Orshi Drozdik, le corps pathologique, cat. expo., musée des Beaux-Arts, Nantes (18 mars – 21 mai 1995), Nantes, Musée des Beaux-Arts, 1995
→Orshi Drozdik. Adventure & Appropriation, 1975-2001, Budapest, Ludwig Múzeum Budapest, 2002
Orshi Drozdik, Ernst Múzeum, Budapest, 1990
→Orshi Drozdik Retrospective, Ludwig Múzeum Budapest, Budapest, 12 décembre 2001 – 3 mars 2002
→Orshi Drozdik, The Other Venus, MODEM Centre for Modern and Contemporary Arts, Debrecen, 9 octobre 2011 – 8 janvier 2012
Artiste visuelle hongroise.
Orsolya – dite Orshi – Drozdik étudie les arts graphiques à l’Académie hongroise des beaux-arts entre 1970 et 1977. Artiste postconceptuelle, elle cultive toute la gamme des beaux-arts, depuis le dessin jusqu’aux installations. Partant de l’art conceptuel, son œuvre se construit en réalité sur la constitution et la définition du moi, et sur la question de l’identité sexuelle. Son art se développe ainsi entre les deux pôles du moi féminin et du moi créateur. Selon Andrea Tarczali, « par l’adaptation aux réalités d’Europe centrale des stratégies postmodernes du féminisme au service de l’expression du corps et de la voix féminins, [elle] apporte une œuvre unique dans l’art hongrois contemporain ». Dans la performance intitulée Modèle nu (1977), elle dessine un nu féminin d’après un modèle invisible pour les spectateurs, arrêtant ainsi les regards d’hommes attachés à des stéréotypes. Bien que son travail se soit épanoui hors de son pays natal, ses origines hongroises marquent néanmoins ses créations. D’abord par ses motivations : l’inégalité des sexes dans la vie artistique, les champs d’activité différents des hommes et des femmes, les partis pris dans l’appréciation des œuvres existant dans son pays l’ont amenée à s’intéresser aux rôles féminins et au thème de la femme artiste.
C’est à partir de 1978, aux Pays-Bas puis à New York, qu’elle peut accéder à des sources qui vont servir de bases théoriques à ce positionnement difficile à tenir dans son propre pays. Ensuite par sa présence constante, jalonnée par des expositions et des publications, dans la vie artistique hongroise. Elle a fait par ailleurs traduire en hongrois de nombreuses études sur le discours féministe contemporain pour les publier en volume sous le titre Sétáló agyak [Promenades de cerveaux]. Dans la série La Fabrication du moi, exécutée dans les années 1990, chaque installation – Corps / Moi (1984-1993) ; Érotisme médical (1993) ; Le Moi du XIXe siècle (1993) ; Le Moi de religieuse (1993) ; Vierge chevelue (1994) ; Normal et pathologique (1995) ; Oshi Ohashi : Jeune et belle (1997) – présente un aspect particulier de cette construction consciente du moi. Retournée définitivement en Hongrie en 2004, elle est nommée professeure de peinture à l’université hongroise des Beaux-Arts. Fin 2011, a lieu une grande rétrospective au Centre pour les arts modernes et contemporains (Modem) de Debrecen, L’Autre Vénus. Plusieurs de ses créations font partie de collections publiques.