Powell Richard (dir.), Dancing at the Louvre: Faith Ringgold French collection and other quilts, Berkeley, University of California Press, 1998
→Obrist Hans Ulrich (dir.), Faith Ringgold, cat. expo., Londres, Serpentine Gallery, Koening Books, 2019
Faith Ringgold, Studio Museum in Harlem, New York, 1984
→American People, Black Light: Faith Ringgold’s Paintings of the 1960’s, Neuberger Museum, Purchase, New York, 2011 ; National Museum of Women in the Arts, Washington, 2013
→Faith Ringgold, Serpentine Gallery, Londres, 2019
Plasticienne états-unienne.
Faith Ringgold suit des études d’art au City College of New York, études qu’elle achèvera en 1959. En 1950, elle épouse Robert Earl Wallace, un pianiste de jazz. Le couple donne naissance à deux filles puis divorce en 1954. En 1962, F. Ringgold se marie avec Burdette Ringgold. Figure importante du Black Arts Movement, elle réalise ses premières peintures politiques, American People Series (1963-1967), qui commentent l’American way of life au regard du mouvement des droits civiques. Parallèlement, l’artiste mène des actions engagées, comme l’organisation d’une manifestation en 1968 contre le Whitney Museum à New York où se tient alors une exposition sur les grand·e·s sculpteur·rice·s des années 1930 qui omet de montrer des artistes africain·e·s-américain·e·s. Deux ans plus tard, elle prend la tête d’une action dans le même musée, protestant contre la sous-représentation des femmes dans les collections.
Au début des années 1970, F. Ringgold réalise des tanka inspirés par l’art tibétain – des peintures à l’acrylique ornées d’un cadre en tissu brodé –, mais aussi des soft sculptures et des masques. Elle passe plusieurs mois auprès de femmes incarcérées dans la Women’s House of Detention de Rikers Island, avec le projet d’exécuter sur place une peinture murale, For the Women’s House (1971). Celle-ci célèbre les femmes telles que les détenues aimeraient les voir : des femmes exerçant des professions souvent masculines. Cette même série donne lieu à des sculptures qui trouvent leur source dans les masques du peuple Dan du Liberia, The Family of Women (1973). F. Ringgold réalise l’installation The Wake and Resurrection of the Bicentennial Negro (1976) qui commémore l’indépendance des États-Unis et met en scène des danseur·euse·s qui racontent les liens entre les communautés africaines de l’époque et leurs ancêtres. À la fin de cette décennie, elle voyage au Nigeria et au Ghana pour découvrir les traditions artistiques locales qui vont marquer durablement sa pratique.
Dans la suite des tanka, elle réalise sa première courtepointe, Echoes of Harlem, en 1980 avec sa mère, Willi Posey, dessinatrice de mode. Ses courtepointes sont complétées par du texte, cela leur conférant une dimension narrative. F. Ringgold ne se détachera plus de ce langage pictural qui mêle textile, broderie et peinture à l’acrylique. Dans sa première courtepointe narratif, Who’s Afraid of Aunt Jemima? (1983), elle cherche à protester contre les stéréotypes qui pèsent sur les femmes africaines-américaines. Elle dénonce l’utilisation de la figure de la tante Jemima visible sur les boîtes de préparations pâtissières – une Black Mammy avec de l’embonpoint.
De 1984 à 2002, l’artiste enseigne à l’University of California de San Diego. En 1991 sort Tar Beach, son premier livre pour enfants, conçu à partir d’une courtepointe au titre éponyme (1988), qui remporte 20 prix. Elle en publie ensuite de nombreux autres ; les plus récents, Harlem Renaissance Party et We Came to America, paraissent en 2015 et 2016.
En 2017, F. Ringgold est nommée membre de l’American Academy of Arts and Sciences à Boston. En 2019, elle bénéficie d’une rétrospective aux Serpentine Galleries à Londres.