Chemin du Montparnasse, © Margot Montigny/AWARE
Station de métro Montparnasse – Bienvenüe, Sortie 2, Lignes 4, 6, 12 et 13
La Villa Vassilieff est accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à des aménagements spécifiques (rampe d’accès, toilettes et ascenseurs adaptés).
De plus, plusieurs places de stationnement réservé sont disponibles à proximité de la Villa Vassilieff :
• devant le 4 rue d’Alençon, 75015 Paris
• devant le 7 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
• devant le 23 rue de l’Arrivée, 75015 Paris
Consulter la carte des places de stationnement adaptées à Paris ici.
Depuis 2021, AWARE est installée à la Villa Vassilieff, dans le 15ème arrondissement de Paris. L’association y a créé un lieu d’accueil et de recherche pour toute personne intéressée par l’histoire et la création des artistes femmes et non-binaires. Elle y organise des conférences, rencontres, résidences, performances, projections et ateliers.
Conçus par la designer matali crasset, les espaces ouverts, colorés et chaleureux de la Villa sont empreints d’un esprit de convivialité. La Villa abrite à la fois une résidence de recherche et un espace de médiation pour les jeunes publics. À l’étage, les bureaux de l’équipe cohabitent avec le centre de documentation, qui accueille sur rendez-vous les chercheur·euses, étudiant·es, et toute personne qui souhaite bénéficier des ressources disponibles. Ce centre regroupe des ouvrages spécialisés sur les artistes femmes et les questions de genre.
Ce lieu porte le nom de l’artiste Marie Vassilieff, qui s’y est installée en 1912. Elle en a fait un lieu de rencontre, de formation, de fête, une cantine, un espace d’accueil d’artistes et de penseur·euses venant du monde entier. AWARE s’inscrit dans cet héritage et conçoit la Villa Vassilieff comme un lieu d’échange intergénérationnel, reliant le local à l’international, la scène contemporaine à l’histoire culturelle, les contenus de son site et sa programmation in situ.
En novembre 1912, l’artiste russe Marie Vassilieff s’installe dans son nouvel atelier, situé dans l’impasse du 21 Avenue du Maine. Peu de temps après, elle y fonde sa propre académie. Marie Vassilieff est rapidement remarquée dans les salons et devient une importante figure de la des avant-gardes parisiennes. Elle développe une œuvre plurielle, entre références à l’art populaire russe, innovations picturales annonçant la modernité européenne, arts décoratifs et arts du spectacle.
L’Académie Vassilieff, à l’image de la pratique de l’artiste, est un lieu d’enseignement aux antipodes des conventions des beaux-arts. Elle y instaure un fonctionnement très libre, tout en prônant un décloisonnement des pratiques et adopte des méthodes plus horizontales, basées sur l’échange. Dans ce cadre, elle invite régulièrement ses ami·es artistes à intervenir. L’Académie Vassilieff devient ainsi le reflet d’une scène avant-gardiste, pluridisciplinaire et internationale. Elle rassemble de nombreux·ses élèves-artistes venu·es d’horizons différents : l’Espagnole Maria Blanchard, la Yougoslave Hélène Dorotka, mais aussi d’autres artistes que l’histoire de l’art a davantage retenus tels qu’Ossip Zadkine ou Amadeo Modigliani.
En 1914, la Première guerre mondiale éclate et l’effervescence du contexte d’avant-guerre retombe brutalement. La vie nocturne de Montparnasse est annihilée par la pauvreté et la misère qui s’installe. Alors, Marie Vassilieff s’adapte à ce nouvel environnement et transforme son académie en cantine solidaire, d’abord pour répondre aux besoins de ses ami·es artistes. Originaires de toute l’Europe, ils et elles se sont engagé·es pour la France et sont rentré·es du front sans moyens, marqué·es par les combats. La cantine reste ouverte toute la nuit et Marie Vassilieff y sert des repas pour de modiques sommes. Elle œuvre ainsi à faire perdurer un lieu d’émulation artistique unique dans ce contexte, dans un esprit solidaire et festif. La cantine Vassilieff ferme ses portes en 1917, mais elle sera réactivée au moment de la crise économique de 1929.
Durant l’entre-deux guerre, les activités de l’allée se renouvellent, toujours dans un foisonnement de pratiques. Artistes et artisans – imprimeurs-lithographes, tonneliers, peintres-verriers, tapissiers – cohabitent. En 1930, l’atelier d’architecture Gromot et Arretche de la Grande Masse des Beaux-Arts de Paris s’installe dans les anciens locaux de la cantine Vassilieff. L’esprit convivial subsiste et réunit toutes les professions, sans hiérarchie, au cours des nombreuses fêtes qui animent l’allée.
Cependant, cette histoire locale en vient à être menacée. Le quartier connaît un tournant avec le début de la construction de la Tour Montparnasse, en avril 1970. Ces changements architecturaux et urbanistiques impactent la vie des petits ateliers du Montparnasse. Mais au 21 Avenue du Maine, les espaces artistiques collectifs continuent à se développer. Dans l’ancien lieu de vie et de création dirigé par Marie Vassilieff, Annick Lemoine et sa compagne Annette Englebert recréent un atelier pluridisciplinaire d’art contemporain en 1972.
L’histoire de l’Académie Vassilieff est finalement instituée en 1998, avec l’ouverture du musée du Montparnasse. Alors que l’allée était mise en vente et menacée, la mairie de Paris concrétise finalement le projet de musée proposé par les habitant·es. La Villa Vassilieff, qui depuis le début du dernier siècle a été le centre de la vie culturelle du quartier, est choisie pour abriter le futur musée. Il ouvre en 1998 avec une exposition intitulée « Marie Vassilieff, dans ses murs », en l’honneur de l’artiste et de ses initiatives et proposera jusqu’en 2013 de nombreuses expositions reliant l’histoire du Montparnasse et la création contemporaine.
La Villa Vassilieff donne officiellement son nom à l’impasse du 21 Avenue du Maine en 2004. La consécration de l’héritage de Marie Vassilieff a finalement lieu en 2012, lorsque l’État reconnaît le caractère patrimonial de la Villa.
À la suite de la fermeture du musée du Montparnasse en 2013, une branche du centre d’art et de recherche Bétonsalon s’installe à son tour à la Villa Vasslieff en 2015. Cet espace, doté de résidences artistiques, vise à valoriser l’histoire de la Villa et du quartier, à travers un regard contemporain et un travail à partir des archives.
La Villa Vassilieff, témoin d’un riche passé artistique, d’initiatives collectives, pluridisciplinaires et féministes, abrite aujourd’hui les locaux et le centre de documentation d’AWARE.