The OPF, looking south-east. Image par : Jonathan Gardner, CC BY-NC 4.0. 2012.
Station de métro Montparnasse – Bienvenüe, Sortie 2, Lignes 4, 6, 12 et 13
La Villa Vassilieff est accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à des aménagements spécifiques (rampe d’accès, toilettes et ascenseurs adaptés).
De plus, plusieurs places de stationnement réservé sont disponibles à proximité de la Villa Vassilieff :
• devant le 4 rue d’Alençon, 75015 Paris
• devant le 7 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
• devant le 23 rue de l’Arrivée, 75015 Paris
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Rejoignez-nous jeudi 30 mars à 18h15 à la Villa Vassilieff pour un groupe de lecture organisé par la chercheuse actuellement en résidence à AWARE: Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, Alexandra Symons-Sutcliffe.
En écrivant sur l’absence d’images d’actes de violences sexuelles perpétrés par des soldats dans les contrecoups de la guerre, la théoricienne Ariella Aïsha Azoulay déclare : « Lorsqu’on parle des conditions de la violence systémique, on ne doit pas chercher des photographies de ou au sujet de la violence systémique, mais explorer les photographies prises dans ces zones de violence systémique. » Autrement dit, les preuves n’illustrent pas nécessairement ou ne prouvent pas le déroulé d’un événement, mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas arrivé et que ses effets ne peuvent pas être ressentis et pris en compte. A. A. Azoulay appelle à se détourner d’une conception médico-légale de l’image documentaire pour se tourner vers une compréhension participative et performative de la photographie en tant qu’appareil politique et social.
S’attardant sur l’idée de l’image manquante et de l’absence d’archives comme terrain d’intensification de l’intérêt et non comme une forme de désintérêt, ce groupe de lecture associe l’essai d’A. A. Azoulay à une section de l’histoire orale du quartier londonien de Hackney, réalisée par Ian Sinclair. « Hackney, That Rose-Red Empire » est une tentative de l’auteur de consolider une image de la contreculture de gauche de Hackney dans les années 1960, 1970 et 1980, à travers des entretiens avec des personnes qui y étaient présentes. Les récits d’action politique et de criminalité sont présents parmi les archives de la production artistique et culturelle. L’ouvrage comprend une multitude de figures mythiques qui apparaissent et disparaissent au fil des chapitres, la plus élusive étant Astrid Proll, une des membres de l’organisation terroriste ouest-allemande Fraction armée rouge. Au milieu des années 1970, elle a vécu cachée dans Londres où elle a été impliquée dans les cercles politiques de gauche et féministes.
Dans l’entretien réalisé par I. Sinclair, A. Proll retrace sa relation à la photographie : photographe passionnée, puis rédactrice photo d’un magazine, son passage à Londres a été ponctué par la peur d’être photographiée et que cela entraîne son arrestation. A. Proll occupe une position unique dans l’histoire du vingtième siècle : étant membre d’un groupe terroriste qui s’est dressé pour protester violemment contre la complaisance d’une nation qui veut tourner la page sur les crimes du national-socialisme, sa vie s’inscrit à la fois dans et contre la construction de l’identité allemande d’après-guerre. A la différence de nombreux membres de la Fraction armée rouge, A. Proll a vécu et travaillé dans l’Allemagne réunifiée et a vu la concrétisation de l’idéal libéral de l’après-guerre.
Le texte d’A. A. Azoulay est focalisé sur la période de l’immédiat après-guerre, lorsque les troupes alliées et soviétiques auraient perpétré 2 000 000 de viols sur des femmes civiles allemandes. En 1945, l’idée de l‘innocence allemande était impossible, et dans le contexte de l’Holocauste, les crimes commis à l’encontre de ces femmes ont été tus.
Ce groupe de lecture ne cherche en aucun cas à comparer ou à opposer ces crimes, ni à se prononcer sur la validité de la violence politique exercée par l’État ou par des citoyens terroristes, mais réunit deux textes qui témoignent clairement de l’ambiguïté morale de la dichotomie victime/coupable. Ce faisant, il avance un argument au profit du documentaire et de la photographie comme technologie qui encadre l’ambivalence autant qu’elle prouve l’innocence ou la culpabilité.
Nous lirons à l’avance « The Blue Fence », issu de Hackney, That-Red Empire: A Confidential Report (2009) d’Ian Sinclair et The Natural History of Rape (2018) d’Ariella Aïsha Azoulay. Veuillez vous inscrire pour RSVP et recevez les fichiers PDF de ces textes.
Comme l’indique le titre de l’un des textes, la lecture et la conversation porteront sur la violence sexuelle, ainsi que la violence politique. La session commencera par une présentation par Alexandra Symons-Sutcliffe de ses recherches actuelles sur la photographie et la culture visuelle reliant les politiques de gauche britanniques et allemandes des années 1970.
Ce groupe de lecture se tiendra en anglais.
Jeudi 30 mars 2023, de 18h15 à 20h15
Inscrivez-vous ici
Ce programme de résidence est financé grâce au soutien de la Fondation d’entreprise Neuflize OBC.
Alexandra Symons-Sutcliffe est historienne de l’art, autrice et curatrice. Elle est actuellement doctorante à l’Université Birkbeck de Londres, où elle prépare une thèse sur la photographie documentaire britannique des années 1970 et 1980. Elle a organisé et contribué à des expositions et des programmations d’événements au sein d’organisations comme la Halle für Kunst Lüneburg (DE), Four Corners (UK), MayDay Rooms (UK), Gallery 44 (CAD), Cabinet Magazine (DE), The Kitchen (US) et le Whitney Museum of American Art (US). Cet événement est le premier aboutissement public de sa résidence de recherche à AWARE: Archives of Women Artists, Research and Exhibitions autour des artistes femmes et non-binaires photographes et vidéo. Une autre présentation publique suivra en avril et sera accompagnée d’un article de recherche pour le site web d’AWARE.