Mendelsohn, Amitai (dir.), Raida Adon: Strangeness, cat. exp., Israel Museum, Jérusalem (21 février 2020 – 31 décembre 2021), Jérusalem, Israel Museum, 2020
→Mendelsohn, Amitai, « Raida Adon: Strangeness, a Conversation between Raida Adon and Dr. Amitai Mendelsohn, Israel Museul’s Senior Curator for Israeli Art », Arts, no 9, décembre 2020, p. 130
→Sela, Rona, Ilona Merber et Suzanne Landau, Raida Adon: Woman Without a Home, exh. cat., Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv, (10 septembre – 29 novembre 2014), Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art
Displaced: Raida Adon’s Strangeness, Rose Art Museum, Waltham, 17 février – 24 juillet 2022
→Raida Adon: Woman Withouut a Home, Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv, 10 septembre – 29 novembre 2014
→Regards sur l’art contemporain israélien, Villa Emerige, Paris, 26 octobre – 22 novembre 2012
Peintre, artiste multimédia, vidéaste, actrice de cinéma et comédienne.
Raida Adon naît dans une famille multiconfessionnelle, au sein de laquelle sont représentées les trois religions majoritaires d’Israël. Elle étudie l’art à la Bezalel Academy of Arts and Design (1999-2002), à la School of Visual Theatre (2001-2002) et à l’Academy of Music and Dance (2003), à Jérusalem. Elle commence sa carrière d’actrice en 1990 avec des rôles dans des pièces pour enfants et des séries télévisées. En 2007, elle reçoit un prix destiné à développer et à cultiver son talent de comédienne pour sa performance dans la pièce Plonter au théâtre Cameri de Tel Aviv. Depuis 2000, en plus de jouer dans des films et des séries, elle crée des projets vidéo artistiques ayant pour thème la religion, l’identité et l’exil.
Sa vidéo Rebirth (2010) est inspirée des rituels funéraires traditionnels hindous, musulmans et chrétiens. Dans cette œuvre, l’artiste adopte une position qui évoque l’iconographie de la Pietà de Michel-Ange. Entourée de personnages féminins, elle joue le rôle de Jésus. Une femme lave son corps « mort » lors d’une cérémonie purificatrice qui la ramène à la vie, tandis que d’autres femmes portant le hijab récitent des vers du Coran. Résonne ensuite un chant de mariage chrétien, en écho au triomphe que représente la mort dans cette religion. Cette œuvre aborde la vie et la mort comme les deux côtés d’une même pièce, entrecroisant différentes croyances autour de l’au-delà issues du christianisme, de l’islam et de l’hindouisme. Elle interroge ce qu’il advient de l’âme, en lien avec le corps qui connaît de nombreux changements depuis la naissance jusqu’à la mort, et soulève ainsi des questions philosophiques, comme celles de l’aliénation et de l’étrangeté.
R. Adon est la première artiste palestinienne à présenter une exposition individuelle, Strangeness (2020), au musée d’Israël, à Jérusalem. Celle-ci porte le même titre qu’une de ses œuvres poétiques épiques (2018), qui traite de l’identité, de l’exil et de la recherche d’un foyer. L’œuvre est une suite narrative d’images oniriques poignantes prenant place dans un environnement surréaliste et fantastique. Elle comporte plusieurs couches d’interprétation : tout en étant profondément enracinée dans le contexte du paysage local, elle évoque des sentiments contrastés de fragilité et de stabilité – fugaces ou permanents –, oscillant entre identité personnelle et identité collective, palestinienne et israélienne.
L’artiste puise dans les rituels de différentes cultures traditionnelles, loin de se limiter à celles des peuples palestiniens. Dans Strangeness, elle aborde la notion d’étrangeté non seulement du point de vue de la nationalité, mais aussi par le prisme des sentiments éprouvés par les individus et peut-être par elle-même, qui a fait dans ce monde l’expérience de l’aliénation. Pour cette œuvre, R. Adon a conçu une valise qui se transforme en maison. Elle explique : « Je voyage constamment d’un endroit à l’autre, comme cette valise. Donc j’ai eu l’idée de la transformer en maison. Même si c’est une belle maison, ce n’est pas la plus confortable. »
R. Adon a reçu le prix d’arts plastiques du ministère israélien de l’Éducation et de la Culture (2011) ainsi qu’un prix pour une exposition au Rose Art Museum de la Brandeis University (Waltham, États-Unis, 2022). Son travail a été exposé dans des institutions de premier plan, en particulier au musée d’Art de Tel Aviv (2014) et à la Villa Emerige, à Paris (2012).
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