Baltar, Brígida, Passagem secreta/ Secret passage, Rio de Janeiro, Editora Circuito, 2010
→Baltar, Brígida, Brígida Baltar: Brick Works, Royaume-Uni, Firstsite, 2006
→Duarte, Luisa, Lemke, Christine, Baltar, Brígida, Brígida Baltar: neblina maresia orvalho coletas, Rio de Janeiro, Espaço Agora / Capacete, 2001
Brígida Baltar: Filmes, Espaço Cultural BNDES, Rio de Janeiro, octobre – décembre 2019
→Um Céu entre Paredes / An Indoor Heaven, Firstsite, Colchester, mai – juin 2006
→Collecting Humidity, Museum of Contemporary Art, Cleveland, 2002
Plasticienne brésilienne.
Brígida Baltar étudie à l’école d’arts visuels du Parque Lage, à Rio de Janeiro et participe au mouvement étudiant des années 1980. Elle fait également partie du groupe Visorama, expérience décisive à ses yeux dans sa formation artistique. La réalisation de ses œuvres mobilise des techniques variées qui vont de la vidéo à l’installation, en passant par la performance, la photographie, le dessin et la sculpture.
B. Baltar travaille à partir de sa propre biographie, au moyen de gestes poétiques subtils. L’un de ses thèmes récurrents concerne la maison, le foyer. Dans les années 1990, elle choisit pour objet d’étude sa maison de Botafogo, à Rio, recueillant des matériaux qui lui sont associés – la poussière des briques, l’eau qui tombe des gouttières, des morceaux de peinture, de bois et de murs –, qu’elle entrepose avant de les utiliser. Ce travail sur et dans sa maison dure presque dix ans.
En 1996, elle réalise la performance Abrigo [Abri], pour laquelle elle retire les briques d’un mur de sa maison selon la forme exacte de son corps, avant de se placer dans le trou ainsi pratiqué. Cette action est archivée au moyen de photographies. Elle se rend ensuite à Colchester pour sa première exposition personnelle en Angleterre, An Indoor Heaven (2006), où elle présente des œuvres antérieures ainsi que d’autres produites spécialement, et dans lesquelles elle reprend la poussière de brique pour la transformer en installations et en dessins qui évoquent, sur les murs, des paysages de son pays natal.
Dans Casa de abelha [Maison d’abeille, 2002], l’artiste poursuit sa réflexion sur la maison. Pour ce projet, elle réalise à nouveau une performance chez elle, elle aussi enregistrée, où elle porte une robe brodée et dont le motif imite une ruche. Cette performance est ensuite réitérée dans la nature.
Dans les Coletas [Récoltes], entamées en 1994 et qui durent jusqu’en 2010, B. Baltar déplace l’expérience à l’extérieur de la maison. Pour cette série d’actions, elle tente de « capturer » dans des flacons diverses substances comme le brouillard, l’air et la maresia, mot portugais qui désigne l’« air salé », chargé d’humidité marine, dans les zones proches du bord de mer. Les costumes et les matériaux utilisés sont pensés et dessinés spécifiquement. Comme les autres performances mentionnées, celles-ci ont été conservées par le biais de vidéos et de photographies.
B. Baltar critique le monde contemporain, dont l’exigence de productivité constante ne laisse aucune place à la fantaisie ni à la contemplation ; ses vidéos comme ses installations proposent une temporalité différente et invitent le public à s’aventurer dans ces différents univers.
En 2015, l’artiste aborde la technique de la gravure, dans laquelle elle réalise trois séries et mène l’enquête autour du concept d’hybridation à partir de diverses propositions. Deux ans plus tard, elle expérimente la céramique avec la série A Carne do Mar [La Chair de la mer, 2017-2018], où elle mobilise des souvenirs d’enfance et continue d’interroger l’idée d’hybridation, à laquelle elle n’a cessé de travailler depuis ses broderies. B. Baltar produit toujours activement. Son œuvre se fonde sur son expérience personnelle, qu’elle exprime de manière poétique et subtile, indépendamment des techniques employées.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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