Haftel Naveh, Sally (dir.), Rooms, cat. exp., Zemack Contemporary Art Gallery, Tel Aviv (3 janvier – 3 février 2015)
→Wester, Anders (dir.), Lee Yanor, Stockholm, The Jewish Theatre, 2012
→Levia, Stern (dir.), Lee Yanor Works, cat. exp., musée d’Art israélien, Ramat Gan (janvier 2000), Ramat Gan, Musée d’Art israélien, 2000
My Body Remembers, Tony Cragg Foundation, Wuppertal, octobre – novembre 2019
→Memory Fields, musée des Beaux-Arts, Taipei, 15 septembre – 18 novembre 2007
→Images de danse, Centre Pompidou, Paris, 1-30 avril 1994
Plasticienne, réalisatrice et photographe israélienne.
Lee Yanor étudie les arts plastiques et la photographie dans le cadre de sa licence à l’académie Bezalel des arts et du design de Jérusalem (1984-1988). Elle participe également à un programme d’échange avec le Pratt Institute de New York (1987), puis obtient un master d’arts plastiques à l’université Paris 8 (1993).
Sa pratique de la danse dès son plus jeune âge constitue pour elle une source d’inspiration artistique majeure. Dès les années 1990, elle aborde cette discipline à travers le prisme de la photographie au Théâtre de la Ville, à Paris, où elle collabore avec plusieurs chorégraphes pour capter des mouvements différés, suspendus, sans attente d’aboutissement. Ces « improvisations photographiées », comme l’artiste les appelle, qui mettent en scène la danse et le corps humain, sont des motifs récurrents dans ses œuvres, comme dans Emulsion 5 (2018).
L. Yanor crée des installations vidéo, émulsions et hologrammes dans lesquels elle mêle photographie, danse, musique, son et technologie. Elle s’intéresse tout particulièrement au poétique, à la frontière entre la réalité et l’imaginaire, où passé et avenir se confondent et permettent aux inhibitions de faire surface. Ainsi, son œuvre Hanging (1994-2022) laisse affleurer quelque chose qui se situe au-delà du sujet visible à travers l’expérience d’un présent continu.
Techniquement, L. Yanor applique du liquide photosensible à même sa toile et expose ensuite cette émulsion photographique à la lumière rouge de la chambre noire. Ce procédé génère une substance sensorielle qui révèle les traces visibles de ses actions, comme un retour dans le temps, au XIXe siècle. Cette technique lui permet de se replonger sans cesse dans la magie intangible de la photographie analogique et, ainsi, de créer des images d’un temps subjectif qui nous invitent au voyage, comme dans Emulsion 10 (2017).
L’artiste fait aussi fréquemment usage des nouvelles technologies numériques, notamment les projections multicanaux sur écrans géants. Ses images apparaissent et disparaissent de façon unique et créent des récits immersifs dans lesquels les éléments rythmiques, qui mêlent sujet, lumière, couleur et son, ont un effet hypnotisant sur les spectateurs et spectatrices. Elle emploie notamment ces techniques dans son œuvre My Body Remembers (2019), une installation vidéo à trois canaux filmée dans les ruines de l’Eden, le premier cinéma de Tel Aviv, et qui inclut une performance de la danseuse et actrice Ruth Amarante, membre de la compagnie de Pina Bausch, Die Tanztheater Wuppertal. L’œuvre explore la mémoire collective liée à ce site historique, ainsi que les souvenirs cognitifs, sociaux et physiques qu’évoquent les ruines du cinéma.
Son œuvre Coffee with Pina (2006) est un film d’une heure qui retrace ses rencontres avec la célèbre chorégraphe Pina Bausch. L. Yanor est en effet l’une des rares personnes à avoir été invitées dans son studio. À la suite de leurs rencontres entre 2002 et 2005, elle a l’occasion d’en dresser un portrait unique en son genre. Le film entremêle avec poésie images de leurs rendez-vous, mouvements de danse et performances.
L. Yanor a bénéficié d’expositions individuelles dans le monde entier et participé à plus d’une vingtaine d’expositions collectives, projections et festivals. Elle a reçu de nombreux prix, dont le prix Coreografo Elettronico de vidéodanse, MADRE, Naples (2017) et le prix de photographie Leon Constantiner, musée d’Art de Tel Aviv (2002). Ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques et privées, dont celles du Centre Pompidou, à Paris, et du musée des Beaux-Arts de Taipei, à Taïwan. Elle vit et travaille à Tel Aviv.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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