Gascar Pierre, Landau Ergy, Chine ouverte, Paris, Gallimard, 1955
Ergy Landau, Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône, 15 janvier – 17 avril 1988
→Ergy Landau à livre ouvert, exposition en ligne, 2018
Photographe hongroise.
Ergy Landau effectue son apprentissage chez Olga Máté, à Budapest (1918), puis étudie à Vienne chez Franz Xaver Setzer, et à Berlin auprès de Rudolf Dührkoop (1919). Après avoir exposé à Budapest dès 1921, elle s’installe en 1923 à Paris, où elle ouvre un atelier et fréquente les intellectuels de gauche et les féministes. Elle réalise des portraits de célébrités (Paul Valéry, Antoine Bourdelle, Claude Aveline, Laszló Moholy-Nagy) et le reportage photographique de la visite de Thomas Mann en Hongrie. Elle travaille avec un Rolleiflex, dont le cadrage exige une vue plus rapprochée, et sa première période est influencée par le style pictorialiste ; elle se tournera à la fin des années 1920 vers la Nouvelle Vision. Ses photos publicitaires et ses vues de la ville (1920-1930) lui valent un réel succès, surtout ses nus féminins à l’éclairage soigné et d’une grande plasticité, qui paraissent régulièrement dans des revues, dont Arts et métiers graphiques (1936). Spécialiste des photos et des portraits d’enfants – elle décline pourtant l’offre du Daily Miror de photographier 365 expressions du visage d’une petite fille –, elle illustre plusieurs livres sur ce sujet, comme Play and Toys in the Nursery Years (1938, en collaboration avec Beatrix Tudor-Hart).
La beauté qu’offrent les détails des objets industriels l’inspire aussi : Chaînes (1927) ou L’Arrosoir (1928) montrent ainsi l’effet de la théorie d’Albert Renger-Patzsch sur son travail. À partir de 1929, elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Pendant la guerre, bien que d’origine juive, elle ne quitte pas la capitale soumise à l’occupation allemande. En 1954, membre de la délégation de l’Unesco, elle se rend en Chine pour un reportage. Elle a publié entre autres les albums La France à livre ouvert (1954), Aujourd’hui la Chine (1955), Le Petit Chat (avec des textes de Maurice Genevoix, 1957). Ses photos sont présentes dans de nombreuses collections en Hongrie et à l’étranger, notamment à la New York Public Library et au musée de la Photograpie de Lausanne. Sa succession est conservée par l’agence Rapho, à Paris. En 2010, certaines de ses photographies ont été exposées lors de la manifestation FormELLES, la femme dénudée dans la photographie hongroise (Paris, Institut hongrois).