Betty LaDuke, Africa Through the Eyes of Women Artists, Trenton, African World Press, 1991
→Elizabeth Olowu & Peju Layiwola, Of Bronzes and Prints: A Mother/Daughter, Lagos, Perspective, Talos Press, 2003
→Barbara Winston Blackmun, “Contemporary Contradictions: Bronzecasting in the Edo Kingdom of Benin.”, A Companion to Modern African Art, Chichester, ed. Gitti Salami and Monica Blackmun Visona, 2013, p. 389–407.
Of Bronzes and Prints: a Mother/Daughter perspective, Lagos, Goethe-Institut, juin 2003
→Whose Centenary?, Benin City, décembre 2014
Sculptrice, performeuse et costumière nigériane.
Elizabeth Olowu est la fille l’oba (roi) du Bénin Akenzua II. Elle fait des études supérieures d’arts plastiques en 1966 à l’université du Nigeria à Nsukka, mais celles-ci sont interrompues par la guerre du Biafra. Ce bref laps de temps passé à l’université lui permet néanmoins de se distinguer par son talent artistique et ses brillants résultats académiques, qui lui valent le prix du·de la meilleur·e élève de sa promotion. E. Olowu retourne à Benin City, où elle enseigne l’art à l’Itohan Girls’ Grammar School jusqu’en 1976, date à laquelle elle s’inscrit à l’université du Bénin, au sein de la toute nouvelle section des arts créatifs. Elle est la première étudiante en sculpture à en être diplômée en 1979. Elle s’inscrit ensuite en master de sculpture, qu’elle obtient en 1984. Elle se spécialise dans le moulage métallique, plus particulièrement celui du bronze. Bien qu’elle ait déjà travaillé en 1966 avec un forgeron local dont la fonderie se situait en face de l’Itohan Girls’ Grammar School où elle était professeure, ses sculptures en métal et ciment les plus documentées sont celles qu’elle crée lors de ses études l’université du Bénin entre 1976 et 1984.
E. Olowu va à l’encontre de l’ancienne tradition béninoise d’après laquelle « une femme ne doit pas mouler le bronze » (Okhuo-ise-eronmwon) et devient de ce fait la première femme bronzière de l’histoire du pays. Elle doit ce privilège au fait que son père, le roi, a favorisé un changement progressiste dans les pratiques culturelles et artistiques de l’État d’Edo. Dans le passé, les membres de la guilde des bronziers, l’Iguneronmwon, ne réalisaient des œuvres en bronze que pour la Couronne. E. Olowu a le privilège d’apprendre la technique du moulage à la cire perdue auprès des bronziers traditionnels d’Igun Street à Benin City.
Dans sa production, elle explore des idées, matériaux, techniques et processus à la fois traditionnels et modernes. La plupart de ses sculptures prennent pour sujets les femmes et la maternité. Parmi les œuvres caractéristiques de son intérêt pour ces deux thèmes, citons notamment Mother of Many (vers 1981) et Zero Hour I (vers 1981). La première est une sculpture naturaliste très simplifiée d’une femme africaine moderne assise avec ses deux enfants – elle soutient fermement le plus jeune de son bras droit, tandis que le deuxième est serré contre son flanc gauche. L’aîné a les yeux tournés vers le visage de sa mère qui le regarde tendrement. Dans un style proche de celui de Mother of Many, Zero Hour I montre une femme à un stade avancé de grossesse, agenouillée, dont l’attitude exprime la douleur de l’accouchement. Pour ses pièces de grande envergure, E. Olowu utilise comme matériau principal le ciment. Parmi ces dernières, citons Acada (1979) et Monument to Soldiers of the Biafran War (1984), qui honore les soldats ayant combattu lors de la guerre civile qui a déchiré le Nigeria de 1967 à 1970. Ses bronzes Oba (1979) et Iyoba (1979) sont exécutés dans le style traditionnel béninois, tandis que les portraits de son père – Oba Akenzua I (1979) et Oba Akenzua II (1980) – témoignent de ses compétences en matière de formalisme académique.
E. Olowu a bénéficié de six expositions individuelles et son travail a figuré dans de nombreuses présentations collectives au Nigeria et à l’étranger. Son exposition personnelle en Chine a coïncidé avec la Conférence mondiale sur les femmes organisée par l’ONU à Beijing en 1995. Elle a également participé à la IIIeBiennale de La Havane à Cuba en 1989. Parmi ses dernières expositions d’envergure et commandes publiques, citons Of Bronzes and Prints, en collaboration avec sa fille Peju Layiwola, qui eu lieu en 2003 au Goethe-Institut de Lagos, et Whose Centenary? (2014) à Benin City.
Publication réalisée dans le cadre de la Saison Africa2020.
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