Adriana Varejão : chambre d’échos, cat. expo., fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris (18 mars – 5 juin 2005), Arles, Actes Sud, 2005
→Diegues Isabel, Adriana Varejão : between flesh and oceans, Rio de Janeiro, RJ Cobogo, 2009
Adriana Varejão : chambre d’échos, fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 18 mars – 5 juin 2005
→Adriana Varejão, The Institute of Contemporary Art, Boston, 19 novembre 2014 – 5 avril 2015
→Azulejões, Centro Cultural Banco do Brasil, Rio de Janeiro, 2001
Peintre brésilienne.
Adriana étudie, de 1981 à 1985, à l’École d’arts visuels du Parque Lage, à Rio de Janeiro. En 1988, la galerie Thomas Cohn organise sa première exposition personnelle. Le travail de l’artiste, qui plonge ses racines dans la pratique de la peinture, se nourrit, dès ses débuts, de références culturelles multiples, notamment à l’histoire du Brésil et son passé colonial, et reflète un intérêt particulier pour l’exubérance et la vitalité de l’esthétique baroque. « […] Je ne m’approprie pas seulement des images historiques, affirme-t-elle, j’essaie aussi de faire resurgir les processus qui les ont créées et de les utiliser pour construire de nouvelles versions. » Ainsi, images, formes et discours d’origines diverses, tirés, entre autres, de l’art occidental des XVIe et XVIIe siècles, de la tradition des azulejos venue du Portugal ou de la céramique chinoise, sont incorporés dans l’œuvre, qui les transforme selon une stratégie évoquant la conception d’une culture brésilienne « anthropophage », élaborée par Oswald de Andrade en 1928 : dans Filho bastardo (« Fils bâtard », 1992), l’artiste a recours à des personnages et des paysages brésiliens du peintre français du XIXe siècle, Jean-Baptiste Debret, mais la scène de viol qu’elle dépeint interroge plus directement l’histoire de la période coloniale et ses représentations ; au centre de la peinture s’ouvre une fente, comme une blessure dans la toile, qui laisse entrevoir un intérieur charnel.
De la même façon, dans Parede com incisões à la Fontana (« Mur avec incisions à la manière de Fontana », 2002), les azulejos représentés sont incisés, montrant ainsi les viscères de la toile. Comme soulignée par de nombreux critiques, la peinture chez A. Varejão se fait « corps ». Dans des pièces plus récentes, comme la toile O Sedutor (« Le séducteur », 2004) de la série Saunas, l’artiste explore l’architecture d’espaces intérieurs, dans lesquels la géométrie des azulejos joue toujours un rôle important. Son œuvre a fait l’objet d’importantes expositions personnelles et a été présentée lors de nombreuses expositions collectives et manifestations internationales, comme les Biennales de Venise, de São Paulo et de Sydney.