Dayanita Singh, Zakir Hussain Maquette, Gottingen, Steidl Verlag, 2019
→Dayanita Singh, Museum Bhavan, exposition valise, Gottingen, Steidl Verlag, 2017
→Aveel Sen et Dayanita Singh, House of Love, Santa Fe, Radius Books, 2011
Museum of Chance at Surrounds: 11 Installations, Museum of Modern Art, New York, octobre 2019 – janvier 2020
→Museum Bhavan at the Tokyo Photographic Art Museum, Tokyo, mai – juillet 2017
→Museum of Chance Book Object, Hawa Mahal, Jaipur ; Dhaka Art Summit, Bangladesh, janvier – février 2016
Photographe indienne.
Après avoir étudié la communication visuelle au National Institute of Design, Ahmedabad, puis le photojournalisme et la photographie documentaire à l’International Center of Photography de New York, Dayanita Singh travaille pour divers magazines. Lasse de décrire les problèmes sociaux et soucieuse de s’affranchir des clichés liés à l’Inde, elle abandonne ce genre pour se consacrer, dès 1992, à des portraits de familles urbaines, économiquement privilégiées, occidentalisées, qui évoluent dans un monde fermé, encore peu documenté, mais qu’elle connaît bien. Ces images sont publiées en 2003 sous le titre Privacy [Intimité]. Deux ans auparavant, ses photographies illustraient déjà le livre de Mona Ahmed (Myself Mona Ahmed, 2001), eunuque rencontré en 1989 et photographié pendant treize ans. Ses photos du début du XXIe siècle sont un travail sur la mémoire, un cheminement entre lieu et temps.
L’artiste voyage beaucoup grâce à une bourse : à Calcutta, elle photographie des chaises, des lits vides ; à Boston, à Venise ou dans le sud de l’Inde, elle réalise des « portraits de meubles » ; elle construit des images autour des portraits et des effets personnels de disparus. Sent a Letter [J’ai envoyé une lettre, 2007] rassemble sous la forme de sept petits livres fabriqués en accordéon, ses travaux – ou « journaux » –, liés à sa propre histoire et à celle de l’Inde. Ici comme ailleurs, elle réfute toute notion d’indianité et invite le spectateur à se perdre et à laisser libre cours à son interprétation dans ses clichés sans titre ni date. Un caractère intemporel que l’on retrouve dans la série Dream Villa [Villa de rêve, 2007-2008] ou dans ses paysages industriels, Blue Book [Livre bleu, 2008], qui sont des images expérimentales où elle abandonne le noir et blanc pour « apprendre à parler en couleurs ».