Gabriele Münter, 1877-1962, Retrospektive, cat. expo., Munich, Prestel, 1992
→Hoberg Annegret (dir.), Gabriele Münter, Munich, Prestel, 2003
→Gockerell Nina, Uhrig Sandra, Werner Constanze (dir.), Gabriele Münter und die Volkskunst : « Aber Glasbilder scheint mir, lernten wir erst hier kennen. », cat. expo., Schloßmuseum Murnau, Murnau (27 juillet – 12 novembre 2017), Murnau, Schloßmuseum, 2017
→Jansen Isabelle & Mühling Matthias (dir.), Gabriele Münter 1877-1962. Painting to the Point, cat. expo., Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau München (31 octobre 2017 – 8 avril 2018), Louisiana Museum of Modern Art, Humlebæk (3 mai – 19 août 2018), Museum Ludwig, Cologne (15 septembre 2018 – 13 janvier 2019), Prestel, 2017
Gabriele Münter: The Search for Expression 1906-1917, The Courtauld Gallery, Londres, 2005
→Gabriele Münter, Une artiste du Cavalier Bleu, Musée des beaux-arts de Bordeaux, Bordeaux, 22 octobre 2004 – 23 janvier 2005
→Gabriele Münter, Lenbachhaus, Munich, 31 octobre 2017 – 8 avril 2018
Peintre et graveuse allemande.
Née dans une famille protestante appartenant à la classe moyenne supérieure, Gabriele Münter s’inscrit en 1897 à Düsseldorf à la Malschule für Damen (« école pour dames »). Après un séjour de deux ans aux États-Unis, elle s’installe à Munich en 1901 pour poursuivre sa formation artistique, se tournant assez rapidement vers les cours organisés par la nouvelle association artistique Phalanx (« la phalange »). Elle apprend la gravure sur bois auprès d’Ernst Neumann, la sculpture avec Wilhelm Hüsgen, mais suit surtout les cours de nu de Vassily Kandinsky. En 1902, le maître et l’élève affichent au grand jour leur relation amoureuse. Découvrant la peinture en plein air, la jeune femme peint des paysages par petites touches qu’elle pose au couteau, dans des couleurs en nombre limité (Kandinsky beim Landschaftmalen [« Kandinsky dans un paysage »], Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich, 1903). Entre 1902 et 1906, le couple voyage, avant de se fixer à Sèvres, près de Paris. G. Münter commence à être reconnue comme une artiste à part entière : ses toiles sont acceptées au Salon des indépendants, ses gravures au Salon d’automne, et une sélection de ses gravures sur bois est présentée dans la revue Tendances nouvelles en 1906. En 1908, de retour en Allemagne et installé à Munich, le couple découvre, durant l’été, la petite ville de Murnau, au pied des Alpes bavaroises, qu’ils vont fréquenter régulièrement avec Alexei Jawlensky et sa compagne Marianne von Werefkin. Dans les nombreux paysages qu’elle réalise de Murnau et de ses environs, la peintre délaisse touche et couleurs impressionnistes pour des compositions synthétiques, traitées en larges à-plats de couleurs franches. Les contours sont simples, les formes vont à l’essentiel, souvent marquées par des cernes noirs, hérités du cloisonnisme de Paul Gauguin que A. Jawlensky a fait connaître à ses compagnons (Landschaft mit Weisser Mauer [« Paysage au mur blanc »], Karl Ernst Osthaus-Museum, Hagen, 1910).
Membre fondatrice, en 1909, de la Neue Künstlervereinigung München (« nouvelle association des artistes munichois »), elle crée finalement, avec V. Kandinsky et Franz Marc, le Blaue Reiter (« cavalier bleu »), groupe d’artistes qui réunit les partisans du nouvel expressionnisme allemand. Continuant à se rendre à Murnau, où elle a acheté une maison surnommée la Maison des Russes, elle découvre les peintures sur verre bavaroises. Marqué par la naïveté et le primitivisme de la forme dont ces objets témoignent, le couple les collectionne et les fait apparaître dans leurs œuvres. Par la suite, des paysages et natures mortes de la peintre, comme Maske mit Rosa (« Masque noir avec rose », 1912), montrent l’influence du formalisme d’un Pablo Picasso ou de l’expressionnisme allemand du groupe Die Brücke (« le pont »). Le marchand Herwarth Walden découvre alors son art et s’engage pour elle : en 1913, elle est la première artiste du Blaue Reiter à bénéficier d’une exposition personnelle à la galerie Der Sturm. Exilée pendant la guerre, séparée de V. Kandinsky – rentré en Russie en 1915 –, elle connaît des périodes difficiles à son retour en Allemagne en 1920. En 1930, avec son nouveau compagnon, l’historien d’art Johannes Eichner, elle s’installe définitivement à Murnau où, durant le restant de sa vie, elle déclinera des motifs similaires à ceux des années 1910. En 1957, elle fait don de 25 œuvres de jeunesse de V. Kandinsky et de plusieurs de ses propres œuvres à la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich. Longtemps éclipsée par l’aura de V. Kandinsky, elle a fait l’objet en 1992 d’une grande rétrospective qui a su montrer le rôle essentiel qu’elle avait joué dans la naissance de l’art moderne en Allemagne.