Aenne Biermann. Photographs, 1925–33, cat. expo., Londres / Nischen, Folkwang Series, 1988
→Aenne Biermann Fotografien, 1898-1933. Retrospektive zum 100. Geburtstag, cat. expo., Gera, Museum für Angewandte Kunst, 1998
Sammlung Ann und Jürgen Wilde: Aenne Biermann [Collection Ann et Jürgen Wilde: Aenne Biermann], Sprengel Museum, Hanovre, 29 juillet 2007 – 6 avril 2008
→Aenne Biermann Fotografien, 1898-1933. Retrospektive zum 100. Geburtstag, Museum für Angewandte Kunst, Gera, 1er décembre 1998 – 24 janvier 1999
→Aenne Biermann, Kunstkabinett, Munich, 1929
Photographe allemande.
Représentante de la Nouvelle Photographie des années 1920 – ce que l’historien Olivier Lugon définit comme une « forme de communication visuelle plus immédiate, plus efficace et plus démocratique » –, Aenne Biermann a produit une oeuvre relevant plus spécifiquement de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) en Allemagne, une tendance réaliste dure qui marque l’art de ce pays après la Première Guerre mondiale. Issue d’une famille juive prospère, épouse d’un marchand de textiles et amateur d’art, elle se passionne longtemps pour le piano, puis se met à la photographie en 1921, pour conserver l’image de ses enfants. Très rapidement, elle s’intéresse aux plantes, aux minéraux et aux matériaux, se passionne pour la structure architecturale des fleurs et des cristaux. Son ami le géologue Rudolf Hundt lui commande, en 1927, des images extrêmement précises de minéraux pour ses recherches. C’est alors qu’elle se professionnalise. Sans doute imprégnée des principes esthétiques de la Nouvelle Objectivité, elle photographie des architectures géométriques, des natures mortes à la composition stricte, et réalise des surimpressions et des photomontages.
Fortement empreint de l’esthétique des années 1920, son travail dévoile l’étrangeté des objets quotidiens, comme en témoignent par exemple ses images précises d’ustensiles ménagers (1929). Entre 1926 et 1932, période très féconde, son travail est largement diffusé : une exposition personnelle lui est consacrée au Kunstkabinett (« pavillon des arts ») de Munich en 1929, et elle participe, entre autres, à l’exposition de Bâle sur la Nouvelle Photographie (1931), puis à l’Exposition internationale de photographie de Bruxelles (1932). En 1930, paraît Aenne Biermann, 60 Fotos, préfacé par l’historien de l’art Franz Roh. Autodidacte, la photographe expose avec Lucia Moholy, Florence Henri ou Germaine Krull, et fait pleinement partie des avant-gardes photographiques allemandes. Elle milite ainsi pour l’introduction de la photo dans les écoles et insiste sur sa fonction pédagogique. Son œuvre demeure injustement méconnue, sans doute en raison de la confiscation et destruction d’une grande partie de ses négatifs par les nazis et sans doute aussi en raison de sa mort prématurée.