’Ursula K. Le Guin, Yin Ling, Ling Yu, Jane Jin Kaisen et Nguyen Trinh Thi), séance pensée et animée par Yu-wen Wang
Inscription gratuite ici.
Ces différentes séances permettront d’aborder la pensée et la sensibilité d’autrices marquantes à travers des méthodes de lecture variées (jeux, décalages, pliages, échos, dialogues, lettres d’amour, conversations…), afin d’envisager l’acte de lire ensemble, non plus comme l’assimilation rationnelle d’un ensemble de mots et de passages, mais comme une activité plus fluide, plus organique, proche du tissage, de la germination, d’un accueil à l’intérieur de soi, d’une cicatrisation, d’un acte de création.
La participation à ces ateliers se fait sur inscription, sans lecture ou préparation préalable. Les textes seront lus pour la plupart en français, à quelques exceptions : certains textes en langue anglaise lors du premier et du dernier atelier et des versions bilingues dans d’autres séances.
« L’histoire circule comme une offrande, une offrande entièrement vide que chacun·e peut s’approprier en la remplissant à sa guise, mais que personne ne peut jamais posséder réellement. Une offrande qui repose sur la multiplicité. Qui demeure inépuisable tout en respectant ses propres limites. Ses départs et ses arrivées. Son silence. »
(Trinh T. Minh-ha, Femme, Indigène, Autre, Éditions B42, p.18-19)
Union Quoi? International·e est composé d’étudiant·es et ancien·nes étudiant·es d’écoles d’arts : « Nous nous approprions ce terme « International·e » par un usage plus sensible et réfléchissons ensemble: ‘Nous nous sommes retrouvé·es ici, en France, comment vivons-nous la conséquence de l’internationalité aujourd’hui?’ Nous nous aidons et apprenons ensemble afin de défaire ces catégorisations violemment enracinées dans nos différentes histoires. La convergence de nos questions, de nos pensées et de nos perspectives plurielles nous a permis de constituer un lieu ouvert à la considération et à l’imagination. »