Cosmin Costinas, Claire Shea, An : opera for animals, cat. exp., Para Site, Hong Kong (23 mars – 9 juin 2019) ; Rockbund Art Museum, Shanghai (septembre-décembre 2020), Hong Kong, Para Site, 2019
→Andrew Hunter (dir.), Every Now Then : Reframing Nationhood, cat. exp., Art Gallery of Ontario, Toronto (29 juin 2017 – 18 février 2018), Toronto, Art Gallery of Ontario, 2017
→Greg A. Hill, Candice Hopkins, Christine Lalonde, Sakahàn : international indigenous art, cat. exp., National Gallery of Canada, Ottawa (17 mai – 2 septembre 2013), Ottawa, National Gallery of Canada, 2013
Shuvinai Ashoona: Drawings, Institute of Contemporary Art Miami, Miami, 30 novembre 2021 – 1er mai 2022
→Shuvinai Ashoona: Holding on to Universes, Centre for Contemporary Arts, Glasgow, 7 février – 15 mars 2020
→Three Generations : Drawings by Pitseolak Ashoona, Napatchie Pootoogook and Shuvinai Ashoona, collection McMichael d’art canadien, Kleinburg, Ontario, mai-octobre 1999
Dessinatrice inuite.
Artiste active à Kinngait (Cape Dorset), dans le territoire du Nunavut, Shuvinai Ashoona pratique majoritairement le dessin. Ses outils de prédilection sont le stylo et l’encre, les crayons de couleur et la mine graphite. Elle réalise ses premières œuvres au début des années 1990, lorsqu’elle commence à travailler avec les Kinngait Studios. Sa première exposition majeure, Three Women, Three Generations: Drawings by Pitseolak Ashoona, Napatchie Pootoogook and Shuvinai Ashoona, est présentée à la McMichael Canadian Art Collection, à Kleinburg, en Ontario, en 1999. Fille du sculpteur de miniatures Kiugak Ashoona (1933-2014) et petite-fille de la célèbre graveuse Pitseolak Ashoona (vers 1904-1983), S. Ashoona a grandi baignée dans l’héritage artistique de sa famille. Elle puise son inspiration dans le paysage qui l’entoure, vivant majoritairement dans des campements isolés avant de s’installer de manière permanente à Kinngait (Cape Dorset) à la fin de sa vingtaine.
L’œuvre de S. Ashoona se distingue dans sa manière de représenter des moments de la vie quotidienne, mais aussi par des compositions fantastiques issues de l’imagination de l’artiste ou fondées sur des histoires et des souvenirs. Elle se caractérise par une approche très orientée vers le détail, avec des paysages méticuleusement rendus qui présentent souvent les côtes et les horizons rocheux du Nunavut. S. Ashoona inclut fréquemment des éléments fantastiques dans ces compositions, comme dans Creatures (2015), où est réunie sur terre une assemblée d’étranges personnages. L’image est centrée sur une femme à la peau verte et aux longues jambes tentaculaires, vêtue d’un amauti, une parka pour femme ; de sa capuche, pointe le visage d’un bébé à l’allure extraterrestre. Le paysage est sans équivoque le terrain rocheux du Nunavut, mais le groupe de créatures entourant la jeune mère semble avoir été téléporté depuis une autre planète.
S. Ashoona est également connue pour ses expérimentations avec des compositions en trois dimensions obtenues en dessinant sur les faces de cubes ou de pyramides en papier, comme dans l’œuvre Composition (Cube) (2009). Les collines et les cours d’eau de Kinngait sont représentés sur les cinq faces visibles du cube, dont des maisons et des qamutiit (luges) occupent les parties inférieures. Il s’agit d’une scène idyllique montrant la vie quotidienne de la communauté de l’artiste, peut-être au printemps ou à l’été. L’œuvre invite celle ou celui qui la regarde à en faire le tour pour la considérer sous différents angles et en saisir les détails.
La place de S. Ashoona comme grande artiste est aujourd’hui bien établie sur la scène artistique inuite et elle continue de produire des œuvres extraordinaires, aussi bien seule que dans le cadre d’importantes collaborations. En 2022, le film Ever Deadly de Tanya Tagaq, présenté au Festival international du film de Toronto, présente ainsi des animations conçues par l’artiste. La carrière de S. Ashoona est marquée par le succès national et international, avec des expositions notoires à Art Basel en 2008, à la Biennale de Sydney en 2012 et à la Biennale de Venise en 2022. Elle est le sujet du documentaire Ghost Noise en 2010.
Une notice réalisée dans le cadre du programme de recherche « AWARE x Canada », en partenariat avec la Galerie de l’UQAM. Avec le soutien du Centre culturel canadien – Paris