Miguel Amado (dir.), Netless, cat. expo, Museu Coleção Berardo, Lisbonne (1er mars – 18 mai 2010), Lisbonne, Museu Coleção Berardo, 2010
→Joana Vasconcelos : de fil(s) en aiguille(s), cat. expo., Patinoire royale, Bruxelles, (23 novembre 2016 – 25 mars 2017), Bruxelles, Éditions de la Patinoire royale, 2016
→Juncosa Enrique & Sartwell Crispin, Joana Vasconcelos: Material World, Londres, Thames & Hudson, 2015
Joana Vasconcelos – Versailles, château de Versailles, Versailles, 19 juin – 30 septembre 2012
→Textures of Life, ARoS Aahrus Kunstmuseum, Aahrus, Danemark, 14 octobre 2016 – 19 février 2017
→Joana Vasconcelos, I’m Your Mirror, Guggenheim Museum, Bilbao, 29 juin – 11 novembre 2018
Sculptrice et artiste multimédia portugaise.
Formée à l’école d’art Ar.co de Lisbonne entre 1989 et 1996, Joana Vasconcelos a reçu, entre autres, le prix EDP Novos artistas en 2000 et le prix The Winner Takes It All de la fondation Berardo, en 2006 à Lisbonne. Présenté lors d’importantes expositions personnelles et collectives au Portugal et à l’étranger, son travail frappe tout d’abord par son inventivité, son exubérance chromatique et son apparence ludique. De nombreuses sculptures et installations sont créées par une accumulation d’objets du quotidien : l’énorme lustre de A Noiva (« La mariée », 2001-2005), présenté à la Biennale de Venise en 2005, est fabriqué avec des milliers de tampons hygiéniques, qui, détournés de leur fonction habituelle, ironisent sur les mécanismes de la société de consommation, alors que le titre suggère une possible référence à l’œuvre de Marcel Duchamp.
La question de l’identité « féminine » est explorée par l’artiste dans de multiples pièces, notamment à travers l’appropriation d’éléments extraits de l’univers domestique, comme le travail au crochet ou des casseroles et des couvercles, avec lesquels est fabriquée, par exemple, une grande chaussure à talon (Cinderela, « Cendrillon », 2007). Cette stratégie d’appropriation et de détournement touche également l’univers de la culture populaire, en particulier portugaise : ainsi, les somptueuses sculptures de Coração independente (« Cœur indépendant », 2004-2008) évoquent à la fois le fado et les traditionnels bijoux portugais en filigrane, tout en étant fabriquées avec des couverts en plastique coloré, matériau moderne et anodin ; dans Euro-Visão (« Euro-vision », 2005), un téléviseur, transmettant le célèbre concours de chansons populaires est recouvert de napperons au crochet, que l’on retrouve dans de nombreux foyers.
L’artiste est intervenue à plusieurs reprises dans l’espace public en créant des œuvres, souvent de grandes dimensions : pour Varína (2008), elle a collaboré avec de nombreuses femmes pour réaliser un ouvrage au crochet monumental, destiné à être suspendu sous le pont Dom Luís I, à Porto. Son œuvre a été présentée dans une importante exposition monographique en 2010, au musée de la collection Berardo. En 2012, elle est invitée à exposer au château de Versailles, mais sa mémorable « mariée » se voit retirée de l’exposition.