Ina Aruetty, As Nature. Gedula Ogen, cat. exp., Beit Aharon Kahana Gallery – The Ramat Gan Museums of Art, Ramat Gan (3 février – 20 avril 1996), Ramat Gan, Beit Aharon Kahana Gallery – Ramat Gan Museums, 1996
→Ofrat, Gideon, « The Beginnings of Israeli Ceramics », Ariel, no 90, 1992, p. 75-95
Gedula Ogen: As Nature, Beit Aharon Kahana Gallery – The Ramat Gan Museums of Art, Ramat Gan, 3 février – 20 avril 1996
→Sculpture in Clay: Gedula Ogen, pavillon de la Céramique, musée Haaretz, Tel Aviv, 1974
→Gedula Ogen: Exhibition, Maskit 6 Gallery, Tel Aviv, 1967
Sculptrice et céramiste israélienne.
Gedula Ogen fait partie de la deuxième génération d’artistes céramistes israéliens et israéliennes. Elle est la fille de Joseph Schweig (1905-1985), photographe renommé qui a documenté les fouilles archéologiques des années 1930 et 1940 en Palestine, où G. Ogen raconte avoir passé beaucoup de temps pendant son enfance. Une fois son diplôme obtenu à l’académie Bezalel des arts et du design de Jérusalem, en 1952, ce lien avec l’archéologie pousse G. Ogen à entrer en contact avec Hedwig Grossman Lehmann (1902-1998), l’une des premières artistes céramistes israéliennes, qui se sert de terre et de couleurs naturelles régionales dans sa production. G. Ogen rejoint l’atelier de H. Grossman Lehmann en 1953 et sera influencée par la palette et les matériaux qu’elle utilise, ainsi que par les souvenirs qu’elle-même garde des fouilles archéologiques de son enfance. Les vases et figures d’animaux qu’elle réalise à partir de la fin des années 1950 sont façonnés de manière traditionnelle, à l’aide d’un tour de potier, puis enduits de peintures minérales et cuits au four à bois.
Au début des années 1960, G. Ogen laisse de côté ces œuvres en argile de taille modeste pour se consacrer à la création de bas-reliefs monumentaux destinés aux espaces publics. Ces œuvres, qui conservent les teintes naturelles du paysage alentour, ont tout d’abord un lien figuratif avec leur environnement avant de s’orienter vers un rendu plus abstrait. L’artiste se concentre ensuite sur la réalisation de sculptures autonomes, qui se présentent sous la forme de structures abstraites faites de ballots de matériaux souples. Cette évolution vers l’abstraction reflète l’influence des céramistes états-uniens et états-uniennes du mouvement expressionniste abstrait, qui émerge dans les années 1950. C’est lors d’un voyage aux États-Unis en 1968 que G. Ogen rencontre le pionnier du mouvement, Peter Voulkos (1924-2002), et voit les œuvres de John Mason (1927-2019) et de Stephen De Staebler (1933-2011). En libérant la glaise de ses limitations traditionnelles et techniques, ses sculptures combinent la spontanéité du geste expressionniste abstrait et l’acceptation zen de l’imperfection qui caractérise la tradition céramique japonaise.
G. Ogen se rend en effet au Japon au milieu des années 1970. Mais avant même de rencontrer ces courants de pensée, elle en incorpore l’essence dans ses œuvres en laissant le matériau s’exprimer sans intervention brutale ni tentative de dissimuler les traces du processus créatif, tissant ainsi un dialogue entre le matériau et l’artiste. L’utilisation de béton coulé dans des moules de sable humide dans ses œuvres tardives permet d’accentuer encore davantage cette impression de souplesse et de « puissance par la douceur ».
Qu’il soit de petite taille ou monumental, sous forme de bas-relief ou autonome, en terre, en argile ou en béton, ou marqué par des influences locales ou étrangères, l’art de G. Ogen est en évolution constante depuis ses débuts. Il n’a toutefois jamais perdu de vue l’environnement qui l’a vu naître, que ce soit par les sujets qu’il aborde ou par sa palette de couleurs. C’est grâce à cet ancrage local qu’il demeure une référence en matière de sculpture céramique abstraite israélienne.
En parallèle de sa carrière d’artiste, G. Ogen forme une nouvelle génération d’artistes céramistes israéliens et israéliennes et dirige le département de céramique à l’académie Bezalel des arts et du design de 1965 à 1980. Son œuvre bénéficie d’une reconnaissance durable et ses œuvres ont été exposées dans le monde entier. Elle a notamment contribué au pavillon israélien lors de l’Exposition universelle de 1967 à Montréal et a exposé au Victoria and Albert Museum, à Londres, en 1972.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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