Cet ouvrage fait suite à la tenue d’un colloque international pluridisciplinaire organisé les 19 et 20 septembre 2019 au Centre Pompidou et au musée d’Orsay, à Paris, en partenariat avec l’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions). Intitulé Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes aux XIXe et XXe siècles, le colloque entendait dresser un état actuel de la recherche sur l’accession des artistes femmes aux structures d’enseignement, en France et à l’étranger, qu’il s’agisse des ateliers, des académies privées ou des écoles publiques.
Plus de cinquante femmes sculpteurs scandinaves étudient et exposent à Paris entre 1850 et 1930. En Suède, les femmes sont acceptées à l’Académie des beaux-arts dès 1864. Beaucoup continuent ensuite leurs études à l’étranger, surtout en France, où elles bénéficient d’un enseignement artistique moins traditionnel dans les écoles privées. Il y a alors à Paris un marché de l’art qui ne se trouve pas en Suède et ces femmes ont du succès dans les domaines de la sculpture et des objets d’art. Elles font souvent toute leur carrière à l’étranger, mais peinent à avoir une reconnaissance officielle dans leur pays natal. Elles sont rarement acquises par les musées – et par conséquent elles sont pour une grande partie omises dans l’histoire de l’art. Dans cet article, le parcours éducatif et professionnel de quelques femmes sculpteurs suédoises au tournant du siècle dernier est présenté, pour montrer qu’il y avait entre elles des traits communs qui peuvent aider à comprendre ce qu’être sculptrice à cette époque impliquait, et discuter pourquoi elles ont été oubliées au XXe siècle.