Nygaard Lium, Randi, Tekstilkunst i Norge [Art textile norvégien], Trondheim, Museumsforlaget, 2016
→Aurdal, Synnøve Anker, Helliesen, Sidsel, Synnøve Anker Aurdal: forarbeider og billedvev, [Synnøve Anker Aurdal: tavaux préparatoires et tapisseries], cat. exp., Nasjonalgalleriet, Oslo (12 avril – 8 juin 1997), Oslo, Nasjonalgalleriet, 1997
→Danbolt, Hjørdis, Synnøve Anker Aurdal, Oslo, Grøndahl/Dreyer, 1991
Art as Art – Persistence of the Work, La Biennale di Venezia, Venise, 13 juin 1982 – 12 septembre 1982
→Synnøve Anker Aurdal: Billedvev [Synnøve Anker Aurdal: Tapisserie], Nasjonalmuseet, Oslo, 5 octobre 1968 – 1er décembre 1968
→Première exposition individuelle, Kunstnerforbundet, Oslo, 27 septembre 1941 – 12 octobre 1941
Artiste textile norvégienne.
Synnøve Anker Aurdal grandit à Lillehammer, une petite ville du sud de la Norvège connue pour ses traditions tisserandes. À l’âge de quinze ans, elle intègre l’école de Karen et Ragnhild Prestgard, à Lillehammer, où elle apprend le tissage traditionnel. Entre 1932 et 1934, elle étudie le dessin et le tissage à plat à la Statens Kvinnelige Industriskole [École nationale d’arts industriels pour femmes], à Oslo.
Dès ses débuts, S. A. Aurdal combine des traditions artisanales anciennes avec des éléments modernes, comme l’abstraction, au sein de compositions souvent géométriques et simplifiées. Sa pièce monumentale intitulée Solen [Le Soleil, 1968] est représentative de ce travail géométrique non figuratif. Elle consiste en deux formes ovales de couleurs cuivrée et orange sur un fond bordeaux, qui représentent le soleil et son ombre. L’artiste ajoute des fils de cuivre à la laine colorée pour accentuer l’aspect brillant et éblouissant du soleil. Cette œuvre montre sa maîtrise des techniques traditionnelles et son aptitude pour la composition spatiale et les associations de couleurs. Elle est exposée à la Biennale de Venise de 1982, où S. A. Aurdal est la seule artiste à représenter la Norvège.
S. A. Aurdal expérimente aussi avec des matériaux comme les pigments industriels, qu’elle utilise pour teindre la laine à la place des techniques traditionnelles à base de plantes. Cela lui permet de créer des combinaisons de couleurs plus puissantes, comme on peut le voir dans une œuvre tissée, horizontale, de sept mètres de long, Høyseteteppet [La Tapisserie du trône, 1958-1961]. Tissée en treize sections verticales, cette tapisserie décore la grande table située près du trône à la Håkonshallen [Halle du roi Håkon], à Bergen. Les associations de nuances rouge orangé et bleues créent un audacieux contraste avec les murs de pierre de la grande halle qui l’entourent. On peut y voir des réminiscences médiévales, mais S. A. Aurdal n’emploie pas d’éléments narratifs. À la place de cela, la tapisserie est constituée de formes abstraites et figuratives qui font allusion au roi Håkon IV Håkonsson et au passé médiéval de Bergen.
S. A. Aurdal utilise des matériaux non conventionnels, comme du polyester, des chaînes métalliques et du nylon pour créer des pièces sculpturales. Cela lui permet d’expérimenter au-delà de la technique traditionnelle de la tapisserie et de créer des textures et des volumes inhabituels. On peut trouver un tel exemple dans Fossen [La Cascade, 1984-1989], où des cordes de vinyle tressées s’entremêlent à des câbles métalliques dans des teintes grises, argentées et vertes. La pièce est suspendue au plafond, créant une forme cylindrique droite qui aboutit au-dessus d’un miroir circulaire posé à même le sol. Ainsi, l’aspect sculptural de cette œuvre offre un contraste par rapport à la bidimensionnalité traditionnelle de la tapisserie.
S. A. Aurdal est une artiste prolifique ; elle a joué un rôle important dans l’établissement du modernisme en Norvège dans les années 1950 et a eu plusieurs expositions individuelles et collectives. Elle fait ses débuts en 1941 au Kunstnerforbundet [Association des artistes de Norvège], à Oslo, et continue avec l’exposition de ses œuvres à la Nasjonalgalleriet d’Oslo (1968-1978), à Blaafarveværket (1989) à Åmot en Norvège et au Grand Palais de Paris (1976). Après avoir été choisie pour représenter la Norvège à la Biennale de Venise en 1982, elle reçoit une bourse artistique de l’État norvégien en 1983 et un prix honoraire du Conseil de la culture norvégien en 1991. En 2022, le Astrup Fearnley Museum d’Oslo accueille la plus grande exposition de son œuvre à ce jour.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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