Andrea Echeverría, « ‘La recuperación del territorio invisible de nuestra cultura”: el poder de las instalaciones textiles de Loreto Millalén », Latin American and Caribbean Ethnic Studies, no. 2, vol. 20, 2025, p. 181-200
→Bengoa, Mónica (dir.), Diálogos, Territorios Alternos, Santiago, Centro de Estudios Interculturales e Indígenas (CIIR) et Pehuén Editores, 2018
→Francisco Gallardo (dir.), Diálogos: Arte contemporáneo y diálogo intercultural, Santiago, Centro de Estudios Interculturales e Indígenas (CIIR) y Pehuén Editores, 2015
Territorios en Tránsito, Museo Antropológico y de Arte Contemporáneo de Guayaquil, Guayaquil, 30 mai – 28 juillet 2019
→Diálogos del reconocimiento. Investigación y creación en torno a la interculturalidad, Museo de Arte Contemporáneo de Valdivia, Valdivia, 17 décembre 2014 – 21 mars 2015 ; Centro Cultural Palacio de la Moneda, Santiago, 22 avril – 2 août, 2015 ; Sala de exposiciones Campus San Francisco de la Universidad Católica de Temuco, Temuco, 24 août – 14 octobre 2015
→Ñimin: Dibujo de la Tierra, Centro Cultural Estación Mapocho, Santiago, 7 – 24 avril 2011 ; Museo Textil de Oaxaca, Oaxaca, 19 mai – 10 août 2012
Artiste textile, tisserande, teinturière et graveuse mapuche.
Loreto Millalén explore dans son œuvre ses racines et identités, faisant de son art textile une expression de reconnaissance du peuple mapuche. Son père, Juan Millalén, lui transmet la culture mapuche, héritage complété lors de ses études auprès de l’académicienne et plasticienne Lorena Lemungier (1954-). L. Millalén fait une licence en art, spécialité gravure, à la faculté d’art de l’Universidad de Chile (1993-2000). Elle obtient un diplôme de troisième cycle en écologie sociale et politique de la fondation Heinrich Böll et de l’Universidad de Santiago en 2013. Depuis, elle est chercheuse indépendante en art textile mapuche et teintures naturelles.
Ses voyages en Amérique latine, incluant le Mexique et le Guatemala, à la fin des années 1990, réveillent en elle sa « mémoire textile », selon ses propres mots. Sa trajectoire artistique se fonde dans le travail collectif et l’activisme en faveur de la reconnaissance des peuples autochtones du territoire Wallmapu. En tant que directrice du Taller y Escuela de Arte Textil Mapuche Ad Llallin, fondé en 2008, elle œuvre à la transmission des savoirs et à la revitalisation des traditions textiles à travers de nouvelles créations, concevant le textile comme un territoire à réapproprier. Cette vision s’exprime dans les expositions collectives et les ateliers organisés avec les étudiant·es de cette école, motivé·es à « reminéraliser les territoires invisibles » (Ñimin. Dibujo de la Tierra [Dessin de la Terre], 2011-2012 ; Chañuntuku: Estallido Ondulante de la Tierra [Explosion ondulante de la Terre] / Trarüwe ka kutama, 2013 ; Witral ka Mapu [Le Tissage et la Terre], 2014 ; Estación Mapuche [Station Mapuche], 2017).
À partir de 2014, elle participe au projet Diálogos del Reconocimiento [Dialogues de la reconnaissance] porté par le Centro de Estudios Interculturales e indígenas et de la Pontificia Universidad Católica de Chile (UC) : un espace de réflexion interculturelle entre académicien·nes, artistes en général, membres des peuples autochtones et, en particulier, créateur·ices mapuches, pour explorer les rencontres, désaccords et résistances imbriqués dans le tissu culturel. Pour ce projet, elle réalise la sculpture textile Fuchakeche Ruka Yem [Foyer des ancêtres, 2014], une capsule faite de fibres et de nœuds tissés, conçue comme un espace dans lequel, les visiteur·ses peuvent cohabiter avec les « ancêtres », considéré·es comme des protecteur·ices de la culture mapuche. Toujours dans le cadre du projet Diálogos del Reconocimiento, elle expose l’œuvre Cuando el alma seca, recobra la memoria del torrente [Lorsque l’âme sèche, la mémoire du torrent revient, 2016], réalisée avec le collectif Pu Chilkatube, du Taller de Conexiones Textiles y Arte Textil Mapuche Ad Llallin. Cette installation est la création d’un groupe relié par ses identités mapuche à travers des trajectoires et processus narratifs matérialisés en sculptures textiles de fibres végétales, toisons, nœuds et tricots, dans un espace peuplé de volcans.
L. Millalén crée des espaces pour récupérer et transmettre les traditions mapuches. Dans Calendario Hemoglobina Lunar[Calendrier hémoglobine lunaire, 2010], elle dessine dans le tissage des séquences de petits carrés codifiant le cycle menstruel par la technique ancestrale ñimin. Dans l’installation En tiempos de cambio la tierra fecunda el cielo [En temps de changement la terre féconde le ciel, 2016], elle tisse des textiles et des aliments natifs – épis de maïs, patates et plantes médicinales – en formant un grand ensemble circulaire qui, à l’instar du reste de son œuvre textile, articule mémoires et territoires du peuple mapuche.
En collaboration avec la Fondation Cartier pour l’art contemporain
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025