Design par Lisa Sturacci studio © AWARE : Archives of Women Artists, Research & Exhibitions
Une Histoire nommée Joie marque le premier rassemblement de NEST, un réseau transnational d’organisations à but non lucratif et de structures indépendantes travaillant à l’intersection des arts visuels, des activismes et des études de genre, fondé à l’initiative d’AWARE. Cet événement permettra à ces voix non institutionnelles, issues de contextes culturels divers, d’entrer en dialogue avec les publics parisiens en se concentrant sur des pratiques qui soulignent l’importance du travail collectif en tant que stratégie féministe.
Le titre1 de l’événement, co-produit avec le Palais de Tokyo, rend hommage à la cinéaste, compositrice et écrivaine féministe Trinh T. Minh-ha, qui y participera en tant qu’intervenante invitée. Il célèbre la joie de partager et d’écouter des histoires qui reposent sur notre capacité collective à les raconter et à nous en souvenir. S’appuyant sur plusieurs mois d’échanges au sein de trois groupes de travail, les membres de NEST présenteront leur travail, leurs pratiques d’archivage et leurs approches pour mettre en lumière des artistes femmes et non-binaires dans les mondes de l’art contemporain et les histoires de l’art. L’objectif de ce processus est de rassembler les forces et d’explorer des méthodes alternatives de création et de diffusion des connaissances, en repensant l’art à travers une perspective féministe.
Les discussions se concluront par une performance de Myriam Mihindou, lauréate du prix AWARE 2022, en dialogue avec son exposition solo « Praesentia », coproduite par AWARE, le Palais de Tokyo et DCA.
L’événement se tiendra majoritairement en anglais.
Inscription gratuite et obligatoire pour les discussions ici
Une réservation séparée est nécessaire pour REBREATHING (Réinspiration)
Dans cette discussion, les membres de NEST partageront des informations sur leur travail de recontextualisation de l’art à travers des approches féministes et sur la manière dont s’organisent leurs activités dans leurs contextes spécifiques. Cet échange abordera les différentes stratégies utilisées par les organisations membres pour maintenir leur existence en tant que structures indépendantes dans diverses circonstances, y compris l’hostilité politique ou les obstacles économiques.
Structures participantes :
A.I.R Gallery (États-Unis)
City of Women (Slovénie)
Contemporaines (France)
DAVRA (Asie Centrale)
Fast Foward (Royaume-Uni)
Feminist Center for Creative Work (États-Unis)
Haven for Artists (Liban)
WOPHA – Women Photographers International Archive (États-Unis)
Mujeres en Artes Visuales (MAV) (Espagne)
Zimbabwe Association of Female Photographers (Zimbabwe)
De nombreuses structures de NEST ont constitué de nouvelles archives d’artistes femmes et non-binaires qui n’ont pas été prises en compte par les institutions. Leurs pratiques, parfois autodidactes, incluent la conservation, l’organisation, la numérisation, la transmission et la préservation des ressources pour remettre en question les récits dominants dans l’art et révéler les histoires qu’ils cachent. Au cours de cette discussion, les participant·es présenteront ces pratiques et mettront en lumière de nouvelles façons d’activer les archives.
Structures participantes :
AFSAR: Asian Feminist Studio for Art and Research (Asie de l’Est)
Asia Art Archive (Hong Kong/Inde)
Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (France)
The Feminist Institute (États-Unis)
Katarzyna Kozyra Foundation [Secondary Archive] (Pologne)
La Lleca (Mexique)
Women’s Art Register (Australie)
Initiative for Practices and Visions of Radical Care (France)
Njabala Foundation (Ouganda)
Les dynamiques de pouvoirs se situent au seuil de nos représentations normatives. En s’accordant avec les forces d’un événement de vie, nous pouvons dire que la forme n’est atteinte que pour répondre à l’informe. Plutôt que de n’adresser que la production d’images, de sons, de textes et de significations, nous pouvons envisager la forme visuelle, verbale et musicale comme un réseau de courants croisés et sous-jacents — une co-manifestation d’énergies. En ces temps obscurs, comment préserver la joie dans nos activités quotidiennes ? Les possibilités de rassembler, de déconstruire et de reconstruire à nouveau restent indéfinies. Le quotidien peut être dangereusement créatif. Il est difficile de le cerner car les évènements de tous les jours ne nous permettent que peu de prises et pratiquement aucun contrôle. Ici, l’accent est mis sur les différents registres que les formes de résistance adoptent dans la vie quotidienne. Par exemple, l’utilisation du corps comme archive vivante dans le processus de décentrement et de décolonisation d’une œuvre, ainsi que l’engagement à valoriser la multiplicité à travers le prisme de voix singulières, permettent de manifester l’infini au sein du fini.
Trinh T. Minh-ha
Cinéaste, écrivaine, compositrice de musique et Professeure Distinguée à la Graduate School de l’Université de Californie à Berkeley, Trinh T. Minh-ha a reçu de nombreux prix, dont le New Award au Festival du Film CPH en 2022, le Wild Dreamer Lifetime Achievement Award au Subversive Festival à Zagreb, Croatie, en 2014, le Lifetime Achievement Award du Women’s Caucus for Art en 2012, ainsi que le Trailblazers Award au MIPDOC, Cannes Documentary Film, France, en 2006.
Ses œuvres incluent neuf longs métrages (notamment What About China? 2022, Forgetting Vietnam 2015, Night Passage 2004, et Surname Viet Given Name Nam 1989), honorés dans plus de soixante-quatre rétrospectives à travers le monde. Elle a également réalisé de nombreuses installations collaboratives à grande échelle telles que The Ocean in A Drop (Stuttgart, 2022), In Transit (Manifesta 13, Marseille, 2020), L’Autre marche (Musée du Quai Branly, Paris, 2006-2009), Old Land New Waters (3e Triennale de Guangzhou, Chine, 2008). Trinh T. Minh-ha est également l’auteurice de nombreux livres, parmi lesquels Traveling in the Dark (2023), The Twofold Commitment (2023), Lovecidal. Walking with The Disappeared (2016), Elsewhere, Within Here (2011), Framer Framed (1992), et Woman, Native, Other (1989).
Myriam Mihindou invite neuf danseur·euses à partager une expérience performative avec le public. Elle y propose de mettre en place des stratégies pour reprendre de l’oxygène, du souffle, de l’énergie, et se reconnecter avec les forces de la nature.
Plus d’informations sur le site du Palais de Tokyo
Myriam Mihindou
Myriam Mihindou est une artiste pluridisciplinaire aux registres variés : sculpture, installation, dessin, écriture, photographie, vidéo et performance. Elle aborde des sujets liés aux questions d’identité, à la mémoire, au langage, au rituel, au vivant, à la condition féminine, à la spiritualité et à l’écologie. Sa pratique peut être qualifiée à la fois de curative et d’artistique. Voyageuse et nomade, l’artiste travaille en empathie physique avec plusieurs environnements, des situations et des personnes spécifiques, s’attachant à réparer les blessures individuelles et collectives infligées par différentes formes d’assujettissement ou de domination.
Née en 1964 à Libreville (Gabon), Myriam Mihindou vit et travaille à Paris. Elle participe en septembre 2024 aux biennales de Lyon et de Gawngju. Son exposition personnelle « Ilimb, l’essence des pleurs » est visible au Musée du Quai Branly (Paris) jusqu’en novembre 2024. Parmi ses expositions personnelles récentes : « Epiderme » (La Verrière, Bruxelles, 2022), « El teatro de las memorias » (CAAM, Las Palmas, 2022), « Silo » (Transpalette, Bourges, 2021). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives. Lauréate du Prix AWARE en 2022, elle a bénéficié d’une résidence à la Villa Albertine (New York) en 2023. Elle est représentée par les galeries Maïa Muller (Paris) et Saana (Utrecht).