Arahmaiani, Sonam, 2010-2012, dyptique, acrylique sur toile, 200 x 180 cm each © Courtesy Arahmaiani
Dans le cadre du programme « Curating as Multiplying Mediation and Access to Culture », initié en mai 2024 par la Njabala Foundation en collaboration avec Independent Curators International (ICI) et AWARE, nous avons le plaisir de vous inviter à une conférence en ligne de N’Goné Fall intitulée « When things fall apart: critical voices from the radars ». Le programme accompagne six commissaires émergentes, basées en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, et propose une série de conférences en ligne inaugurées par Bonaventure Soh Bejeng Ndikung.
Lors cette conférence en ligne, N’Goné Fall parlera de « When things fall apart : critical voices from the radars », une exposition collective dont elle a été la commissaire en 2016. Selon ses propres termes, l’exposition est présentée comme suit :
« Le titre est tiré du roman révolutionnaire de 1958 de l’auteur nigérian Chinua Achebe, Things Fall Apart, qui dépeint le déclin d’un être humain luttant obstinément contre la mutation de sa société. Ironiquement, cette histoire du XIXe siècle semble ridiculiser le monde d’aujourd’hui. Car l’abolition actuelle des frontières, rendue virtuellement possible grâce à Internet, tout comme la (re)découverte des terres au cours des siècles passés, au lieu d’ouvrir un champ infini de rencontres inspirantes, a créé un vaste carrefour de conflits fratricides. Ce contexte inquiétant, caractérisé par le contrôle du pouvoir, l’ostracisme et la peur peut nous amener à conclure que l’Autre n’est pas notre frère ou notre sœur, ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Il s’agit d’un ennemi à neutraliser ou à détruire pour maintenir vivant et intact notre propre système de valeurs. Et peu importe si ce meurtre nécessite notre propre perte.
« When things fall apart : critical voices from the radars » est une métaphore du roman d’Achebe. Mais plutôt que de mettre en scène la dichotomie d’une relation géopolitique, économique, socioculturelle et religieuse hostile fondée sur le « nous » contre « eux », l’exposition analyse nos pathologies chroniques communes. Construite comme une série de réveils, elle nous dit que le peu que nous avons retenu de l’histoire pourrait être la raison pour laquelle les sociétés, à travers le monde entier, créent leur propre némésis en vivant dans un état quasi permanent d’intolérance, de repli sur soi et de peur. Par le recours à l’humour, la poésie, la contestation radicale ou le jeu de rôle interactif, 12 voix posent un regard critique sur un monde à la dérive pour souligner la nécessité vitale d’apprendre à vivre ensemble, car il en va de la survie des communautés, de la survie de l’humanité. Car l’être humain, architecte de son passé et de son présent, se comporte en tragique fossoyeur de son propre destin.
« When things fall apart : critical voices from the radars » est une plateforme pour les artistes qui prennent une position radicale pour un changement salutaire de mentalité et d’attitude. Elle examine comment leurs positions et leurs voix agissent comme un avertissement qui reflète les sociétés en période de turbulences. Si certains d’entre eux réclament une justice égale et un changement social en abordant les questions de genre, de race, de sexualité, de politique, de démocratie et de développement humain, d’autres embrassent une cause humanitaire à résonance mondiale avec une empathie qui élèvera l’humanité, redéfinira l’altérité, réhabilitera la solidarité et nous amènera à croire que le meilleur est encore à venir. »
Koyo Kouoh a participé au programme de mentorat en tant que conférencière invitée aux côtés de Bonaventure Ndikung et de N’Goné Fall.
Les partenaires du programme, la Fondation Njabala, ICI et AWARE, les mentee et les mentors expriment leur profonde gratitude pour le soutien généreux de Koyo Kouoh, en particulier durant sa période de préparation de la Biennale de Venise. Sa dévotion et son savoir nous manqueront beaucoup. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Des informations complémentaires sur la série de conférences sont disponibles sur le site de la Njabala Foundation.
Informations pratiques
Vendredi 6 juin 2025
16h CET/17h EAT
Événement virtuel public : inscription obligatoire pour obtenir le lien de connexion
N’Goné Fall est commissaire d’exposition indépendante et spécialiste des politiques culturelles. De 1994 à 2001, elle a été directrice de la rédaction de Revue Noire, un magazine d’art contemporain africain basé à Paris. Elle a organisé des expositions en Afrique, en Europe et aux États-Unis, et a été commissaire des Rencontres africaines de la photographie de Bamako (Mali) en 2001, ainsi que commissaire invitée à la Biennale de Dakar (Sénégal) en 2002. Elle a également rédigé des plans stratégiques et des rapports d’évaluation pour diverses institutions nationales et internationales. En tant que professeure, elle a enseigné à l’université Senghor d’Alexandrie (Égypte), à la Michaelis School of Fine Art du Cap (Afrique du Sud) et à l’université Abdou-Moumouni de Niamey (Niger). Elle a été commissaire générale de la Saison Africa2020, un programme composé de plus de 1 500 événements culturels, scientifiques et pédagogiques qui se sont déroulés à travers la France entre décembre 2020 et septembre 2021. Depuis 2023, elle fait partie du comité scientifique du programme « Tracer une décennie : artistes femmes des années 1960 en Afrique », mené par AWARE: Archive of Women Artists, Research & Exhibitions et la Njabala Foundation.