Kathleen Nugent Mangan, Lenore Tawney: Drawings in Air, Wilton, Browngrotta arts, 2007.
→Sigrid Wortmann Weltge, Lenore Tawney: Celebrating Five Decades of Work, Wilton, Browngrotta arts, 2000.
→Kathleen Nugent Mangan, Vestures of Water: The Work of Lenore Tawney, Allentown, Allentown Art Museum, 1997.
Lenore Tawney: Wholly Unlooked For, University of the Arts, Philadelphie, 2013
→Lenore Tawney: A Retrospective, American Craft Museum (now Museum of Arts and Design), New York, Art Institute of Chicago, Chicago, Renwick Gallery, Washington, 1990
→Lenore Tawney, Staten Island Museum, New York, 1961
Artiste textile états-unienne.
Les domaines éthérés de l’eau, de la translucidité et de la lumière fascinaient Lenore Tawney, qui sut en saisir l’essence dans des œuvres ajourées, des gazes tissées et des tapisseries luminescentes. Née dans la ville américaine de Lorain (Ohio), Tawney s’installe dans l’Illinois où, dans sa jeunesse, elle travaille comme relectrice-correctrice et prend des cours de beaux-arts. Durant les années 1940, elle étudie le dessin, la sculpture et le tissage au Bauhaus de Chicago (Institut de design) auprès de László Moholy-Nagy, Alexander Archipenko et Marli Ehrman. Après avoir renié ses premières sculptures en argile, elle achète un métier à tisser à la fin des années 1940. Son séjour à la Penland School of Crafts, école d’artisanat de Caroline du Nord, en 1954, auprès de Martta Taipale, artiste finlandaise de la tapisserie, s’avère déterminant dans le choix de son médium. Elle crée des textiles tissés à plat et fait des expériences avec des lins, des soies et des laines afin de réaliser des tapisseries à chaîne ouverte, composées d’espaces tissés et non tissés et de fils tortueux. En 1957, Tawney s’installe à New York où elle fréquente notamment des peintres minimalistes, en particulier Agnes Martin. Les voyages qu’elle effectue en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud de 1949 à 1965 lui permettent d’élargir son répertoire de symboles et d’approches conceptuelles.
Dans les années 1960, Tawney se consacre entièrement aux dimensions spatiales, linéaires et méditatives du textile. En 1961, elle apprend les techniques séculaires du tissage andin de la gaze, afin d’enrichir son travail de chaînes aux structures complexes qui confèrent à ses œuvres un effet d’ondulation. L’artiste conçoit pour son métier un peigne ouvert, ce qui lui permet de modifier la forme de ses œuvres aériennes au moment même du tissage. Elle incorpore parfois tresses, plumes et morceaux de laiton dans ses pièces tissées et ses constructions textiles. L’œuvre capitale de Tawney incite le Museum of Contemporary Crafts de New York à organiser, en 1963, l’exposition collective Woven Forms, dont le titre (Formes tissées) est emprunté à la manière dont Tawney décrit ses créations. Cette manifestation itinérante la range parmi les artistes américaines, avec Sheila Hicks et Claire Zeisler, entre autres, qui explorent les techniques du métier à tisser, les matériaux malléables et les trois dimensions. Tawney participe en 1969 à l’exposition Wall Hangings, au Museum of Modern Art à New York, ainsi qu’aux Biennales internationales de la tapisserie à Lausanne, avec d’autres femmes artistes de la Nouvelle Tapisserie. Les matériaux et les formes de certaines suspensions sculpturales et œuvres sur papier, de certains collages et assemblages témoignent de son étude des arts amérindien et de l’Égypte ancienne, ainsi que de son intérêt pour les archétypes et la vénération de la nature. Tout au long de sa vie, elle a reçu de très nombreuses commandes de tapisseries et d’installations textiles. Son œuvre a bénéficié d’une reconnaissance accrue avec la série d’expositions Lenore Tawney: Mirror of the Universe au John Michael Kohler Arts Center à Sheboygan (Wisconsin), organisées en 2019 et 2020.
Publication en partenariat avec le Centre Pompidou, dans le cadre de l’exposition Elles font l’abstraction présentée au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Galerie 1, Paris, du 5 mai au 23 août 2021, sous le commissariat de Christine Macel et de Karolina Ziebinska-Lewandowska (pour la photographie), assistées de Laure Chauvelot. Notice tirée du catalogue de l’exposition publié par les éditions du Centre Pompidou ©Éditions du Centre Pompidou, 2021