Assman Peter (dir.), Birgit Jürgenssen. Früher oder später, cat. expo., Oberösterreichisches Landesmuseum, Linz (12 février – 15 mars 1998), Weitra, Bibliothek der Provinz, 1998
→Gabriele Schor & Abigail Solomon-Godeau (dir.), Birgit Jürgenssen, cat. expo., Sammlung Verbund, Vienne (25 novembre 2009 – 10 mars 2010), Ostfildern, Hatje Cantz, 2009
→Schor Gabriele & Eipeldauer Heike (dir.), Birgit Jürgenssen, cat expo., Bank Austria Kunstforum, Vienne, 2010, Munich, Prestel, 2010
Die Damen : Ona B., Evelyne Egerer, Birgit Jürgenssen, Ingeborg Strobl, Lawrence Weiner, Zeit Kunst Niederösterreich, Landesgalerie für Zeitgenössische Kunst, St. Pölten, 22 juin 2013 – 3 novembre 2013
→Birgit Jürgenssen, Bank Austria Kunstforum, Vienne, 16 décembre 2010 – 06 mars 2011
→Birgit Jürgenssen : früher oder später [Birgit Jürgenssen : tôt ou tard], Landesgalerie Oberösterreich, Linz, 12 février – 15 mars 1998
Plasticienne autrichienne.
Considérée comme l’une des figures les plus importantes de l’avant-garde féministe internationale, Birgit Jürgenssen s’est formée à l’université d’arts appliqués de Vienne (1968-1971). Elle obtient son premier succès en 1975, quand Valie Export la choisit pour participer à l’exposition MAGNA-Feminismus: Kunst und Kreativität, à Vienne, où elle présente Hausfrauen- Küchenschürze, un tablier ayant la forme d’une cuisinière (plaques et four). Elle prend part activement aux débats autour des théories du gender, devient conférencière dans les classes de Maria Lassnig puis d’Arnulf Rainer entre 1980 et 1997, et exerce le rôle de commissaire, notamment à la Wiener Secession en 1994. Son activité artistique, composée de dessins, aquarelles, collages, photographies, peintures et sculptures est très prolifique. Si dans les premières œuvres, réalisées entre 1974 et 1976, B. Jürgenssen décrit le drame de la ménagère emprisonnée, qui en arrive à se fondre dans les objets qu’elle utilise quotidiennement, elle livre ensuite une femme qui, petit à petit, se camoufle, endosse des fourrures, des masques ou des déguisements, comme réduite en fétiche, basculant dans un monde animal réglé par des instincts de survie. Masquée au point de ne plus pouvoir parler ou même respirer, pleurant souvent tout en affichant le sourire, cette femme symbolise toutes les violences que la société lui inflige.
L’artiste utilise souvent son propre corps pour opérer cette critique des mécanismes sociaux et culturels responsables de la condition féminine. Son approche ironique lui permet de réaliser des pièces très éloignées de certaines formes rigides du féminisme. Son travail est tributaire de la pensée freudienne et de certains artistes surréalistes tels que Meret Oppenheim, en particulier sa grotesque, fantasque, poétique série de chaussures réalisées entre 1972 et 1979 sous forme de dessins, de sculptures et même de mobilier. En choisissant cette thématique, elle explore, analyse le fétichisme attaché à la représentation de la féminité dans son stéréotype par excellence.