Sobrino, Soledad (dir.), Adriana Bustos, Claudia Del Río y Mónica Millán: Paisaje peregrino, cat. exp., Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Buenos Aires (19 novembre 2021 – 23 mai 2022), Buenos Aires, Akián Gráfica, 2022
→Gluzman, Georgina Gabriela, « El vértigo de lo lento de Mónica Millán: presentar mundos », Caiana, n° 2-8, 2013, p. 1-13
→Rosa, María Laura, « Mónica Millán: Hilando naturaleza », in La Pregunta por el límite, I Simposio de Arte Argentino y Pensamiento Crítico-2003 y II Simposio de Arte Argentino y Pensamiento Crítico-2005, Buenos Aires, Asociación Argentina de Críticos de Arte, 2009
Adriana Bustos, Claudia del Río, Mónica Millán: Paisaje peregrino, Museo de Arte Moderno de Buenos Aires, Buenos Aires, 19 novembre 2021 – 23 mai 2022
→Mónica Millan: cositas, el olvido de mí, Piedras Galería, Buenos Aires, 12 novembre 2021 – 12 février 2022
→Anotaciones y algunas flores, Galería Palatina, Buenos Aires, novembre 2019
Artiste visuelle et textile argentine.
Mónica Millán est à la fois artiste et nonne bouddhiste zen. Son processus créatif s’appuie sur la méditation, la respiration, la cuisine, la couture et sa pratique artistique. Elle poursuit d’abord ses études à l’Institut de dessin et de peinture Antonio-Ruiz-de-Montoya, à Posadas. Après plusieurs périodes consacrées à l’introspection dans des monastères en Bolivie, en Argentine, au Brésil et en France, où elle met sa production artistique en pause, elle revient à la peinture avec des exercices au pinceau à un seul poil, comme dans El Viaje por el Río [Le Voyage sur la rivière, 1996-1997]. De 1986 à 1989, elle est l’élève de Luis Felipe Noé (1933-). Elle a obtenu des bourses de la Fundación Antorchas, du Fondo National de las Artes, de la fondation Rockefeller et de l’Academia Nacional de Bellas Artes.
En 2000, M. Millán reçoit la bourse Trama, décernée dans le cadre d’un programme international de coopération entre artistes qui opère jusqu’à 2006. Elle entre en relation avec RAIN, réseau international d’initiatives d’artistes issus de l’hémisphère Sud. La respiration, la méditation, la récitation de sutras et la couture – expériences et savoirs acquis au cours de sa pratique zen – transforment son processus créatif en un ensemble de cérémonies et de rituels. Ses pièces évoquent un mouvement constant et sont travaillées jusque dans le moindre détail, avec une exigence de perfection et de discipline. M. Millán a été artiste en résidence au Banff Centre of the Arts, au Canada, en 2001, et à Bellagio, en Italie, en 2004. Vers 2002, elle réalise Jardínes de resonancias [Jardins de résonances], installation composée de matériaux naturels : nids, plumes, feuilles, racines, argile modelée et sons. Ses longues marches en montagne et la récupération de matériaux organiques la conduisent à construire des cocons et des récipients à l’intérieur desquels on entend des sons enregistrés par l’artiste avec sa voix. Cette œuvre a été présentée au musée d’Art moderne de Buenos Aires (2002).
Toujours en 2002, à l’invitation du commissaire et agitateur culturel Ticio Escobar (1947-), M. Millán entame un travail avec un village de tisserandes d’ao po’i dans le district du Yataity (Paraguay). Une relation féconde et durable en découle entre création artistique et artisanat populaire, fondée sur la récupération, l’identification et la reconstitution de tissus traditionnels. Parmi ses installations les plus connues, citons Situación de estudio : El vértigo de lo lento [Cas d’étude : le vertige du lent, 2002-2012]. En 2004, réinvestissant la tradition de l’artiste exploratrice, elle mène plusieurs expéditions sur le Paraná afin de recueillir les sons d’un paysage voué à disparaître, au petit matin ou à la tombée de la nuit. Paisaje Misionero [Paysage de Misiones, 2005] et l’installation textile et sonore El Picnic a orillas del río Paraná [Le Pique-nique sur les rives du Paraná, 2007] appartiennent à cette période. Vers 2010, elle réalise des paysages de grand format au crayon sur papier, mêlant animaux, botanique et végétation locale. Autour de 2015, dans le cadre de la Ire Biennale internationale d’Asuncion, elle présente avec Adriana Bustos (1965-) le projet Plantío Barrett [Jardin Barrett], prise de possession symbolique de la terre dans le centre de la capitale paraguayenne, en association avec l’Organisation des femmes paysannes et indigènes Conamuri. Ses œuvres de grand format associent des chutes et des décors de tissu et de couvertures, ainsi que de la broderie au point de couleur qui se mêlent à des dessins noir et blanc, l’ensemble composant des microcosmes d’une profonde beauté.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022