Lea Nikel, cat. expo., The Israel Museum, Jerusalem (1985), Jerusalem, Israel Museum, 1985
Lea Nikel, galerie Colette Allendy, Paris, 1957
→Lea Nikel, Tel Aviv Museum of Art, Jerusalem, 1995
→Lea Nikel, Tel Aviv Museum of Art, Jerusalem, 2005
Peintre israélienne.
Lea Nikel naît dans une famille religieuse qui émigre en Palestine en 1920, à la suite d’une vague de pogroms. Élevée à Jérusalem puis à Tel-Aviv, elle étudie en 1935 avec Haïm Gliksberg, un artiste formé à Odessa. Après la naissance de sa fille et la séparation d’avec son mari, elle entre, en 1946, au Studia, école d’art non officielle, dirigée de 1945 à 1948 par Yehezkel Streichman et Avigdor Stematsky, fondateurs du groupe Nouveaux Horizons, proches d’une abstraction lyrique. En 1950, elle part à Paris en quête d’une tradition artistique qui fait défaut au jeune État, rejoignant ainsi une colonie d’artistes étrangers. Influencée par l’École de Paris, dont Pinchus Krémègne, elle passe quelque temps à la mythique Ruche. En 1954, année clé dans l’évolution de son œuvre au cours de laquelle elle découvre Jean Fautrier, Wols, Georges Mathieu, Jean Dubuffet, mais aussi Mark Tobey, Jackson Pollock, Arshile Gorky, Hans Hofmann et l’Action Painting, elle commence à conjuguer le vocabulaire de l’art informel avec un usage très audacieux de la couleur, sans abandonner le souci de la composition. Sa première exposition personnelle a lieu en 1954, à la galerie Chermerinsky à Tel-Aviv ; elle expose ensuite à la galerie Colette Allendy, à Paris, en 1957.
Lors de son séjour à New York et de sa rencontre avec l’expressionnisme abstrait, son œuvre évolue vers les grands formats, la monumentalité. Elle redécouvre, grâce aux graffitis des murs de la ville, le pouvoir plastique des lettres, des mots, et introduit même des objets trouvés dans ses toiles. De son passage à la peinture acrylique naît une peinture transparente et plane. Lors de l’exposition Paintings, qu’il lui consacre en 1961 au musée national Bezalel à Jérusalem, Yona Fischer caractérise ainsi l’œuvre de L. Nikel : « Un monde clos […] esthétique et brutal, acerbe et délicat, marqué par l’absence de toute tentation narrative et essentiellement sensuel. » Elle a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix d’Israël de peinture en 1995. Le musée d’Art de Tel-Aviv lui a consacré une importante rétrospective en 1995.