Wise Kelly, Jacobi Lotte, Photographs, New Hampshire, Addison House, 1978
→Atelier Lotte Jacobi, Berlin, New York, cat. expo., Das Verborgene Museum, Berlin (23 janvier – 23 mars 1997) ; Suermondt Ludwig Museum Aachen (5 avril – 25 mai 1997) ; Museum Ostdeutsche Galerie Regensburg (1 juin – 13 juillet 1997), Berlin, Das Verborgene Museum, 1997
→Moriarty Peter, Lotte Jacobi, photographs, Boston, David R. Godine, 2003
Lotte Jacobi, Photographien, Käthe Kollwitez Museum, Cologne, 14 septembre – 25 novembre 2012
→Lotte Jacobi, Preus Museum, Horten, 25 août – 27 septembre 2015
Photographe états-unienne d’origine allemande.
Grande figure de la photographie de l’entre-deux-guerres, Johanna Alexandra, dite Lotte, Jacobi est célèbre pour ses portraits. À Berlin puis à New York, elle fréquente les milieux d’avant-garde, mais ses images sont souvent plus humanistes que formalistes. Issue d’une famille de photographes de Prusse orientale installée à Berlin depuis 1920, elle travaille d’abord en studio avec son père avant d’entrer à l’Académie de photographie de Munich en 1925. De retour à Berlin, elle dirige le studio familial, spécialisé dans le portrait traditionnel, et commence à travailler pour la presse et les magazines illustrés. Entre 1927 et 1935, elle réalise une série de portraits de personnalités des milieux artistiques et intellectuels avant-gardistes de la république de Weimar, dans des postures naturelles et libres (le théologien Martin Buber, Odenwald, 1928 ; l’actrice Lotte Lenya, Berlin, vers 1930). Équipée d’un appareil Ermanox, elle se passionne pour la photographie de danse et de théâtre. L’exposition Dance Photographs organisée par le Brooklyn Museum en 1937 présente de nombreux exemples de ses images en mouvement. Proche des milieux communistes, elle rend visite, en 1932, à la photographe Tina Modotti à Moscou. Juive, engagée à gauche, elle est ensuite contrainte de fuir et, en 1935, quitte Berlin pour New York, où elle ouvre un studio.
Elle réalise des portraits de l’intelligentsia new-yorkaise en exil, comme celui de Berenice Abbott (1943). Elle est également connue pour son portrait d’Albert Einstein (Princeton, 1938), qu’elle photographie au naturel, assis à son bureau, ébouriffé et habillé d’un blouson de cuir, travail qui sera refusé par Life pour sa trop grande simplicité. Dans les années 1940, elle aborde la photographie expérimentale avec ses séries Photogenics, images jouant sur les textures et les lumières, et réalisées sans appareil. Une partie de sa série Adventures in the World of Light est montrée au Museum of Modern Art (MoMA) en 1948 dans l’exposition In and Out of Focus. Dans son studio new-yorkais ainsi que dans sa galerie du New Hampshire, qu’elle ouvre à Deering en 1963, elle expose les photographes qu’elle aime, comme Minor White, ainsi que des femmes artistes. Dans les années 1970, elle s’engage politiquement contre la guerre du Vietnam et le nucléaire, tout en continuant à réaliser de nombreux portraits.