Bech, Inge Lise Mogensen et Rønberg, Lene Bøgh (dirs.), Women Artists in Denmark, 1880-1910, cat. exp., The Hirschsprung Collection, Copenhagen [28 août 2024 – 12 janvier 2025], Aarhus, Yale University Press and Aarhus Universitetsforlag, 2025
→Boe Bierlich, Emilie et al., Against All Odds – Historical Women and New Algorithms, cat. exp., SMK – National Gallery of Denmark, Copenhagen [31 août – 8 décembre 2024], Copenhagen, SMK Forlag, 2024
→Villumsen, Anne-Mette et Nielsen, Teresa (dirs.), Susette Holten født Skovgaard. Den glemte søster, cat. exp., Skovgaard Museum, Viborg [25 janvier – 20 mai 2013], Viborg and Vejen, Vejen Kunstmuseum, 2013
Women visualising the modern. Danish art 1880-1910, The Hirschsprung Collection, Copenhagen, 28 août 2024 – 12 janvier 2025
→Against All Odds – Historical Women and New Algorithms, SMK – National Gallery of Denmark, Copenhagen, 31 août – 8 décembre 2024
→Den glemte søster, Skovgaard Museum, Viborg, 25 janvier – 20 mai 2013
Peintre danoise.
Susette Holten, née Skovgaard, grandit dans un milieu artistique : elle est la fille du peintre Peter Christian Skovgaard (1817-1875) et ses frères, Joakim Skovgaard (1856-1933) et Niels Skovgaard (1858-1938), sont également formés à la peinture. Elle reçoit dans son enfance, à la maison, des leçons de dessin de la part des peintres Laurits Tuxen (1853-1927), Carl Thomsen (1847-1912) et Frans Schwartz (1850-1917). En 1880-1881, elle entreprend son premier voyage d’étude avec la peintre Emmy Læssøe (1863-1947) : toutes deux traversent l’Allemagne et la Suisse pour se rendre en Italie puis en France. À son retour au Danemark, S. Holten loue un atelier dans la villa du peintre Constantin Hansen (1804-1880), où elle suit de nouveau l’enseignement de C. Thomsen, L. Tuxen et F. Schwartz. Des lettres qu’elle adresse à cette époque à des artistes révèlent toutefois ses réticences envers ces professeurs.
En 1884-1885, S. Holten s’essaye à la céramique dans l’atelier de poterie de Johan Wallmann (1831-1923), à Utterslev (Danemark). Elle y réalise la figure Trolden, der suger søen ud [Troll aspirant l’eau du lac, 1888], qui attire l’attention d’historiens de l’art danois, dont Karl Madsen, futur directeur du Statens Museum for Kunst (SMK). En 1885, elle fait ses débuts à l’Exposition de printemps du palais de Charlottenborg, à Copenhague ; son pastel représentant une jeune fille fait reconnaître son talent sur la scène artistique danoise. En 1886, S. Holten voyage en Égypte et, l’année suivante, en Allemagne et en Suisse. Elle rejoint en 1887 Dekorationsforeningen [Association pour la décoration] et participe en 1888 à la Nordiske Industri-, Landbrugs- og Kunstudstilling [Exposition nordique d’industrie, d’agriculture et d’art], qui marque sa percée en tant que céramiste et décoratrice.
S. Holten puise l’inspiration de ses œuvres dans l’art grec classique et dans les motifs décoratifs antiques du Japon. Ne pouvant pas suivre de formation artistique institutionnelle, elle rejoint la lutte pour l’admission des femmes à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark. En 1888, elle signe une pétition qui conduit à la fondation de la Kunstskolen for Kvinder [École d’art pour femmes]. À partir de 1889, elle passe ses étés à Hardanger, en Norvège, dans la maison de l’autrice norvégienne Ingeborg von der Lippe Konow. Cet environnement influence ses choix de sujets, comme on le voit dans Et norsk bjerglandskab [Paysage montagneux de Norvège, 1898]. L’année suivante, les deux femmes traversent ensemble l’Allemagne et les Pays-Bas pour se rendre à l’Exposition universelle de Paris.
En 1891, S. Holten participe à l’exposition organisée par le mouvement artistique sécessionniste Den Frie Udstilling [L’Exposition libre]. L’année suivante, elle intègre le comité de sélection des œuvres d’art et d’artisanat créées par des femmes pour la World’s Columbian Exposition de 1893. Elle participe également à la Kvindernes Udstilling fra Fortid og Nutid [Exposition des femmes du passé à nos jours, 1895], manifestation inspirée par l’Exposition universelle, où elle présente ses décorations de mobilier. En 1906, S. Holten emménage aux États-Unis avec son mari, le négociant en vin Hans Nicolai Holten, qu’elle a épousé en 1894. Elle rentre au Danemark en 1910 avec son fils Aage, en raison de problèmes financiers. Elle travaille alors à la manufacture royale de porcelaine, où elle peint des sous-glaçures, puis, de 1916 à 1918, chez Bing & Grøndahl, où elle produit des vases.
S. Holten meurt en 1937 et une exposition commémorative de son œuvre se tient à Den Frie Udstilling. Depuis lors, une seule exposition individuelle lui a été dédiée : Susette Holten born Skovgaard. The Forgotten Sister, au Skovgaard Museum de Viborg, en 2013.
Publication en partenariat avec le SMK – National Gallery of Denmark, dans le cadre de l’exposition Against All Odds: Historical Women and New Algorithms
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025