Burrows David, O’Sullivan, Simon, “Technofeminisms: The Future Cunt”, in Fictioning: The Myth-Functions of Contemporary Art and Philosophy, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2019
→Gronlund, Melissa, “Challenges to immateriality: posthumanist thought and digitality”, in Contemporary Art and Digital Culture, New York, Routledge, 2017
→Steffensen, Jyanni, “Slimy metaphors for technology: ‘the clitoris is a direct line to the Matrix’”, in eWRe electronic Writing Research ensemble, Teri Hoskin (dir), Adelaïde, Electronic Writing Research Ensemble, 1998
Big Daddy Mainframe, vidéo, 2014, collaboration avec Soda_Jerk, dans l’exposition Video oediV, Campbelltown Arts Centre, Campbelltown, juin – août 2015
Big Daddy Mainframe, video, 2014, collaboration with Soda_Jerk, in exhibition Video oediV, Campbelltown Arts Centre, Campbelltown, June–August 2015
ALL NEW GEN, ISEA’94 (International Symposium on Electronic Art), The Museum of Contemporary Art, Helsinki, août 1994
→The Cyberfeminist Manifesto for the 21st Century, 1991, billboard project Watch this Space, Tin Sheds Gallery, Sydney, 1991
Collectif cyber féministe pluridisciplinaire australien.
Fondé par quatre artistes australiennes, Virginia Barrett (1959-), Francesca da Rimini (1956-), Julianne Pierce et Josephine Starrs (1955-), le collectif VNS Matrix voit le jour en 1991 à Adelaïde, en Australie-Méridionale. Ses membres travaillent au sein du groupe jusqu’en 1997, puis collaboreront occasionnellement sur d’autres projets.
VNS Matrix est un projet collaboratif pluridisciplinaire dont le but est de mettre en avant les vocabulaires performatifs liés à la technologie, au corps et au genre. On attribue au groupe l’invention en 1991 du terme « cyber féminisme », indépendamment mais au même moment que la théoricienne britannique Sadie Plant. Les membres du collectif s’intéressent au genrage de la technologie dans le contexte de l’essor d’Internet, du cyberespace et du jeu vidéo, ainsi qu’à la construction des technologies numériques d’un point de vue blanc, cisgenre, hétérosexuel et masculin. Elles cherchent à élargir nos conceptions du genre et des corps et à bouleverser notre usage de la technologie en mettant l’accent sur ses utilisateur·rice·s et ses utilisations.
À travers son langage viscéral et son « esthétique dégoulinante », VNS Matrix a souvent recours à l’esthétique camp et burlesque pour riposter aux forces patriarcales, néolibérales et colonisatrices qui façonnent la technologie. Ses projets prennent la forme de panneaux d’affichage, de posters, de publicités pour le cinéma, d’installations en galerie, d’œuvres sonores, de textes, de créations sur CR-rom et d’un prototype de jeu vidéo. Depuis les années 2010, VNS Matrix s’est servi de sa visibilité pour diffuser des mèmes et lever des fonds destinés à soutenir des projets qui s’alignent sur sa volonté de remettre en question la pensée sexiste, raciste et classiste et de générer des discours plus intersectionnels.
En tant que collectif d’art multimédia féministe autoproclamé, les membres de VNS Matrix créent leur œuvre la plus connue et influente, The Cyberfeminist Manifesto for the 21st Century [Manifeste cyber féministe pour le XXIe siècle], en 1991, qu’elles exposent pour la première fois sur un panneau de 6 x 3 mètres à la Tin Sheds Gallery de Sydney en 1992. Fondé sur la visualisation en mode texte des débuts d’Internet et s’achevant par la phrase « corrupting the discourse, we are the future cunt » [nous corrompons le discours, nous sommes la chatte du futur], The Cyberfeminist Manifesto est encore à ce jour une mise en lumière viscérale, vindicative et humoristique des discours genrés auxquels les femmes sont confrontées dans les espaces numériques. VNS Matrix a également développé cette pensée dans d’autres textes, notamment Bitch Mutant Manifesto [Manifeste de la salope mutante, 1994] et A Tender Hex for the Anthropocene [Un tendre sortilège pour l’anthropocène, 2016], soulignant ainsi la pertinence qu’a encore son propos à l’heure actuelle.
En 2014, VNS Matrix collabore avec le duo de sœurs australiennes Soda_Jerk pour Undaddy Mainframe (2015-2016), une commande vidéo pour le projet Forever Now. Initialement présenté au MONA FOMA, le festival d’été australien organisé par le Museum of Old and New Art de Hobart, Forever Now est un ensemble d’œuvres multimédias d’une minute chacune censées dresser un portrait de la planète et de l’espèce humaine au XXIe siècle et destinées à être envoyé dans l’espace en complément des disques d’or embarqués à bord de la sonde Voyager en 1977. Soda_Jerk réadapte The Cyberfeminist Manifesto for the 21st Century à l’aide d’un montage de vidéos éducatives des années 1990 et d’une narration créée grâce à un outil de synthèse vocale. Cette collaboration, qui fait appel aux principes de l’open source, de la co-création et du remixage, est un nouveau prolongement des efforts de VNS Matrix pour repenser le passé et le futur à travers des pédagogies alternatives.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022