Rimon, Ofra, et. al., The Landscape Chose Me, Anna Ticho, Portraits and Landscapes, Haifa, Hecht Museum, University of Haifa, 2010
→Cohen, Elisheva, Anna Ticho, Jérusalem, Hakibutz Hameuchad and Keter Publishing House Ltd., 1986
→Fisher, Yona, Anna Ticho: Sketches, 1918-1975, Jérusalem, The Israel Museum, 1976
Anna Ticho: Drawings and New Watercolors, Israel Museum, Jérusalem, mai – juillet 1973
→Anna Ticho: Drawings, The Jewish Museum, New York, novembre 1969 – février 1970
→Anna Ticho: Drawings, Stedelijk Museum, Amsterdam, octobre 1959
Dessinatrice et peintre israélienne.
Anna Ticho passe son enfance et son adolescence à Vienne, où l’atmosphère bouillonnante nourrit ses ambitions artistiques. Elle s’inscrit en école d’art et passe de nombreuses heures au musée Albertina à étudier les dessins des grands maîtres, particulièrement ceux d’Albrecht Dürer (1471-1528) et de Pieter Brueghel l’Ancien (1525-1569). La scène artistique viennoise du début du XXe siècle, notamment la Sécession viennoise et ses figures de proue, Gustav Klimt (1862-1918) et Egon Schiele (1890-1918), la marque profondément.
À l’âge de dix-huit ans, elle quitte Vienne pour Jérusalem avec son cousin et futur époux, le chirurgien oculaire Abraham Ticho. En parallèle de sa pratique artistique, elle s’associe à son mari dans la gestion de sa clinique et l’assiste lors de ses opérations.
A. Ticho se met à dessiner la ville de Jérusalem et les monts de Judée qui l’entourent. Elle se promène dans les rues de la vieille ville et s’installe à l’abri des regards sur les toits, où elle passe des heures à croquer les allées, les maisonnettes carrées et les toits voûtés (Vieille ville de Jérusalem, 1930). Cette pratique, à laquelle elle s’adonnera toute sa vie, reflète son amour de Jérusalem et le lien presque mystique qu’elle entretient avec la ville.
Elle passe également beaucoup de temps dans les zones rurales environnantes, dans le désert et les collines de Judée, notamment à Jéricho, où le couple loue une petite maison, et dans le village voisin de Motza. Les dessins qu’elle en fait traduisent la tranquillité et la beauté qui règne dans ces oasis paisibles (L’Oasis de Jéricho, 1939).
A. Ticho considère le dessin paysager comme la partie la plus importante de son œuvre. Néanmoins, la figure humaine constitue également un aspect majeur de sa pratique entre 1930 et 1950. Les visages sont pour elle autant de paysages à explorer et à étudier (Portrait de femme, 1940). Elle travaille toujours d’après modèle et utilise tour à tour la plume, l’encre et l’aquarelle, ainsi que le crayon et le fusain, pour créer des portraits expressionnistes et des compositions florales, généralement à l’aquarelle. Bien que le dessin soit sa spécialité, elle s’essaie également à la gravure.
A. Ticho n’a jamais été affiliée à une école ou à un mouvement artistique particulier. Elle expose régulièrement en Israël et à l’étranger, permettant ainsi à son œuvre d’être connue et reconnue par la critique et les institutions. Ses dessins sont présents dans les collections du monde entier.
Les vingt dernières années de sa vie, elle travaille principalement dans son atelier, en s’appuyant sur sa réserve inépuisable d’impressions et de souvenirs. Ainsi libérée des diktats de la représentation mimétique, elle laisse libre cours à un flot créatif qui fait la part belle à de vastes paysages. Ces œuvres aux tons souvent pastel, entièrement issues de son imagination, saisissent de manière abstraite l’essence de la région qu’elle a tant aimée (Paysage vallonné, fin des années 1970).
A. Ticho a reçu les prix les plus prestigieux décernés par la ville de Jérusalem et l’État d’Israël. À la fin de sa vie, elle lègue ses tableaux et sa maison au musée d’Israël dans le but de la convertir en centre spirituel et culturel. La maison héberge aujourd’hui une installation permanente dédiée à ses anciens propriétaires, ainsi que des expositions temporaires.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring