Kandalaft, Reel, Diab Salam (dir.), Juhaina Habibi Kandalaft, cat. exp., Ibdaa Art Gallery, Kafr Yasif (2017), Kafr Yasif, Ibdaa Association for Improving Art in the Arab Society, 2017
Palestinian Story: Palestinian Women Global Art Exhibit, Palestine Museum US, Woodbridge, 8 mars – 30 mai 2020
→7 Masters of Palestinian Art – Season 2, Auróra, Budapest, 2018
→Juhaina Habibi Kandalaft, Ibdaa Art Gallery, Kafr Yasif, 2017
Peintre, sculptrice et professeure d’art.
Juhaina Habibi Kandalaft grandit entre Haïfa et Nazareth jusqu’en 1967. Elle étudie l’art à l’Oranim College à Tivon, dont elle sort diplômée en 1985. Son œuvre reflète son amour pour son pays à travers les sujets qu’elle peint, comme les cultures, les oliviers et les orangers. Tous ces éléments présents dans la nature locale se mêlent aux femmes de ses tableaux. De cette manière, elle représente la trinité de la femme, de la terre et de la patrie, comme dans la toile Tazrae fi a a liradi habat alqamh fatahsud miat dueufa 1 [Sème un grain de blé en terre et tu le moissonneras au centuple 1, 1998].
Les femmes des tableaux de J. Habibi Kandalaft sont parfois inspirées des figures mythologiques de la région, comme des déesses cananéennes ou babyloniennes. L’artiste représente la divinité babylonienne Ishtar sous deux formes. Dans la toile intitulée Eishtar 1 – fi albad’ kanat ’iimra’a [Ishtar 1 – Au commencement était une femme, 2013], la déesse apparaît dans la continuité de l’iconographie originelle, à laquelle s’ajoutent des ornements moyen-orientaux tels que des motifs géométriques, des plantes et des fleurs. En revanche, dans Eishtar 2 [Ishtar 2, 2013], elle est représentée en femme porteuse d’un fonds culturel à la fois palestinien et égyptien, mêlant le passé et le présent en une figure symbolisant la puissance de la femme.
Dans les tableaux de J. Habibi Kandalaft, les femmes sont souvent représentées avec un air lointain, portant des vêtements le plus souvent de couleurs vives ou décorés de motifs originaires du patrimoine visuel du Moyen-Orient. Ces représentations entrelacent le réel, l’imaginaire et le mythique.
L’œuvre du père de l’artiste, l’écrivain Émile Habibi, ainsi que celle du poète Mahmoud Darwich influencent ses tableaux et confèrent à certains d’entre eux un caractère nativiste. Des toiles de jeunesse, comme Tifl min hadha alzaman [Un enfant de notre temps, 1989] et Sabra Washatila [Sabra et Chatila, 1988], expriment son souci du contexte politique. Son travail est toutefois un processus expérimental, qui produit son langage propre. Bien que l’artiste ait été proche du réalisme dans la deuxième moitié des années 1990, elle se met à incorporer davantage d’éléments historiques et symboliques, comme des broderies palestiniennes, qu’elle réinterprète dans des œuvres telles que ‘Umuma [Maternité, 2014].
En 2016, l’artiste déclare : « Je dessine ce que je ressens et cela se manifeste dans un message politique et patriotique, ou dans un poème non écrit, ou dans une scène naturelle, par exemple une fleur. Je révère mon héritage et je tâche, à travers ma participation artistique, de transmettre mon patrimoine classique, ancien et magnifique, en l’intégrant dans le passé, le présent et l’avenir, pour que mon message touche jeunes et vieux. » Dans les toiles de J. Habibi Kandalaft, l’amour de la vie surmonte la mort. L’humanité y apparaît non seulement à travers son respect pour la vie sous toutes ses formes, mais aussi pour toutes les religions et nations. L’espoir est donc la valeur cardinale de l’artiste.
L’œuvre de J. Habibi Kandalaft est exposée en Israël, en Palestine et à l’étranger. Elle a cofondé Ibdaa, une association pour le progrès de l’art dans la société arabe.
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