Hesse Herta, Hanna Nagel : Zeichnungen und Lithographien, cat. expo., Osthaus Museum, Hagen (1972), Hagen, Osthaus Museum, 1972
→Nagel Hanna, Ich zeichne weil es mein Leben ist, Karlsruhe, Verlag G. Braun, 1977
Hanna Nagel: Frühe Arbeiten 1926-1934, Kunstlerhaus, Karlsruhe, 1981
→Hanna Nagel, Frühe Werke, 1926-1933, Städtische Galerie, Karlsruhe, 2007
Graveuse et dessinatrice allemande.
Fille d’une institutrice et d’un commerçant, Hanna Nagel suit une formation de relieuse avant de s’inscrire à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe en 1919. Cette institution ayant mis en place, dès le début du siècle, un atelier de gravure et de lithographie, la jeune artiste se tourne assez naturellement vers ces techniques dans lesquelles elle fait preuve d’une grande habileté. Elle fréquente les cours de Walter Conz, de Wilhelm Schnarrenberger et surtout de Karl Hubbuch, chef de file de la branche badoise de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit), courant allemand d’après-guerre, qui met l’accent sur une représentation vériste du monde contemporain. Commence alors une première période dans l’œuvre de l’artiste : elle suit l’exemple de son professeur tant dans le choix des thèmes, à fort contenu social, que dans le style vif et tranchant, généralement peu flatteur pour les modèles. Mais, contrairement à K. Hubbuch, elle choisit de traiter ces figures seules, isolées de leur environnement, leur donnant ainsi une étrange présence (Zigeunerin [gitane], galerie Hasenclaver, Munich, 1928 ; Mädchen mit Blauem Mantel [jeune fille au manteau bleu], The Art Institute, Chicago, 1929). En 1929, elle s’installe à Berlin, où elle fréquente les cours de Hans Meid et d’Emil Orlik à l’Académie des beaux-arts. Elle épouse en 1931 le peintre Hans Fischer. C’est la fin de sa période vériste.
Avec les cours d’E. Orlik, et plus encore après son mariage, elle préfère à la gravure le dessin à la plume et change sa manière du tout au tout. À la représentation de la réalité succède la mise en scène d’un monde intérieur. En 1933, elle obtient le prix de Rome et, Hans Fischer l’ayant reçu peu après, tous deux s’installent durant deux ans dans la capitale italienne. De retour en Allemagne, elle commence un travail d’illustration, d’auteurs russes en particulier, qu’elle ne cessera plus jusqu’à sa mort. En 1937, elle obtient une médaille d’argent dans la section graphique de l’Exposition internationale de Paris. L’un des chefs-d’œuvre de cette seconde période est l’interprétation libre qu’elle donne des préludes de Chopin dans une série de dessins réalisés en 1945. En 1998, la Ville de Karlsruhe a créé un prix Hanna-Nagel destiné à récompenser chaque année une artiste de plus de 40 ans.